Voici une sélection non exhaustive des moments
forts de l'actualité rwandaise en 2000.
Janvier - Février
- Mars - Avril
Mai
- Juin - Juillet - Août
Septembre
- Octobre
Novembre
- Décembre
Septembre 2000
1
Le Président Kagame "prêt" à
garantir la sécurité et les moyens nécessaires au retour d'exil de l'ancien Premier
ministre, Faustin Twagiramungu, actuellement réfugié en Belgique. Selon
PANA, "des informations persistantes dans les médias rwandais font en effet
état de la volonté de Rwagiramungu de rentrer de cinq ans d'exil, suite à des
tractations en cours avec le pouvoir en place au Rwanda. Le président rwandais a
déclaré, lors d'une conférence de presse vendredi à Kigali, qu'il est disposé à
faciliter ce retour, y compris "en payant de ma poche" le ticket retour
de Twagiramungu, et en mettant à sa disposition, "tous les éléments
nécessaires" à sa sécurité. Selon l'hebdomadaire en langue nationale
"UMUSESO" qui cite des sources rwandaises, un passeport aurait déjà été
fourni à l'ancien Premier ministre par l'intermédiaire d'un haut fonctionnaire de
l'Union Européenne. Paul Kagame a également annoncé le retour imminent d'un ancien
ministre de la justice rwandaise Faustin Nteziryayo sous le régime déchu et encourage
tous les autres rwandais en exil, à renter chez eux, conformément à leurs droits".
(PANA 01/09/2000)
6
Mardi 5/09, un accident de la route a coûté
la vie à 39 personnes sur la commune de Gisuma (préfecture de Cyangugu). De
plus, 81 personnes ont été grièvement blessées. Selon les premiers témoignages, un
bus appartenant à la société d'Etat des transports en commun est entré en collision avec un cammon en stationnement a précisé l'office
rwandais de l'information (ORINFOR). Le chauffeur du bus en est sorti légèrement blessé
et a pu déclaré à la police qu'il avait "perdu le contrôle de son engin suite
à des défaillances techniques dans le système de freinage".Seuls un bébé
d'une année et trois mois ainsi qu'un adulte sont sortis indemnes de l'accident dans
lequel ont péri au moins trois étrangers, deux enseignants congolais et un Tanzanien.
"Les blessés sont actuellement soignés dans différents hôpitaux de Cyangugu
et la plupart auraient peu de chances de s'en sortir compte tenu de la gravité de leurs
blessures" ont estimé des sources médicales. D'autres sources ont mis en cause
la ''surcharge'' et la ''vétusté'' du bus.
(PANA 06/09/2000)
Selon l'agence Associated Press (AP), "des
miliciens hutus rwandais ont opéré un raid dans un sanctuaire réservé aux gorilles
dans le sud-est de la RDC, faisant quatre morts, un jour seulement les meurtres de six
civils dans les faubourgs de Goma". Moise Nyarugabo,
vice-président du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), un journaliste
congolais, un soldat et deux guides travaillant dans le parc ont été tués mardi à
l'aube lors de l'attaque. ''Nous n'avons pas de détails sur les blessés. Nous
tentons de secourir ceux qui ont survécu et nous ne savons pas si d'autres personnes ont
été tuées'', a-t-il déclaré. De plus, selon AP, "des maisons ont été
pillées, et vivres, médicaments et argent volés par les miliciens, qui se sont alors
retirés vers l'intérieur du parc national de Virunga".
(AP 06/09/2000)
Le gouvernement rwandais a accepté la privatisation
de la compagnie de télécommuncation Rwandatel. Selon Radio Rwanda, cette décision a été prise
lors d'un conseil des ministres extraordinaire.
(IRIN 06/09/2000)
8
Le pape, Jean-Paul II, a accordé une audience privée de
vingt minutes à Augustin Misago, l'ancien évêque de Gikongoro qui
avait été acquitté au mois de juin lors de son procès pour crimes de génocide. Avant
l'audience, Augustin Misago avait déclaré à l'agence Fides (agence de presse du
Vatican) qu'il était venu en Europe pour un traitement pour le coeur et rencontrer le
pape."Les médecins ont dit que je pouvais reprendre mon travail. J'ai hâte de
retourner dans mon diocèse".
(AP 08/09/2000)
Les vols à main armée et
autres actes de banditisme sont en recrudescence à Kigali, obligeant les forces
de police à se montrer plus coercitives, apprenait-on dans un bulletin diffusé par
l'agence rwandaise d'information (ARI). Selon les propos du porte-parole de la police, Tony
Kurumba, rapportés par l'ARI: "Suite à la nouvelle vague de banditisme
et de vols à main armée frappant Kigali, la police avait arrêté six voleurs et tué
deux autres malfrats". Le porte-parole de la police rwandaise a indiqué à
l'ARI : "De tels actes de banditisme sont perpétrés par des soldats
démobilisés, de jeunes sans emploi et des déserteurs militaires qui possèdent des
armes et s'en servent comme moyens de survie". Des sources diplomatiques ont
confié à IRIN que le nombre de vols à main armée a augmenté ces deux derniers mois.
(IRIN 11/09/2000)
13
Plus de 600 familles ont
occupé trois écoles primaires en signe de "protestation"
contre une directive du gouvernement les priant de quitter les maisons qu'ils occupaient
"illégalement" dans la préfecture de Gisenyi, au nord-ouest du pays.
Un fonctionnaire du bureau de l'ONU pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA)
à Kigali a déclaré à IRIN que ces familles étaient "parmi les plus pauvres"
et faisaient partie d'un grand nombre de personnes qui avaient été rapatriées suite aux
guerres de 1952 (sic- serait-ce plutôt de 1962 ?) et de 1973. Ces familles avaient
occupé près de 11 000 maisons. D'après le responsable de l'ONU, la radio nationale
avait diffusé la directive du gouvernement ordonnant à tous les occupants "illégaux"
de vider les lieux d'ici le 10 septembre 2000. "Quelques familles sont parvenues
à louer des maisons, mais près de 600 - les plus pauvres d'entre elles - qui n'avaient
pas les moyens de payer un loyer, occupent les écoles en signe de protestation"
a expliqué le responsable. Le ministère des travaux publics serait en train de leur
allouer des parcelles de terrain. Toutefois, a-t-il poursuivi, selon de récentes
informations, cette protestation se déroulait "dans la paix" et aucun
incident n'avait été signalé. Les écoles primaires de Gisenyi doivent rouvrir lundi
prochain, ce qui permet de penser que les "autorités vont tenter de résoudre
cette question d'ici là" a ajouté le membre de l'ONU.
(IRIN 13/09/2000)
Près de 25 hectares de forêt
entourant l'université nationale du Rwanda à Butare, dans le sud du Rwanda, ont
été détruits mardi par un incendie provoqué accidentellement par un homme d'affaires,
M. Wandai, apprenait-on sur les ondes de la BBC d'après un bulletin de la radio
rwandaise. M. Wandai, résidant à Butare, aurait allumé un feu dans une vallée où il
fait paître son troupeau. Le feu se serait par la suite propagé.
(IRIN 13/09/2000)
14
L'ancien ministre rwandais de la justice, Faustin
Ntaziryayo, est rentré du Canada où il séjournait en exil, a indiqué à IRIN
un haut fonctionnaire du gouvernement rwandais. "Il est ici depuis lundi soir. Il
n'avait pas besoin de partir en exil, la politique du gouvernement prévoit que tous les
Rwandais retournent librement chez eux et participent à la reconstruction de leur pays"
a indiqué le fonctionnaire. Faustin Ntaziryayo, un Hutu, a été ministre de la justice
pendant une courte période après l'accession au pouvoir du FPR. Il s'est ensuite enfui
aux Etats-Unis.
(IRIN 14/09/2000)
Valens Kwitegetse, journaliste au magazine
gouvernemental en kinyarwanda "Imvaho" a fui le Rwanda et se cache en Ouganda
où il a demandé l'assistance de la Commission Ougandaise des Droits de l'Homme (UHRC).
Selon le journaliste, sa vie serait en danger au Rwanda où des "éléments
négatifs" de l'armée menacent sa vie suite à une investigation qu'il a mené.
Valens Kwitegetse a expliqué qu'il enquêtait sur une affaire de corruption où serait
mouillé le chef de "l'unité anti-contrebande", le Major Gacinya et celui du
"Rwanda Revenue Authorithy" (service des impôts), Simon Ntare. Le journaliste a
raconté au journal ougandais "The Monitor" que son enquête a révélé que
"quatre conteneurs de marchandise en provenance de Belgique d'une valeur de 250
millions de Francs Rwandais aont été importées par le port de Dar-Es-Salaam pour Goma,
qu'une fois arrivées à Kigali, les marchandises ont été vendues et que seuls les
papiers ont été dédouanés à Goma." Armé de ses documents, Valens
Kwitegetse a ensuite rencontré Simon Ntare et lui a remis des copies de ses documents...
qu'il a fait passer au Major Gacinya. "Lorsque je suis retourné voir Ntare pour
plus d'informations, je suis tombé nez à nez sur le Major Gacinya qui m'a demandé qui
était ma source et de lui donner mes documents originaux". Kwitegetse s'est
alors enfui (en mai) en Ouganda, déguisé en étudiant et est retourné au Rwanda le mois
dernier. "Lorsque je suis rentré, le rédacteur en chef [d'Imvaho] m'a convoqué
et a demandé le nom de ma source. Je lui ai donné". Il s'agit de Variste
Sissi, député à l'ANT. "Le 11 août, trois soldats sont venus chez moi et ont
harcelé mon épouse, réclamant les documents originaux [...] et l'ont battue" a
ajouté le journaliste qui a également annoncé que le député qui l'avait aidé se
cachait lui aussi en Ouganda.
(The Monitor 14/09/2000)
18
Le gouvernement rwandais a qualifié la semaine
dernière de "tendancieux" le rapport récemment publié par le Panel
international de personnalités éminentes (PIPE) sur le génocide rwandais de
1994. Lhebdomadaire The East African a rapporté lundi que
le Rwanda avait condamné le rapport qui accusait larmée du pays "dabus
systématique des droits humains", décrétant que les informations étaient
partiales et que le PIPE navait mené aucune enquête indépendante. "Le
plus inquiétant est le fait que le panel navait apparemment mené aucune enquête
personnelle concernant les allégations dabus des droits de lhomme commis au
Rwanda", affirmait un communiqué du gouvernement cité par le journal. Le
communiqué accusait le PIPE dignorer les organisations de défense des droits de
lhomme des Nations unies et de lOrganisation de lunité africaine (OUA)
dont lindépendance nétait pas "contestable". Le PIPE a
été créé par lOUA en 1998 pour enquêter sur le génocide de 1994 au Rwanda.
Lorganisme est présidé par lancien président botswanais Ketumile Masire.
(IRIN 18/09/2000)
Au moins 10.000 personnes ont assisté
à la première messe de MGR Augustin Misago qui a regagné dimanche son
diocèse de Gikongoro après plus d'un an de détention à la suite de son inculpation
pour génocide. Le ministre rwandais de l'intérieur, M. Théobalo Rwaka Gakwaya, a pris
part à l'office religieux, officiellement pour vérifier si les conditions étaient
réunies pour la sécurité du prélat, élargi en juin dernier faute de preuves. Peu
après sa sortie de prison, MGR Misago s'est rendu en Europe, officiellement pour suivre
des soins. Il a regagné le Rwanda samedi soir. Dans une déclaration à la presse à son
retour, l'évêque a indiqué avoir eu des entretiens à Rome avec le Pape Jean Paul II
sur la situation de l'Eglise rwandaise et ses problèmes avec l'Etat. Il a remercié tous
ceux qui ont contribué à l'issue heureuse de son procès et s'est dit prêt à
pardonner, particulièrement aux représentants de l'église ayant déposé contre lui
durant le procès.
(PANA 18/09/2000)
19
M. André Bumaya, Ministre rwandais des
Affaires Etrangères a déclaré que le Rwanda réclamait le retour de 41 orphelins du
génocide (qui en a fait environ 300.000) adoptés par des familles italiennes.
L'ambassadeur italien auprès du Rwanda, M. Luigi Napolitano a déclaré
dans un entretien à l'agence PANA que l'Italie allait tout mettre en oeuvre pour
rapatrier ces 41 orphelins. M. Bumaya a, lui, déclaré que "Ces enfants ont une
patrie et des familles proches ou lointaines qui se sont déjà déclarées aux instances
officielles du Rwanda. [...] Nous avons demandé au gouvernement italien de nous remettre
les enfants à qui leurs parents et le pays se préparent à donner toute l'affection
nécessaire" et a souligné que les orphelins seront réintégrés dans leur
société d'origine.
(PANA 19/09/2000)
21
Le Président ougandais Yoweri Museveni
a entamé ce jeudi 21 septembre une visite officielle de deux jours au Rwanda. Il aura des
entretiens avec son homologue rwandais Paul Kagame durant lesquels devraient être
évoqués, entre autres sujets, la menace sécuritaire causée par les Mayi-Mayi et les
milices interahamwe qui ont récemment attaqué des positions ougandaises en RDC et à
l'intérieur du Rwanda. Cette visite est la première du président ougandais depuis les
affontements ougando-rwandais à Kisangani en août 1999. La présidence ougandaise a
indiqué que les relations mouvementées entre les deux pays allaient être abordées au
cour de cette visite.
(New Vision 21/09/2000)
En Belgique, deux rwandais présumés coupables de
crimes de génocide, Vincent Ntezimana et Alphonse Higaniro
et qui avaient fait l'objet d'un renvoi en cour d'assises en juin dernier, avaient alors
introduit un pourvoi en cassation contestant la décision de renvoyer leur procès aux
assises. La Cour a balayé leur argumentation technique. La défense d'Alphonse Higaniro
s'était d'ailleurs désistée de son pourvoi en dernière minute. Et la Cour a déclaré
irrecevable le pourvoi de Ntezimana.
(Le Soir 21/09/2000)
Un homme d'affaires de Dar Es Salaam, Gervas
William Bidyanguze, a décider de tenter des poursuites contre l'état rwandais
auprès des tribunaux tanzaniens. Le 13 décembre 1999, il a porté plainte pour
séquestration d'un camion-citerne qui a été confisqué à Kigali pendant le génocide
des Tutsi du Rwanda en 1994, cette plainte sera déclarée recevable ou non le 26 octobre
prochain . Il évalue ses dommages à $ 2.223.865. Selon son avocat, M. Bidyanguze a
essayé en vain pendant 5 ans de récupérer son véhicule qui serait actuellement
utilisé par l'armée et ce depuis 1994. Selon le magazine East African, un jugement
éventuel pourrait ouvrir la voie à des procès similaires par d'autres hommes
d'affaires.
(East African 21/09/2000)
22
Un ancien ministre de la justice, Faustin
Nteziryayo qui a quitté le pays il y a deux ans, vient d'être nommé second
vice-gouverneur de la Banque centrale rwandaise, a rapporté l'Agence rwandaise
d'information (ARI). Il est récemment rentré dans son pays après avoir vécu en exil
aux Etats-Unis. Selon des sources proches de M. Nteziryayo citées par l'ARI, il aurait
démissionné du ministère en 1998 sous l'influence de "pressions causées par
les conséquences du génocide de 1994". Parallèlement, les autorités
rwandaises doivent tenir une rencontre le mois prochain à Kigali en vue de renforcer la
réconciliation nationale, ont rapporté les agences de presse. Le chef de la commission
de la réconciliation nationale, Aloise Inyumba, a déclaré à la BBC que la commission
effectuait de "véritables progrès". Elle a précisé que plus de 3
500 000 rwandais qui étaient rentrés dans leur pays avaient été réinstallés et
réintégrés dans diverses parties du pays. Les cartes d'identité des citoyens rwandais
n'indiquaient plus leur appartenance ethnique, a-t-elle ajouté.
(IRIN 22/09/2000)
Le greffier du Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR), Agwu Ukiwe Okali, est
arrivé jeudi à Kigali, a rapporté l'agence rwandaise d'information (ARI). Sa visite
avait pour but d'inaugurer un centre d'information et de documentation dans le cadre d'un
projet visant à apporter un soutien aux survivants du génocide, selon les propos du
greffier cités par l'ARI. Ce projet opèrera dans la commune de Taba en préfecture de
Gitarama. Il a aussi précisé que le centre, qui sera ouvert le 25 septembre, mettra à
la disposition des Rwandais et de tous les intéressés, des informations sur les travaux
du Tribunal ainsi que des documents relatifs au génocide. Le représentant du Rwanda
auprès du TPIR, Martin Ngoga, a indiqué que l'ouverture de ce centre d'information
"marque l'attachement du TPIR à montrer que justice est faite".
(IRIN 22/09/2000)
25
Le gouvernement américain
a octroyé 4,5 millions de dollars au gouvernement rwandais en faveur de la démocratie,
de la justice et des programmes de bonne gouvernance dans le pays, selon un communiqué
émanant du ministère des finances cité par l'Agence rwandaise d'information (ARI).
Cette somme sera remise par l'agence américaine pour le développement international
(USAID). Le communiqué a indiqué qu'un total de 4 millions de dollars a été réuni par
le biais d'un programme du gouvernement américain 'Great Lakes Justice Initiative'
(GLJI). Le GLJI est un programme spécial lancé par le président Bill Clinton en 1998
pour renforcer les systèmes judiciaires dans les pays de la région des Grands Lacs.
L'ARI a fait observer qu'avec cette dernière contribution, le gouvernement américain
aura alloué 14 millions de dollars au Rwanda dans le cadre du GLJI. Le communiqué a
rappelé que l'enveloppe du GLJI destinée au Rwanda cette année sera utilisée pour
développer les initiatives en matière de gouvernance et d'autorité de la loi,
renforçant notamment le soutien technique et logistique au ministère de la justice. Ces
fonds seront utilisés pour aider à traiter les dossiers des accusés du génocide et
promouvoir le développement à long terme des institutions du secteur judiciaire. Ils
serviront également à soutenir des initiatives éducatives et liées à la médiation du
conflit à l'Université nationale du Rwanda, à produire des comptes-rendus en anglais et
en kinyarwanda sur le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et les
juridictions des gacaca [système judiciaire traditionnel], à soutenir les ONG locales
engagées à promouvoir la connaissance, le respect des droits de l'homme et les travaux
des tribunaux gacaca. Grâce à cet accord avec le gouvernement rwandais, les Etats-Unis
continueront d'apporter leur soutien aux journalistes basés à Arusha en Tanzanie qui
transmettent des informations sur les travaux du TPIR, indiquait le communiqué.
(IRIN 25/09/2000)
26
Un étudiant ougandais de l'Université
Nationale du Rwanda de Butare a été assassiné. Godfrey Habomugisha
(31) ans, étudiant de quatrième années en communication a été blessé à mort à la
tête avec un "objet dur" jeudi 21/09. Son agresseur serait un condisciple. Une
femme est retenue à la brigade de l'Armée Patritique Rwandaise de Butare pour
interrogatoire. Selon la radio rwandaise, la victime serait originaire di Kisoro ou de
Kabale (SO de l'Ouganda) et était le mari d'une policière ougandaise.
(New Vision 26/09/2000)
Selon l'agence PANA, "le sous-secrétaire
général des Nations Unies et greffier du [TPIR], Agwu Ukiwe Okali a
procédé, mardi à Taba (centre du Rwanda), à la pose de la première pierre d'un
"village de la paix" a-t-on constaté sur place.[...] Au terme du projet, le
village sera composé d'une trentaine de maisons qui seront remises aux témoins du
génocide de la commune Taba auxquels recourt régulièrement le TPIR lors des procès".
Le centre et le projet du "village de la paix" devraient coûter US$ 350.000.
Agwu Ukiwe Okali a présenté ce programme comme "la matérialisation de l'idée
d'une justice réparatrice qui cherche à guérir ou à rétablir la victime dans sa
situation antérieure" et "contient les principaux éléments
permettant de répondre aux besoins des victimes tels les conseils juridiques, les
conseils psychologiques, la rééducation physique et l'aide à la réinstallation".
Jean de Dieu Mucyo, Ministre rwandais de la justice, a plaidé pour un
plan Marshall pour le Rwanda et demandé à M. Okali d'intercéder auprès des Nations
Unies pour que le Rwanda soit "reconstruit massivement, moralement et
physiquement".
(PANA 26/09/2000)
27
Un groupe de pression en exil, le Rassemblement
pour le retour des réfugiés et la démocratie au Rwanda (RDR), a lancé un
appel ce mercredi auprès de tous les "gouvernements démocratiques",
les organisations des droits de l'homme et les personnes aimant la liberté pour qu'ils
dénoncent, condamnent et ne financent pas les 'gacaca', le système judiciaire
traditionnel proposé par le gouvernement rwandais. Selon le RDR, les gacaca avaient été
suggérés pour apporter une solution au surpeuplement des prisons "dus aux
massives arrestations arbitraires et aux détentions illégales prolongées". De
plus, le système des gacaca "viole le principe cinq des principes de base sur
l'indépendance du système judiciaire", a indiqué le RDR. Le groupe a ajouté
que les juridictions gacaca "violent grossièrement" le droit des
accusés à comparaître dans un procès équitable devant un tribunal compétent et
indépendant, en vertu de la Déclaration universelle des droits de l'homme et de la
Convention internationale sur les droits civils et politiques.
(IRIN 27/09/2000)
Au cours d'un entretien accordé à
l'agence PANA, Emmanuel Warabe, directeur du tourisme au Ministère
rwandais du commerce, de l'industrie et du tourisme a déclaré que le Rwanda avait
reçu au moins 331.000 touristes étrangers en 1999. Selon Emmanuel Warabe, les chiffres
2000 devraient être en nette "augmentation" grâce à la "sécurité
retrouvée" et la remise sur pied des infrastructures du secteur. Les 331.000
étrangers sont comptabolisés dès lors qu'ils ont effectué un séjour au Rwanda d'une
durée comprise entre 24 heures et une année dans le cadre d'une visite familiale, pour
des motifs de loisirs ou d'affaires. M. Warabe a souligné que le Rwanda comptait cinq
parcs animaliers, trente petits lacs intérieurs qui dessinent, avec quelques îlots de
forets tropicales, un paysage ''féerique'' pouvant drainer encore plus de touristes,
moyennant de profonds aménagements. "Il en veut pour preuve, les lacs Muhazi, à
30 km au nord de Kigali, la capitale, et celui de Kivu (à la limite sud avec la RD Congo)
qui attirent chaque week-end, des milliers de citadins en mal de fraîcheur. [...]
[et] reconnaît néanmoins que le Rwanda est loin des performances touristiques de ses
voisins ougandais, kenyan et tanzaniens surtout" indiquee PANA qui précise que
"les capacités hôtelières du pays ne dépassent guère 1455 chambres et 2502
lits" et que "l'essentiel des touristes viennent par voie routière des
pays limitrophes et ne génèrent pas beaucoup de devises pour le Rwanda". Ces
331.000 touristes de 1999 sont très majoritairement arrivés par route (285.507) alors
que seulement 31.104 sont arrivés par avion, venant principalement de Belgique, des
Etats- Unis, du Canada et de la France. M. Warabe compte sur une campagne publicitaire
"plus agressive et une formation des jeunes rwandais au tourisme" pour
développer les immenses potentialités qu'offrent le secteur" conclut PANA.
(PANA 27/09/2000)
28
Deux officiers rwandais, Kayumba
Nyamwasa, Chef d'état-major de l'Armée Patriotique Rwandaise (APR) et Marcelin
Gasini actuel Directeur Général de la Sécurité ont été élevés au rang de
Major Général, rejoignant Paul Kagame qui était le seul à avoir ce rang. Selon un
"observateur" cité par le journal ougandais The Monitor, "c'est
inhabituel en Afrique qui est un militaire d'être le seul plus haut gradé de l'armée".
D'autres promotions ont été annoncées : le Colonel James Kaberebe
devient général de brigade, le Colonel Charles Muhire, également ; le Lieutenant
Charles Kayonga a été nommé colonel ainsi que les Lieutenants-colonels Patrick
Nyanvumba et Charles Nzaramba.
(Monitor 28/09/2000)
Les présidents rwandais et ougandais, Paul
Kagame et Yoweri Museveni ont émis le souhait de voir se créer
un "front commun" entre les différents mouvement rebelles de RDC à
l'issue d'une rencontre qui s'est déroulée à l'hôtel Village Urugwiro. Les deux
présidents ont également parlé de l'enquête en court sur les affrontements de
Kisangani et évoqué la possibilité d'engager des "experts". Ils
ontréaffirmé leur engagement quant à l'accord de paix de Lusaka tout en cherchant les
moyens de renforcer la rébellion contre Kabila.
(East African 28/09/2000)
29
Le gouvernement des Pays-Bas
a octroyé 1,3 million de dollars au fonds national pour les rescapés du génocide, à
l'occasion d'une cérémonie se déroulant à l'Ecole de formation des enseignants de
Nchumbi, aux abords de la capitale, Kigali. La station de radio rwandaise a révélé que
ce don a été annoncé peu de temps après la création d'un centre d'information et de
documentation par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et d'un programme
réservé aux survivants du génocide et aux témoins potentiels du Rwanda. Des milliers
de suspects de génocide, détenus dans les prisons rwandaises, attendent leur jugement
depuis quatre ans. Le gouvernement a l'intention d'introduire des tribunaux basés dans
les communautés, les "gacaca". Des mouvements rwandais en exil ont décrit ces
gacaca comme étant la "justice de la rue".
(IRIN 29/09/2000)
Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi
Annan, a prorogé le mandat de son représentant spécial dans la région des Grands Lacs,
Berhanu Dinka, jusqu'à la fin de l'année prochaine. Dans une lettre
adressée au Conseil de sécurité de l'ONU, il a indiqué que M. Dinka avait "sondé
les vues des pays de la région sur le projet d'organisation d'une conférence
internationale sur les Grands Lacs". Il avait également étudié les dimensions
régionales du conflit en RDC et avait représenté le Secrétaire général dans le cadre
du processus de paix pour le Burundi, indiquait cette lettre. M. Annan a fait savoir qu'il
était très important que M. Dinka "reste engagé dans tous les efforts
internationaux consentis pour aborder la grave situation politique et humanitaire au
Burundi et ses dimensions régionales".
(IRIN 29/09/2000)
Octobre 2000
1
Le début de la Guerre de Libération d'octobre
1990 par Fred Rwigema a été commémorée dimanche 01/10/2000 pour son dixième
anniversaire. Appelée "journée nationale des héros", cette commémoration a
été l'objet de manifestations à Matimba (commune de Kagitumba, préfecture
d'Umutara),
localité qui fut le point de départ de l'offensive du Front Patriotique Rwandais (FPR)
il y a 10 ans. A cette occasion, Paul Kagame, Président du Rwanda a prononcé un discours
dans lequel, selon l'agence PANA, il a "exhorté les instances
politico-militaires du pays à dresser sans délai la liste des combattants morts sur le
champ de bataille, éligibles au statut de "héros nationaux", afin de mettre un
terme à la controverse sur cette question". Paul Kagame a notamment déclaré
que "les héros ne sont pas forcément ceux qui sont morts. Ceux qui ont eu la
chance de sortir vivants de la guerre ont droit aux mêmes égards et doivent continuer à
défendre les idéaux de démocratie, de liberté et d'égalité pour tous les rwandais
pour lesquels leurs compagnons d'armes sont morts" et, toujours selon PANA,
"il a toutefois salué au passage la mémoire de feu le général major Fred
Rwigema, qui a trouvé la mort aux premières heures du soulèvement insurrectionnel".
(PANA 01/10/2000)
2
Trois écoles primaires de la préfecture de
Gisenyi, au nord-ouest du Rwanda sont restées fermées pour la rentrée des
classes en raison de l'occupation de leurs locaux par quelque 600 familles, a rapporté
l'Agence rwandaise d'information (ARI). Ces familles, d'anciens réfugiés retournés,
auraient occupé "les maisons d'autres habitants" de la même
préfecture, mais avaient été sommés de vider les lieux par les autorités. Après
avoir libéré les habitations, ces familles ont occupé les écoles de
Muhato, Gacuba II
et Umubano "en signe de protestation". L'ouverture de ces écoles a
été suspendue car "il n'y avait plus de salles de classes libres pour les
élèves", a précisé l'ARI. Ces familles auraient fait part de leurs
doléances auprès de la préfecture, à qui elles reprochaient de ne pas leur avoir
fourni des habitations. Elles ont fait le serment de ne pas quitter les écoles "tant
qu'une solution n'avait pas été trouvée pour leur réinstallation".
(IRIN 02/10/2000)
5
Trois personnalités inportantes du Front
Patriotique Rwandais basées aux USA ont démissionné du FPR. Il s'agit de messieurs Jeff
Nsainhengamana (président de la "section américaine" du
FPR), d'Augustine
Kamongi (vice-président) et d'Alexander Kimenge (membre). Les
trois officiels avaient été élus à la tête de la "section américaine" du
FPR en septembre 1999. Ils accusent la présidence du FPR à Kigali de "discrimination
en faveur des Tutsi".
(The East African 05/10/2000)
6
Une fillette nouvelle-née Annette
Akimana, serait née au Rwanda avec les mots "Allah Akbar" inscrits sur
son dos. Sa mère, Vestine Nakabony, habitante de Nyamirambo et mère célibataire, a
expliqué que son "bébé portait à sa naissance, des taches noirâtres vagues
sur le dos. [...] Cela m'intriguait, juste pour la santé de l'enfant." et
qu'une amie, arabisante, lui a révélé ce que ces taches signifaient en écriture arabe.
Selon PANA, le Moufti Issa Gisesa, représentant légal des musulmans du
Rwanda, il s'agit d'un miracle et que "c'est écrit en lettres d'or et le fait ne
souffre d'aucune ambiguïté". Depuis, "une hystérie collective [...]
embrase depuis jeudi, en particulier, la communauté musulmane du Rwanda" a
signalé TV Rwanda. Quant à Mohamed Ismail, représentant au Rwanda de
l'association "African Muslim Agency", il a promis "aide matérielle et
assistance" à la mère et au bébé "miraculé". La mère,
elle a, selon PANA "décidé de troquer sa foi chrétienne contre la foi
musulmane, afin, a-t-elle indiqué, "d'obéir à la volonté divine"
qui s'est manifestée à elle".
(PANA 06/10/2000)
Un troisième journal doit paraître en
anglais le 16 octobre, a rapporté l'Agence rwandaise d'information (ARI). Le 'Rwanda
Herald' est né d'un conflit au sein du 'Rwanda Independent Media Group' (RIMEG) qui
détient le journal 'Rwanda Newsline' et son équivalent en kinyarwanda
'Umuseso',
indiquait l'agence. Le RIMEG a suspendu l'équipe de direction de 'Rwanda
Newsline'
profondément divisée. Le rédacteur en chef, John Mugabi, aurait encaissé sur son
compte personnel un don de l'Ambassade des Pays Bas. Le rédacteur en chef adjoint,
Assuman Ibra Bisika, qui est à l'origine du 'Rwanda Herald', a expliqué que ce nouveau
journal "mettrait fin au journalisme partisan". Le 'New Times', journal
pro-gouvernemental, paraît également en anglais.
(IRIN 06/10/2000)
9
Le ministre rwandais du commerce, Alexandre
Lyambajaje, a annoncé vendredi de nouveaux prix pour les carburants,
a rapporté la radio nationale. Lors d'une déclaration à l'issue d'une réunion entre
des responsables ministériels et les fournisseurs de carburant, le ministre a fait savoir
que le litre d'essence passerait de 365 à 369 francs rwandais et que le litre de diesel
augmenterait de 345 à 355 francs.
(IRIN 09/10/2000)
Un nouvel ambassadeur de France au Rwanda a
présenté ses lettres de créance au ministre rwandais des Affaires étrangères, M.
André Bumaya. Il s'agit de M. François Ponge qui qui était auparavant
Consul Général au Liban. Il remplace M. Brochenin Seun-Claude, qui officiellement part
à la retraite. M. Ponge a, quant à lui, "servi en Mauritanie"selon
son curriculum vitae.
(PANA 09/10/2000)
10
Selon l'agence PANA, le comité
d'organisation du premier Sommet National sur l'Unité et la Réconciliation au
Rwanda, prévu du 18 au 20 octobre à Kigali, "met la dernière touche
aux préparatifs d'accueil des 600 délégués attendus représentant diverses catégories
socio-professionnelles du pays, de la diaspora ainsi que des invités étrangers [...]
venant surtout du Kenya, de la Belgique, de Suisse, de suède, d'Angleterre, des Etats
Unis et du Canada". Selon l'agence, "tous devraient apporter les
réponses à la problématique de l'Unité au Rwanda. [...] La Suisse, le Canada,
l'Union Européenne, les Etats Unis, l'Angleterre, l'Allemagne, la Belgique, l'Autriche,
la Hollande et même le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugies (HCR), se
sont pressés pour apporter leur soutien financier au Sommet, a t-on encore appris auprès
du comité d'organisation". Thabo Mbeki et des membres de la
commission sud africaine "vérité et réconciliation" ont été invités. Oswald
Rutimburana, membre du comité d'organisation, a estimé que "L'Afrique
du sud qui a longtemps souffert comme notre pays, de l'exclusion et la mauvaise
gouvernance, peut par conséquent, nous ouvrir une piste durable de sortie de crise".
L'ancien Premier ministre, Faustin Twagiranmungu, a également été invité et "des
contacts ont également été pris avec le HCR pour que ceux qui ne voudront pas renoncer
à leur statut de réfugié, ne soient pas inquiétés à l'issue de la conférence".Pour
r d'autres rwandais en exil qui désirent contribuer aux débats, où qu'ils soient,
Rutimburana a donné une adresse pour leur éventuel courrier électronique : E-mail: unity@rwanda.com
nurcory.
(PANA 10/10/2000)
11
Charles Murigande,
secrétaire général du parti au pouvoir, le Front Patriotique Rwandais (FPR), a
déclaré que si la transformation politique actuelle se maintenait, le Rwanda
pourrait tenir des élections présidentielles vers 2003. Lors d'un entretien
avec le journal pro-gouvernemental New Times, il s'est félicité des élections
populaires récentes et des prochains scrutins au niveau des communes. "Ce que
nous constatons aujourd'hui, c'est un processus graduel d'implication des masses dans la
prise de décision à tous les niveaux" a-t-il commenté. Il a ajouté que le
pays "luttait contre des forces puissantes qui avaient les moyens et le temps de
saboter notre combat". Parallèlement, le ministre de l'administration locale, Désiré
Nyandwi, a expliqué que le programme de décentralisation du gouvernement visait
à améliorer la participation du peuple aux prises de décision. La radio nationale a
précisé qu'il avait fait ces commentaires lors d'un colloque réunissant des diplomates
et des agents des Nations unies sur le thème de la politique de décentralisation du
gouvernement. Les élections populaires, lesquelles devaient être suivies d'autres
scrutins, étaient une mise en application de ce "système démocratique de
participation" a-t-il ajouté.
(IRIN 11/10/2000)
13
Un suspect de génocide demeurant en Grande-Bretagne a abandonné sa
tentative d'opposition à son transfert au Tribunal pénal international
pour le Rwanda (ICTR) sis à Arusha en Tanzanie, a annoncé la BBC. Tharcisse
Muvunyi, ancien officier de l'armée, avait accepté de se rendre à
Arusha en échange de garanties selon lesquelles il pourrait revenir à
Londres s'il était acquitté, indiquait la station. Réfugié dans le sud
de Londres depuis 1998, il avait été arrêté le 5 février cette année
sous le coup d'un mandat d'arrêt délivré par le TPIR.
(IRIN 13/10/2000)
Un magazine français a annoncé
qu'un juge français chargé d'enquêter sur l'accident d'avion au Rwanda en
1994 qui avait causé la mort du président, Juvenal Habyarimana,
pourrait délivrer, dans les six prochains mois, un mandat d'arrêt
international contre le président actuel, Paul Kagamé. "Le
Vrai Papier Journal" a rappelé que le juge Jean-Louis Bruguière
menait une enquête sur cet attentat depuis mars 1998, à la suite d'une
plainte déposée par la veuve du co-pilote français de cet avion. Selon ce
magazine, le juge disposait de "très nombreux éléments"
impliquant M. Kagamé et le président ougandais, Yoweri Museveni. Ce
magazine révèle également qu'à la veille de cet attentat, survenu le 6
avril 1994, deux responsables burundais avaient été appréhendés à la
frontière franco-suisse "en possession de documents confidentiels
concernant un projet d'attentat contre un avion en vol". L'ancien
président burundais, Cyprien Ntaryamira, qui se trouvait à bord de cet
avion, avait également été tué. (IRIN
13/10/2000)
18
L'Armée patriotique
rwandaise (APR) a rapatrié quelque 210 réfugiés rwandais qui avaient
été regroupés par l'Interahamwe et les ex-FAR, notamment à Gisha, Gito
et Tongo, dans le Nord-Kivu, à l'est de la RDC, a rapporté la radio
rwandaise ce week-end. Selon les propos d'un commandant de l'armée
rwandaise, le lieutenant colonel Alexis Kagamé, l'objectif de l'armée était
non seulement de combattre l'ennemi dans la région mais aussi de libérer
les otages pour qu'ils puissent rentrer chez eux. Plus de 10 000 civils qui
s'étaient retrouvés bloqués par l'Interahamwe et les ex-Forces armées
rwandaises (ex-FAR) dans la forêt de Nyamuragira, à Masisi, dans le
Nord-Kivu, ont tous été secourus par l'APR, d'après l'état-major. Selon
les propos prêtés mardi au capitaine Frank Mutembe par la radio rwandaise,
le processus de rapatriement avait réussi grâce à une "louable coopération"
entre l'APR et les habitants de Masisi. Le colonel Laurent Munyakazi aurait
déclaré que, depuis le début de cette opération l'an dernier, plus de 44
000 Rwandais avaient été "libérés et rapatriés" au Rwanda.
Bien que le HCR ne puisse pas contrôler le processus de rapatriement ni le
nombre de personnes concernées, un responsable à Nairobi a indiqué que
les réfugiés retournés récemment au Rwanda avaient confié aux
responsables du HCR qu'ils avaient été en contact avec les soldats de l'APR,
dans l'est de la RDC pour s'informer des conditions de sécurité au Rwanda.
Quant au HCR, il avait rapatrié 11 268 réfugiés rwandais de la RDC au
Rwanda entre janvier et septembre, indiquait ce responsable. L'agence pour
les réfugiés a rapatrié quelque 31 982 réfugiés rwandais de la RDC en
1999.
(IRIN 18/10/2000)
Des prévisions de précipitations saisonnières
optimistes pour le Rwanda, publiées au mois d'août par le Drought
Monitoring Centre (DMC - Centre de surveillance de la sécheresse) à
Nairobi, ont été revues à la baisse, indiquant que les régions touchées
par la sécheresse à Kigali Rural, Gitarama, Butare et Kibungo seront
confrontées, jusqu'à la fin de l'année, à des problèmes supplémentaires
dans le secteur de la production agricole, prévenait dimanche un rapport
mensuel sur la sécurité alimentaire produit par 'Famine Early Warning
System' (FEWS) d'USAID. Le DMC prévoyait maintenant que le Rwanda avait 35
pour cent de chance d'enregistrer des chutes de pluie au-dessous de la
normale pour la période située entre octobre et décembre, lisait-on. Les
prix des principales denrées alimentaires avaient augmenté de 13 pour cent
en moyenne entre début septembre et début octobre, selon les données
recueillies par le FEWS sur les prix du marché. Tandis qu'une augmentation
de 13 pour cent du prix des haricots était normale à cette période de
l'année, en raison de la demande accrue des fermiers - pour les semences -
et des pensionnats, les hausses de prix de 25 pour cent pour les pommes de
terre irlandaises et de 17 pour cent pour la farine de manioc laissaient
suggérer que les réserves étaient moins importantes qu'on ne l'avait pensé,
ajoutait le texte. Les importations non officielles de RDC aidaient à
freiner les hausses de prix, notamment pour les bananes et les haricots,
indiquait le rapport. Les prix des denrées périssables et volumineuses
(pommes de terre douces, manioc et bananes vertes) avaient augmenté dans
tout le pays mais surtout dans la région de Bugesera, la plus touchée par
la persistance de la sécheresse, précisait le document.
(IRIN 18/10/2000)
19
La Chambre d'appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda
(TPIR) a confirmé jeudi la peine d'emprisonnement à vie pour l'ancien
premier ministre Jean Kambanda pour son rôle dans le génocide de
1994. M. Kambanda avait d'abord plaidé coupable de génocide et de crimes
contre l'humanité et avait été condamné à l'emprisonnement à vie le 4
septembre 1998. Toutefois, l'accusé a appelé du jugement rendu et après
avoir changé sa défense, il a demandé l'annulation de son plaidoyer de
culpabilité et la tenue d'un nouveau procès, a déclaré jeudi le
TPIR. Le jugement prononcé en 1998 par le TPIR sis à Arusha, en Tanzanie,
a été confirmé par les juges de la Cour d'appel de La Haye, aux Pays-Bas,
a rapporté Agence France Presse (AFP). M. Kambanda, qui était premier
ministre du gouvernement intérimaire en place lors du génocide de 1994, a
été le premier ancien chef de gouvernement à être condamné pour crime
de génocide, a indiqué l'AFP. Il était notamment inculpé d'incitation
publique à la haine ethnique et au génocide. [Consulter le site internet
du TPIR à l'adresse suivante: http://www.ictr.org/]
(IRIN 19/10/2000)
Une conférence nationale de trois jours sur l'unité et la réconciliation
s'est ouverte mercredi dans la capitale Kigali en présence du président
sud-africain Thabo Mbeki, a rapporté l'Agence rwandaise
d'information (ARI). Dans son allocution d'ouverture, le président Paul
Kagamé a déclaré que des progrès considérables avaient été faits pour
surmonter les problèmes de sécurité, de justice et de pauvreté. Il a
souligné que la conférence était conforme à l'accord de paix d'Arusha de
1993, qui prévoyait que la commission nationale pour l'unité et la réconciliation
organise des réunions et des conférences à travers le pays afin que ses
citoyens puissent "échanger des idées et trouver ensemble des
solutions aux divers problèmes de leur pays". Il a également
rappelé que le Rwanda avait été confronté à des conflits répétés, à
des mauvais dirigeants, à la pauvreté et à un système judiciaire qui
avait conduit à la culture de l'impunité. "Un minimum de sécurité
a désormais été rétabli dans tout le pays, la plupart des réfugiés ont
été rapatriés et réintégrés dans la société et les infrastructures
de base fait l'objet d'une restauration considérable", a expliqué
le président, dans des propos cités par l'ARI. Le président Mbeki a déclaré
que les Sud-Africains se sentaient très proches du Rwanda. "Nous
avons le sentiment que la douleur que vous avez éprouvée a été notre
douleur" a-t-il souligné dans des propos cités par l'ARI. "Nous
avons le sentiment que les progrès que vous faites et ceux que vous devrez
faire pour surmonter le passé difficile sont des progrès qui nous seront
aussi bénéfiques" a-t-il poursuivi. "Nous sommes donc
venus vous présenter nos voeux de réussite dans l'importante entreprise
dans laquelle vous êtes engagés pour parvenir à l'unité et à la réconciliation"
a-t-il ajouté. La réunion se concentrera sur le rôle de la sécurité
dans le processus de réconciliation, le rôle de l'histoire, de la
gouvernance et des dirigeants dans la gestion du conflit, la promotion de la
justice dans le processus de réconciliation et la relation entre la pauvreté,
l'unité et la réconciliation.
(IRIN 19/10/2000)
Le ministère de la santé
publique envisage d'adopter de nouvelles mesures sanitaires adaptées à
la situation actuelle, pour remplacer les mesures mises en place en 1995 après
le génocide, a fait savoir mercredi l'Agence rwandaise d'information (ARI).
Le ministre de la santé Ezechias Rwabuhihi a indiqué dans des
propos cités par l'ARI que la politique sanitaire actuellement en place
avait été élaborée pour faire face aux conséquences de la guerre et du
génocide et qu'elle était aujourd'hui dépassée, car elle répondait aux
besoins de la "période d'urgence" de l'époque. M.
Rwabuhihi a indiqué que la nouvelle politique aurait pour cible principale
le contrôle du paludisme, du SIDA et des autres maladies dues à une
mauvaise hygiène et à la malnutrition.
(IRIN 19/10/2000)
Washington s'est plaint au
gouvernement rwandais de la violence dont seraient victimes les agents
humanitaires travaillant dans l'est de la RDC, et le Rwanda a promis
d'examiner la situation, a annoncé mercredi un responsable du département
américain des affaires étrangères, Philip Reeker. M. Reeker a fait
savoir que les Etats-Unis étaient "très préoccupés" par
l'incident au cours duquel la faction rebelle du Rassemblement Congolais
pour la Démocratie (RCD), soutenu par le Rwanda, avait publiquement attaqué
au moins 13 militants des droits de l'homme le 9 octobre dernier à Bukavu,
à l'est de la RDC. L'organisation Human Rights Watch (HRW) a rapporté la
semaine dernière que des soldats congolais et rwandais avaient fait sortir
de force des militants d'une réunion, les avaient forcés à s'allonger et
les avaient battus à coups de poings et de bâtons devant une foule
nombreuse. Le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de
l'homme en RDC, Roberto Garreton, a condamné vendredi la détention de
militants des droits de l'homme dans le Sud-Kivu. Il a également critiqué
le mauvais traitement infligé aux détenus ainsi que les atteintes portées
à leur liberté d'expression et de rassemblement. "Notre ambassade
à Kigali a signalé ces incidents à de hauts responsables du gouvernement
rwandais qui ont promis de mener l'enquête" a indiqué M. Reeker
dans un communiqué de presse. La demande des Etats-Unis faisait écho à la
requête du Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Mary
Robinson, qui avait exigé la semaine dernière que les rebelles cessent immédiatement
leur campagne d'intimidation sur les représentants d'ONG et de la société
civile dans l'est du Congo, a-t-il ajouté. [Le communiqué complet est
disponible à l'adresse suivante: http://secretary.state.gov/www/briefings/statements/2000/ps001018c.html]
(IRIN 19/10/2000)
23
Un total de 2.196 réfugiés sont retournés au Rwanda pendant le mois de
septembre, ce qui porte à près de 17.000 le total des réfugiés ayant
spontanément pris le chemin du retour vers leur pays, indiquait la
porte-parole du HCR, Delphine Marie. La majorité des retournés venaient
des Kivu (Nord et Sud), à l'est de la RDC, les autres provenaient de la
Tanzanie. Les réfugiés retournés chez eux - dont la plupart avaient fui
le Rwanda en 1994 et 1996 -étaient enregistrés et recevaient une aide dans
les centres de transit à l'intérieur du Rwanda, ajoutait Delphine Marie.
(IRIN 23/10/2000).
Deux suspects de génocide,
liés aux médias de la haine au Rwanda, ont boycotté le début de leur
procès, lundi, au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a
rapporté l'agence d'information indépendante Hirondelle. Jean-Bosco
Barayagwiza, ancien politique et membre fondateur de la station extrémiste,
Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM), a déclaré qu'il n'était
"aucunement disposé à participer au procès" car il était
convaincu que son procès ne serait pas juste, notait Hirondelle. Hassan
Ngeze, ancien rédacteur du journal extrémiste "Kangura", a
lui aussi refusé de comparaître devant le tribunal, bien qu'il fût à
proximité, dans la salle d'attente. Son avocat a justifié son absence par
le manque de traductions en anglais et en français, langues de travail du
TPIR, du journal "Kangura" sur lequel le parquet fondait ses allégations.
Seul Ferdinand Nahimana, ancien directeur de la RTLM a comparu devant le
tribunal. La juge, Navanethem Pillay, qui présidait les débats, a indiqué
que le tribunal "pourrait obliger les deux accusés à comparaître
devant le tribunal" du fait de leur détention par le TPIR. Elle a
demandé aux avocats de Barayagwiza et de Ngeze d'assurer à leurs clients
que leur innocence était "acceptée par la chambre et que toute allégation
à leur encontre nécessitait des preuves au-delà du doute raisonnable".
"Nous oeuvrerons pour leur garantir un jugement juste",
ajouta-t-elle.
(IRIN 23/10/2000).
Le gouvernement rwandais a
exprimé ce week end le souhait de voir l'ancien premier ministre, Jean
Kambanda, enfermé au Rwanda "où il a commis des crimes de génocide
dont beaucoup pensent qu'ils n'ont jamais eu lieu". La radio
rwandaise Le gouvernement a demandé à tous les pays "qui
continuent d'abriter les responsables du génocide" de les extrader
afin qu'ils passent en jugement, apprenait-on sur les ondes de la radio
rwandaise. M. Kambanda a plaidé coupable de six chefs d'accusation de génocide
et de crimes contre l'humanité. La semaine dernière, sa demande en appel
en vue de réviser sa plaidoirie a été rejetée par le TPIR.
(IRIN 23/10/2000).
Le gouvernement rwandais a désigné un territoire pour 518 familles dans
la commune de Rubavu à Gisenyi, "mais ceci constitue le maximum
que la commune de Rubavu pourrait accueillir ", apprenait-on au
bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (BCAH) citant
des fonctionnaires gouvernementaux. Selon le député de Gisenyi, un
territoire a également été identifié pour les 444 familles qui restent
au sein de cinq autres communes à Gisenyi. Jusqu'à présent, les besoins
à court terme exprimés par le gouvernement rwandais sont les vivres, les bâches
en plastique, les kits pour la toiture, les semences et les outils agricoles
pour la saison actuelle de plantation et un soutien logistique. Les besoins
à moyen terme incluent la restauration des écoles, des structures
sanitaires et des abris plus durables. Les agences humanitaires telles que
le HCR et le PAM ont déclaré qu'elles seraient prêtes à apporter une
aide "pourvu que soient distribuées des parcelles de terres définitives
et que les familles puissent s'installer sur leur territoire final".
Elles ont noté que la réponse devait s'inscrire dans un contexte de réinstallation
"finale et durable" pour ces familles. L'UNICEF et la FAO
ont aussi fait savoir qu'elles apporteraient leur aide en matière d'eau, de
graines et d'outils a rapporté le BCAH. La question de la réinstallation
des réfugiés est un problème à l'échelle nationale et touche plus de
420 000 familles dont 370 000 sont dans une situation semblable à celle de
réfugiés. Plus de 60 000 d'entre elles occupent illégalement les maisons
d'autrui, ajoutait le BCAH.
(IRIN 23/10/2000).
24
Dans ses remarques préliminaires, Me Bernard Muna, procureur-adjoint du
Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) sis à Arusha en
Tanzanie, a comparé le travail des journalistes des "médias de la
haine" et des accusés de génocide, Jean-Bosco Barayagwiza,
Hassan Ngeze et Ferdinand Nahimana - actuellement en jugement
- à celui de Heinrich Himmler, chef des Services spéciaux dans l'Allemagne
nazie. L'agence d'information indépendante Hirondelle a rapporté que
Bernard Muna a déclaré qu'ils avaient "agi de concert",
et qu'ils devaient être considérés comme des "extrémistes hutus".
Le fait qu'ils n'avaient pas réellement touché du sang de leurs mains
n'avait aucune importance pour le parquet. John Floyd, l'avocat de Hassan
Ngeze, a fait valoir la "liberté de la presse" dans sa
plaidoirie. Bernard Muna avait initialement indiqué aux trois juges qui présidaient
les débats que leur décision définirait les limites de la liberté
d'expression. Jean-Bosco Barayagwiza, ancien conseiller politique et ancien
membre de la station extrémiste, Radio Télévision Libre des Mille
Collines (RTLM), et Hassan Ngeze, ex-rédacteur en chef du journal extrémiste
Kangura continuent de ne pas se présenter à leur procès. La défense a
indiqué que la décision de Barayagwiza de ne pas participer à son procès
était "permanente et irrévocable", informait Hirondelle.
Toutefois, le procès se poursuivra. Kingsley Moghalu, porte-parole du TPIR,
a confié à IRIN que "le tribunal ne sera pas pris en otage par de
quelconques intérêts, y compris par les accusés."
(IRIN 24/10/2000).
Le président rwandais, Paul Kagamé a déclaré à un juge français
enquêtant sur l'accident d'avion survenu qui avait coûté la vie en 1994
au président rwandais d'alors, Juvénal Habyarimana et à son homologue
burundais, Cyprien Ntaryamira, de "chercher [les responsables] en
France". Dans un entretien accordé à l'AFP, M. Kagamé a rejeté
les allégations selon lesquelles il était à l'origine de cet attentat. Le
juge, Jean-Louis Bruguière, a demandé l'obtention d'un mandat d'arrêt
international à l'encontre du président Kagamé, déclarant qu'il dispose
d'une quantité d'informations suffisantes sur la participation présumée
du président rwandais. "S'il dispose de quelques informations, il
serait utile qu'il en fasse part au Tribunal international" aux
dires de M. Kagamé. "Ces individus assis dans leur fauteuil et déclarant
qu'ils vont arrêter telle et telle personne devraient commencer par leur
propre pays". Le chef de l'Etat rwandais a ajouté qu'il était
"impossible" pour lui d'être accusé. "Mais s'ils
font cela, nous nous battrons" a-t-il averti. Un journal helvétique
Dimanche.ch a informé que Me Bruguière avait obtenu l'autorisation de
poursuivre son enquête sur cette affaire en Suisse.
(IRIN 24/10/2000).
26
En vue de renforcer la capacité du personnel chargé de maintenir la sécurité
au Rwanda, le gouvernement entend augmenter le nombre d'officiers de la
police nationale, a rapporté mercredi l'Agence rwandaise d'information
(ARI). Aux dires du porte-parole de la police, Tony Kuramba, les
candidats potentiels doivent être d'origine rwandaise, faire preuve d'un
code de bonne conduite, être en bonne santé et avoir entre 18 et 25 ans.
"Cet âge est très important compte-tenu de l'énergie requise pour
remplir cette fonction et des longues périodes de service exigées"
a-t-il expliqué. Il a signalé que l'on ferait des exceptions pour ceux qui
bénéficiaient d'une compétence particulière, notamment dans les domaines
de la technologie ou de la médecine. La police a joué un rôle important
dans le contrôle de la sécurité au Rwanda et a récemment contenu une
vague de vols à main armée en collaboration avec d'autres services de sécurité.
(IRIN 26/10/2000).
27
La Cour d'appel de la préfecture de Ruhengeri, au nord du Rwanda, a
acquitté deux prêtres, a rapporté la radio rwandaise. Les deux ecclésiastiques,
Jean-Francois Emmanuel Kayiranga et Edouard Nuriye, avaient été
accusés d'avoir joué un rôle important dans la destruction d'une église
à Nyangi, en préfecture de Kibuye, et dans le massacre de plus de 2 000
personnes qui s'étaient réfugiées à l'intérieur de l'église en avril
1994. Le Père Nuriye était également accusé de complicité dans le
meurtre de 60 personnes qui s'étaient réfugiées dans un petit séminaire
à Nyundo où il était recteur. Le tribunal de première instance de Kibuye
les avait reconnus coupables et les avait condamnés à mort le 17 avril
1998. Toutefois, la chambre spécialisée de la Cour d'appel de Ruhengeri
les a acquittés, basant sa décision sur le fait que le jugement prononcé
par le tribunal de première instance de Kibuye ne reposait pas sur des
"preuves suffisantes".
(IRIN 27/10/2000).
30
Carla del Ponte, procureur du Tribunal pénal international pour le
Rwanda (TPIR), a déclaré, lors d'une conférence de presse à Kigali,
que les victimes du génocide rwandais de 1994 devraient être représentées
au tribunal, a rapporté Radio Rwanda samedi. Mme del Ponte a indiqué que
la question de la représentation des victimes était soumise aux statuts du
TPIR. Mme Carla del Ponte a précisé qu'afin de pouvoir réviser ces
statuts, "il était nécessaire de soulever la question avec le
Conseil de sécurité [de l'ONU]". Le procureur du TPIR a déclaré
qu'elle demanderait au Conseil de sécurité de décider qu'un article à
cet effet soit inclus dans ces statuts.
(IRIN 30/10/2000).
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