Voici une sélection non exhaustive des moments
forts de l'actualité rwandaise en 2001.
Janvier
- Février
Mars
- Avril
Janvier 2001
2
Les forces
rwandaises resteront en RDC, a affirmé M. Kagamé dans son message de
Nouvel An à la nation. L'Armée patriotique rwandaise (APR) restera là
"dans un avenir prévisible", parce que "sa
mission n'est pas terminée", a-t-il déclaré à l'agence de
presse allemande DPA. La raison en est que la présence continue en RDC
des milices extrémistes hutues Interahamwe et des soldats de l'ancienne
armée rwandaise (ex-FAR) représentent "une menace pour la sécurité
du Rwanda", a-t-il encore expliqué, selon une radio rwandaise
captée par la BBC qui avait diffusé le discours de M. Kagamé. Le
dirigeant a estimé que, vice versa, la présence de l'APR en RDC a eu
pour conséquence une "énorme" augmentation de la sécurité
au Rwanda. Auparavant, le chef d'Etat-major de l'APR, le Général Kayumba
Nyamwasa, s'était adressé aux diplomates étrangers en poste à Kigali
au sujet de la situation en RDC. Selon un communiqué émis le 29 décembre
par la radio rwandaise, il affirmait qu'après les attaques menées par
les forces conjointes de troupes gouvernementales de la RDC et des ex-FAR,
les Forces pour la défense de la démocratie(FDD, du Burundi) et la
milice Mayi Mayi -toutes soutenues par les forces zimbabwéennes de la
province du Katanga-, l'APR avait lancé une attaque "d'autodéfense",
reprenant Pepa, Pweto et d'autres positions dans la région. S'exprimant
sur la situation à l'est de la RDC, M. Nyamwasa a, au cours de la même
session, affirmé que, depuis six mois, des miliciens Interahamwe et des
membres de l'ex-FAR se sont constitués prisonniers et se sont livrés à
l'APR, "après avoir perdu le soutien de la population, notamment
des habitants rwandais". La rencontre de M. Nyamwasa avec les diplomates a
vu également l'intervention de M. Patrick Mazimhaka, envoyé spécial de
la présidence rwandaise, qui répondait à l'appel du Conseil de sécurité
de l'ONU demandant que les forces du Rwanda et de l'Ouganda retirent leurs
troupes de la RDC. Selon le bulletin diffusé par la radio rwandaise le
citant, cette demande "est venue par surprise, car quelques jours
avant il [le Conseil de sécurité] avait décidé que les Accords de paix
de Lusaka devaient être respectés et appliqués", ajoutant que
"le Rwanda doit maintenant réexaminer pourquoi le Conseil de sécurité
peut faire une telle déclaration s'il ne comprend pas pourquoi les forces
rwandaises se trouvent là". Sur le même sujet, l'AP citait dimanche
M. Mazimhaka affirmant que : "il est embarrassant pour nous
tous de s'engager dans un tel débat, quand la balle est du coté de
l'ONU". Tout cela ne serait pas arrivé "si le Secrétaire général
de l'ONU et le Conseil de sécurité avaient rempli au minimum leurs
fonctions et avaient envoyé des observateurs et des troupes au
Congo", a-t-il noté. Dans son communiqué, Associated Press a rappelé
que l'accord de Lusaka signé l'année dernière avait demandé le déploiement
d'une force de 5537 militaires et observateurs de l'ONU afin de contrôler
le cessez-le-feu et le retrait des forces étrangères. Seulement 224
observateurs non armés ont été envoyés en RDC et la majorité d'entre
aux ont été déployés dans l'est du pays contrôlé par les rebelles,
précisé le
bulletin.
(IRIN 02/01/2001)
4
Le conseil des
ministres a fixé mardi le calendrier définitif des premières élections
de l'après- guerre civile à la date du 6 mars prochain et les résultats
définitifs du scrutin seront connus le 24 du même mois, a-t-on appris
jeudi de source gouvernementale à Kigali. Le calendrier des élections
comprend aussi l'enregistrement des électeurs et des candidats au niveau
des secteurs et des communes prévu du 5 au 19 janvier 2001, selon un
communiqué du gouvernement rwandais rendu public jeudi. Selon la même
source, la publication des listes définitives des candidats interviendra
le 5 février prochain et la campagne électorale pourra commencer dès le
18 du même mois et prendra fin le 4 mars 2001. Le calendrier
gouvernemental des élections prévoit en outre une allocution inaugurale
à la nation du cef de l'Etat, le major général, Paul Kagamé, la veille
du scrutin. Le gouvernement rwandais souhaite également promouvoir les
catégories traditionnellement marginalisées en politique et le 8 mars
2001, la population sera invitée en marge du scrutin communal, à procéder
à l'élection d'un tiers des représentants de la jeunesse et des femmes
au niveau des comités directeurs des mairies rwandaises, indique également
le communique du conseil des ministres rwandais. M. Protais Musoni,
président de la Commission électorale nationale, récemment encore, secrétaire
général du ministère de l'Administration locale, a déclaré mercredi
à la presse que son pays visait les objectifs de la décentralisation et
l'auto- développement des "gouvernements locaux". On rappelle
que le scrutin du 6 mars prochain doit déboucher sur l'élection au
suffrage indirect et à bulletin secret d'une centaine de "maires indépendants"
des appareils politiques. Le scrutin est ainsi balisé par crainte des
autorités de lâcher les partis politiques rwandais dans une population,
toujours à la recherche de l'unité et de la réconciliation après les
affontements inter-ethniques qui ont fait, selon un rapport des Nations
Unies, plus de 800.000 victimes en 1994. Par ailleurs, les premières élections
générales sont attendues en 2004, à la fin de la seconde transition
politique en cours au Rwanda où une nouvelle Constitution est en voie de
préparation.
(PANA 04/01/2001)
5
Le chef de l'état-major
rwandais, le général de division Kayumba Nyamwasa, a affirmé qu'il
n'y a pas de tension entre son pays et la mission de l'ONU en RDC (MONUC).
En revanche, il a reproché à l'ONU son manque d'attachement apparent à
l'accord de paix de Lusaka. S'exprimant à l'issue d'une rencontre à
Kigali avec le commandant de la force de la MONUC, le général Mountaga
Diallo, M. Nyamwasa a déclaré que la MONUC aurait dû condamner les
auteurs des violations de l'accord de cessez-le-feu. "Le fait que
nous devions expliquer les méfaits de l'autre partie...est plutôt
ironique," a-t-il déclaré à la radio rwandaise, ajoutant que
ce point fut discuté avec Diallo lors de la rencontre de jeudi. "Nous
devons examiner ces questions de manière objective et...déterminer qui
fait quoi," a-t-il poursuivi. Toutefois, il a souligné
qu'il "n'y a pas de tension entre la MONUC et le Rwanda".
"Au contraire, nos relations de travail sont très cordiales mais
cela ne veut pas dire que nous fermons les yeux lorsque nous estimons que
quelque chose n'est pas fait correctement," a-t-il dit. Il a
ajouté qu'il ne comprend pas pourquoi le Conseil de sécurité de l'ONU a
critiqué l'action du Rwanda dans la province du Katanga (RDC) en proie à
de nouveaux affrontements.
(IRIN 05/01/2001)
Le président américain, Bill Clinton, a reconnu que la communauté
internationale n'était pas bien préparée pour gérer le génocide
rwandais de 1994. Dans une entrevue accordée récemment à des
journalites du 'New York Times', le chef de l'Etat américain a déclaré
que le problème au Rwanda avait été lié à l'absence de mécanisme
destiné à gérer la crise. "C'est pourquoi, après le Rwanda,
nous avons commencé à travailler sur cette initiative de réponse aux
crises en Afrique," a-t-il affirmé. "Rétrospectivement,
il semble que nous [les Américains], les Britanniques et les Français
auraient pu...nous rendre là bas et envoyer un petit contingent de
troupes pour freiner la crise." Mais, a-t-il ajouté, "Je
pense que nous n'étions pas vraiment bien organisés pour gérer cette
crise et mettre en place une réponse appropriée." M. Clinton
espère et pense que la communauté internationale pourrait jouer un
"véritable rôle", dans l'hypothèse où des événements
semblables se reproduiraient. "Je pense aussi que les
Africains...s'en sortent mieux qu'avant," a-t-il poursuivi.
(IRIN 05/01/2001)
Les soldats de la RDC qui avaient gagné la Zambie pour échapper aux
combats de la province du Katanga, au sud de la RDC, quittent le pays
avant d'avoir été soumis à un interrogatoire sur leur éventuelle
participation dans le génocide rwandais de 1994, selon des sources de
renseignements zambiennes citées vendredi par Reuters. Sur les 4 000
soldats, bon nombre regagnent la RDC ou s'apprêtent à le faire, depuis
les réunions tenues entre les dirigeants et les chefs militaires de la
Zambie et de la RDC. "Les contrôles requis par le gouvernement
rwandais ou le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR)
semblent avoir été dépassés par les événements," selon ces
mêmes sources citées par Reuters. Un responsable de l'ONU a confirmé
mercredi à IRIN que le TPIR a reçu l'autorisation d'interroger les
soldats qui se sont réfugiés récemment dans le nord de la Zambie. Le
TPIR est susceptible d'interroger des soldats ainsi que des réfugiés sur
le génocide de 1994 au Rwanda. "La Zambie nous a donné son feu
vert, le TPIR doit maintenant envoyer une équipe pour commencer les
interrogatoires," a déclaré à IRIN Max Mkole, un commissaire
de police zambien affecté au TPIR, depuis la capitale zambienne, Lusaka.
Plus de 4 000 soldats de la RDC cherchent actuellement refuge dans la
province de Luapula, au nord de la Zambie. Les troupes, qui fuyaient une
offensive rebelle sur la province du Katanga (RDC) appartiennent à l'armée
régulière congolaise mais regroupent aussi des soldats zimbabwéens et
des miliciens rwandais de l'Interahamwe. Ce sont précisément ces membres
de l'Interahamwe que le TPIR souhaiterait interroger.
(IRIN 05/01/2001)
8
Tous les étrangers en
âge de voter et résidant dans le pays de manière légale depuis au
moins une année seront autorisés à prendre part au scrutin lors des élections
communales du 6 mars 2001, a déclaré, lundi, à la PANA, M. Protais
Musoni, président de la Commission électorale nationale du Rwanda.
Justifiant cette décision, M. Musoni a déclaré que les élections
communales sont présentées comme ayant essentiellement trait au développement,
estimant que les étrangers peuvent contribuer, "directement ou
indirectement" à l'amélioration des conditions de vie socio-économiques
des communautés dans lesquelles ils vivent. Il suffira à tout étranger,
désireux de partager l'acte civique avec les nationaux, de disposer d'une
simple carte de résidence, d'un passe-port avec visa ou d'un permis de
travail en règle pour être électeur, a en outre précisé M. Musoni,
qui a toutefois exclu possibilité d'être éligible pour les non-
Rwandais. Le Rwanda n'est pas une terre de fortes immigrations et les étrangers
ne pourront pas influencer le scrutin de manière significative,
"mais nous voulons, par cette mesure, les intégrer dans l'oeuvre de
développement des gouvernements locaux", a encore indiqué le
responsable rwandais des élections. Le calendrier des premières élections
communales de l'après-guerre civile au Rwanda, rappelle-t-on, a débuté
vendredi dernier, par l'inscriptions au rôle des électeurs à travers
toutes les cellules du pays. Ces inscriptions devraient se prolonger
jusqu'au 15 janvier prochain pour permettre aux retardataires de se
rattraper, selon M. Musoni, qui a précisé que trois jours se sont avérés
insuffisants pour recevoir les 4 millions d'électeurs dans 2000 centres
d'inscription tenus par 30.000 agents d'enregistrement.
(PANA 08/01/2001)
9
Le président tanzanien,
Benjamin Mkapa, a lancé un appel pour que les combats entre les
forces du gouvernement et les rebelles au Burundi cessent "immédiatement".
Le président Mkapa a déclaré à des journalistes à Kigali, au terme
d'une visite de 24 heures dans la capitale rwandaise, que cette guerre
"cruelle" faisait honte à l'Afrique car elle était
dirigée contre des civils innocents. Il a démenti que les rebelles armés
burundais des Forces pour la défense de la démocratie (FDD) recevaient
un entraînement en Tanzanie, et a rappelé que son gouvernement ne
pouvait permettre aucun entraînement militaire sur son territoire, a
rapporté la radio rwandaise. M. Mkapa a également réfuté des allégations
selon lesquelles les soldats congolais avaient une base en Tanzanie,
ajoutant que les quelques soldats congolais qui franchissaient la frontière
tanzanienne étaient "immédiatement désarmés". Le président
tanzanien, Benjamin Mkapa, a réitéré en substance lundi que les réfugiés
rwandais qui avaient récemment quitté la Tanzanie pour gagner le sud de
l'Ouganda n'ont pas été expulsés par son gouvernement. Selon les propos
prêtés par la radio rwandaise au président Mkapa, une opération était
en cours pour tenter d'identifier et de "régulariser la présence
des étrangers" à Karagwe, au nord-ouest de la Tanzanie. "Ceux
qui souhaitaient obtenir le statut de réfugiés étaient envoyés dans
des camps ... ceux qui souhaitaient se rendre en Ouganda [partaient] parce
qu'ils ne voulaient pas aller dans les camps," selon les propos
de M. Mkapa. En visite dans la capitale ougandaise, Kampala, M. Mkapa a déclaré
que certains réfugiés ont rejeté les mesures gouvernementales prises
pour légitimer leur séjour en Tanzanie et ont préféré partir pour
l'Ouganda. Près de 1 400 réfugiés rwandais ont quitté Karagwe (nord de
la Tanzanie) pour se rendre en Ouganda, a expliqué jeudi dernier un
responsable du HCR à Nairobi, Dominik Bartsch. Un journal local ougandais
a rapporté, mardi 2 janvier, que près de 15 000 réfugiés rwandais sont
arrivés au sud de l'Ouganda, suite à un ordre de Karagwe d'expulser du
district tous les étrangers. "Ce chiffre est exagéré et nous
n'avons aucune information sur l'expulsion de ces réfugiés," a
précisé M. Bartsch, ajoutant qu'il revenait au gouvernement ougandais de
prendre la décision quant à la demande d'asile requise par les réfugiés
du centre de transit de Nakivale, au sud-ouest de l'Ouganda.
(IRIN 09/01/2001)
Le président rwandais,
Paul Kagamé, a déclaré que sa rencontre avec le président Mkapa a été
très positive et que les propositions faites lors de cette entrevue -
si elles aboutissent - faciliteront la mise en ouvre de l'accord de paix
d'Arusha sur le Burundi et celle de l'accord de Lusaka sur la RDC. Il a également
appelé l'ONU à garantir la tenue de ses engagements avant d'imposer au
Rwanda le retrait de ses troupes de la RDC. Le Conseil de sécurité de
l'ONU vient de lancer un nouvel appel pour que les troupes étrangères,
principalement le Rwanda et l'Ouganda, se retirent de la RDC. Les
organes de presse ont fait savoir que la réunion entre MM. Mkapa et Kagamé
était l'une des multiples rencontres tenues entre les dirigeants régionaux
sur les questions communes de sécurité. Le président Mkapa a rencontré
le président ougandais, Yoweri Museveni, vendredi 5 janvier à Kampala.
M. Mkapa doit rencontrer le président burundais, Pierre Buyoya ce
mercredi à Dodoma, au centre de la Tanzanie, ont informé les autorités
tanzaniennes.
(IRIN 09/01/2001)
Les Etats-Unis ont offert
lundi des récompenses pouvant aller jusqu'à cinq millions de dollars en
échange d'informations permettant l'arrestation et/ou la condamnation de
13 fugitifs rwandais qui ont été inculpés par le Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR) sur le génocide de 1994. Parmi
les suspects, figurent l'ancien ministre de la planification, Augustin
Ngirabatware, l'ancien ministre de la jeunesse et des sports, Callixte
Nzabonimana, ainsi que deux anciens officiers de la garde présidentielle:
le commandant Protais Mpiranya et le capitaine Cedeslas Kabera,
a rapporté l'agence de presse Reuters. Les récompenses (similaires à
celles offertes pour arrêter les auteurs de crimes de guerre dans les
Balkans ainsi que des terroristes présumés) seront offertes à quiconque
fournira des renseignements permettant le transfert des 13 Rwandais vers
le TPIR ou leur condamnation, selon le communiqué. Le programme américain
'Récompenses pour la justice' a été créé en 1984 pour
lutter contre le terrorisme international. L'un des principaux
Etats-donateurs du TPIR, les Etats-Unis ont montré un grand intérêt à
"interrompre le cycle de l'impunité" et à garantir
l'arrestation des suspects, a déclaré mardi à IRIN un officiel du département
d'Etat américain.
(IRIN 09/01/2001)
10
Le groupe d'opposition
Rassemblement pour le Retour des Réfugiés et la Démocratie au Rwanda
(RDR) a lancé un appel en faveur d'un embargo international contre le
Rwanda sur les armes et les pierres précieuses. Dans un communiqué
de presse, le RDR a demandé à l'ONU, ainsi qu'à l'Union européenne et
à l'Organisation de l'unité africaine (OUA) de cesser toute formation
militaire et toute livraison d'armes au gouvernement rwandais. L'armée du
Rwanda est, selon ce mouvement, "un danger croissant et une menace
permanente pour la paix dans la région africaine des Grands Lacs".
Il a formulé des critiques sur l'aide étrangère fournie au gouvernement
rwandais, se référant spécialement au "FPR (Front patriotique
rwandais), soutenu par un régime dictatorial". Le RDR a été
fondé en 1995 dans le camp de réfugiés de Mugunga dans la province du
Kivu, à l'est de la RDC. Selon des spécialistes de la région, se
sont notamment ralliés à ce mouvement les officiers de l'ex armée du
Rwanda des Forces armées rwandaises (FAR) qui étaient installées dans
le camp. On pense que ce groupe est très proche des "extrémistes
hutus" -les FAR ont été fortement impliqués dans le génocide
rwandais de 1994, auquel le FPF a mis fin- mais est en train de changer
son positionnement en adoptant une approche plus politique, faisaient
noter ces analystes. Le RDR, qui a son siège aux Pays-Bas, est spécialement
actif au Canada, ajoutait-on.
(IRIN 10/01/2001)
Selon l'agence PANA, Frederic
Itengayenda, alias Ninja Sagasaga, un major des ex-Forces armées
rwandaises (ex-FAR) alias Ninja Sagasaga, qui s'est rendu aux autorités
rwandaises le 24/12/2000 "ne connaît pas de répit avec ses
diverses réunions publiques centrées sur les méfaits de la guerre dans
le pays ou l'accueil des ses anciens compagnons d'armes qui continuent à
se rendre aux autorités militaires rwandaises. (...) Le major Itangayenda,
reconverti récemment aux idéaux de la paix a, à nouveau lancé un appel
"pressant" sur les antennes de radio Rwanda à ses compagnons de
lutte encore présents dans la forêt congolaise, à suivre son exemple et
revenir dans leurs pays où "aucun mal" ne leur sera fait,
prenant à témoin sa propre condition "d'homme libre et
tranquille" depuis qu'il et là". Selon PANA, Frederic
Itengayenda "a entraîné dans sa reddition, depuis un mois, 79
combattants qui ont déjà regagné le centre de "rééducaiton
civique et morale" de Mudende, dans la préfecture de Gisenyi".
(PANA 10/01/2001)
Kigali connaît des
problèmes d'approvisionnement en eau potable touchant 40% des 600.000
habitants de la capitale qui, selon PANA "ne peuvent en disposer
de manière régulière, reconnaît, impuissant, le directeur général de
la compagnie étatique de l'eau et de l'électricite du Rwanda, (Electrogaz),
M. Joseph Mugenga. Les réservoirs d'eau se vident pendant la
saison sèche et se remplissent de boue au retour des pluies, avec pour
conséquence une pénurie aiguë du précieux liquide, rendu souvent
imbuvable pour cause d'impuretés, là où les population peuvent en
disposer à profusion". De plus, "le peu d'eau qui
parvient jusqu'aux consommateurs fait préalalement l'objet de traitement
coûteux pour son entreprise, sans toutefois atteindre les normes de
qualité exigibles, indique encore le responsable d'Electrogaz, qui met en
cause la vétusté des installations, incapables de filtrer correctement
la masse de boue s'infiltrant dans les réservoirs en cas de fortes chutes
de pluie". Selon Joseph Mugenga, "Il faut un grand
projet dans ce sens si l'on veut résoudre de manière durable le problème".
Des experts adoivent rendre leurs conclusions en mars prochain et le démarrage
des travaux devrait suivre, a-il dit, avant de lancer un appel à la
patience aux consommateurs. D'après PANA, "les habitants de
Kigali, majoritairement privés du précieux liquide, continueront à
balader le bidon, au service et dans divers points de vente de l'eau de la
capitale, au grand bonheur des nombreux commerçants reconvertis à la
vente de la "manne divine", commente, désabusé, l'homme de la
rue".
(PANA 10/01/2001)
11
Trois personnes ont
été tuées, quatorze autres blessées lors d'un accident de la route à
la gare routière de Kabuga, à l'entrée de Kigali ce mercredi 11
janvier. Actuellement en fuite, le conducteur du poids lourd, un dénommé
"Happy Gérard" a heurté avec son camion chargé de bétail
trois minibus et deux motos en stationnement. Neuf vaches ont également
trouvé la mort. La police ainsi que l'employeur du chauffeur (chauffard
?) n'ont aucune nouvelle de lui. Les enquêteurs ont trouvé à bord deux
jerricans de rutuku et des caisses de bière importée d'Ouganda...
contenant un certain nombre de bouteilles vides les amenant à conclure
que Happy Gérard était en état d'ébriété au moment de l'accident.
(PANA 11/01/2001)
L'état-major rwandais a
déclaré que les forces du gouvernement congolais et leurs alliés préparent
des contre-offensives dans différentes parties de la province du
Katanga, au sud de la RDC. Le Conseiller à la présidence rwandaise sur
les questions de défense, le lieutenant colonel Charles Kayonga, a
déclaré jeudi à IRIN que des officiers militaires de la région du
Katanga ont confirmé que 2 000 troupes zimbabwéennes ont été déployées
au sud de Pweto à Dubie, Lukonzolwa et Kasenga. Il a précisé que deux
bataillons angolais ont également été envoyés dans ces régions.
"Des avions de chasse et des hélicoptères de combat sont préparés
à Lubumbashi," a-t-il indiqué. "Nous informons la
communauté internationale de la situation avant qu'un événement ne se
produise." M. Kayonga a réitéré l'engagement du Rwanda et sa
volonté de mettre en ouvre l'accord de Lusaka, ajoutant que le Rwanda est
prêt à se désengager de la région du Katanga si la mission de l'ONU en
RDC (MONUC) se déploie dans la région. "S'ils [les troupes de
Kabila et ses alliés] violent le cessez-le-feu, ils devront en affronter
les conséquences," a prévenu Kayonga.
(IRIN 11/01/2001)
Par ailleurs, près de 130 Rwandais, réfugiés dans l'est de la RDC,
ont été rapatriés de leur plein gré au Rwanda, a rapporté
mercredi la radio congolaise de Goma aux mains des rebelles. Le bureau du
gouverneur de la province du Nord-Kivu a facilité le rapatriement de ces
citoyens rwandais, selon la station.
(IRIN 11/01/2001)
15
Danielle Mukandori, présidente
de l'Association des veuves du génocide rwandais (AVEGA) a instamment
invité ses membres à témoigner devant les tribunaux de justice
populaires ou 'gacaca', qui devraient commencer le jugement des personnes
présumées responsables du génocide, a rapporté dimanche l'agence
panafricaine de presse (PANA). Lors d'une allocution prononcée samedi à
Kigali à l'occasion des cérémonies du sixième anniversaire de
l'association, Mme Mukandori a affirmé que seule la justice pourrait
"consoler et réconcilier les victimes du génocide avec la société",
a rapporté l'agence de presse. D'autre part, l'AVEGA estime que 66 pour
cent des veuves du génocide vivaient avec le VIH/SIDA, a informé
vendredi l'agence de presse rwandaise (RNA). Mme Mukandori a révélé
qu'un nombre important de femmes violées pendant le génocide étaient
infectées par des maladies sexuellement transmissibles (MST), notamment
le VIH/SIDA. Sylvie Barakagwira, chargée de la justice et de
l'information au sein de l'AVEGA, a accusé la communauté internationale
de "fournir des traitements et de prendre soin des auteurs du génocide,
tout en négligeant les victimes du génocide ", a ajouté RNA. Mme
Barakagwira souhaite que le Tribunal pénal international pour le Rwanda
et le gouvernement rwandais accélèrent les procès du génocide et
garantissent l'indemnisation des victimes.
(IRIN 15/01/2001)
La Communauté d'Afrique de l'Est
(East African Community) a été inauguré lundi à Arusha par les
présidents du Kenya (Moi), de l'Ouganda (Museveni) et de la Tanzanie (Mkapa).
Selon le secrétariat de l'EAC basé à Arusha, une petite ville du nord
de la Tanzanie, deux des projets prévus par le traité, la création
d'une cour de justice et d'une assemblée législative communes, "sont
en progrès". Mais les points essentiels, au nombre desquels le
marché unique grâce notamment à une union douanière, ne seront résolus
que dans le cadre d'un plan stratégique de développement de l'EAC sur la
période 2001-2005, encore en discussion aujourd'hui. Quatre protocoles
d'accord: les règles de procédure concernant les futurs sommets, un
engagement à combattre de concert les trafics de drogues, les règles de
standardisation des normes qualitatives des biens et services et les procédures
d'admission d'autres pays ont été adoptées. Selon l'AFP, "Les
présidents rwandais Paul Kagamé et burundais Pierre Buyoya, dont les
pays aspirent à intégrer l'EAC, assistaient également à la cérémonie,
mais on leur a demandé de patienter: "Ce sera une bonne chose pour
nos frères du Rwanda et du Burundi de se joindre à nous mais cela ne
sera pas le cas dans une athmosphère de guerre", a commenté M.
Mkapa."
(AFP 15/01/2001)
16
Une exposition de
photographies consacrée au "combat pour la dignité" des
minorités indigènes du Mexique a été inaugurée à Kigali.
Retraçant notamment le combat des Indiens du Chiapas et de l'Armée
Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) dont le porte-parole est le
Sous-Commandant Marcos, cette exposition compte une cinquantaine de
portraits réalisé par Alberto Ibanez, photographe mexicain ayant
travaillé pour des publications comme "Newsweek", "Le
Monde diplomatique", "El Pais" ou "Time
Magazine". Alberto Ibanez est actuellement au Rwanda et il a
déclaré à l'agence PANA que "les problèmes d'exclusion, à
tous les niveau de la vie mexicaine dont sont victimes les minorités
indigènes, dont témoignent ses clichés peuvent faire utilement l'objet
d'échanges mutuellement enrichissants avec les Rwandais".
(PANA 16/01/2001)
L'ancien roi du Rwanda,
Jean-Baptiste Ndahindurwa Kigeli V, qui vit actuellement en exil aux
Etats-Unis, se montre critique à l'égard du gouvernement rwandais et a
exprimé son désir de revenir au Rwanda, d'après un article publié par
le quotidien belge 'Le Soir'. Kigeli V, qui s'est rendu en décembre dans
la capitale congolaise, Kinshasa, sur l'invitation du président Laurent-Désiré
Kabila "pour discuter les problèmes existant entre le Congo et le
Rwanda", déclare qu'un référendum sur le retour à la
monarchie doit avoir lieu au Rwanda, lit-on dans les colonnes du journal.
L'attrait, pour certains, d'un retour à la monarchie au Rwanda repose sur
les difficultés et les quelques échecs du gouvernement rwandais, lequel
est accusé par ses opposants d'être constamment sur le pied de guerre et
de susciter la crainte et l'hostilité de ses voisins, rapporte le
journal. Les survivants tutsis du génocide dépossédés de leurs terres
par le régime actuel, les Hutus impatients d'affaiblir le gouvernement du
président Paul Kagamé et les soldats fatigués de se battre en RDC sont
parmi ceux qui souhaitent le retour de Kigeli V, d'après le journal.
L'arrestation de monarchistes et les rumeurs circulant sur la constitution
"d'une armée royale" en Ouganda permet de renforcer le
soutien monarchiste, d'après 'Le Soir'.
(IRIN 16/01/2001)
Le chef d'Etat major
de l'armée, le général de brigade, Kayumba Nyawasa a indiqué
selon PANA que "tous les soldats des ex-forces armées rwandaises
(ex-FAR) qui se rendent ou capturés vivants pourraient réintégrer l'armée
gouvernementale à la condition qu'ils n'aient pas participé au génocide
de 1994, indique-t-on à Kigali de source militaire. (...) Selon la même
source, les "éléments sains", c'est à dire ceux qui ne se
sont pas rendus coupables de génocide et de crimes congre l'humanité,
sont remis, après vérification de leur dossiers, à leurs familles
d'origine" et que "les coupables présumés"
étaient remis à la justice pour s'expliquer.
(PANA 16/01/2001)
17
Attentat à
Kinshasa contre Laurent-Désiré Kabila : voir page
spéciale.
Le secrétaire général
du Rwanda au ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale,
Seth Kamanzi, a qualifié mercredi de "non fondées"
les informations émanant de certains médias internationaux alléguant
que le Rwanda doit réunir certaines conditions avant d'être autorisé à
rejoindre la Communauté est-africaine (CEA). Toute la question a été
"sortie de son contexte", selon ses propos relayés par
la radio rwandaise. "Ce que le président tanzanien Benjamin Mkapa
a dit, lors de l'inauguration de la CEA, faisait référence aux problèmes
qui touchent notre région, et dans son discours il a fait allusion à la
guerre au Congo et à la guerre civile au Burundi, parmi les crises que
les dirigeants régionaux devront résoudre collectivement," a
indiqué Kamanzi. "Il n'a pas été fait mention de conditions
imposées au Rwanda en vue de devenir membre de cette même communauté.
Ceci a été totalement sorti de son contexte," a-t-il ajouté.
M. Kamanzi affirme que l'adhésion du Rwanda à la CEA a été décidée
en janvier 1999, lors d'un sommet des chefs d'Etat de l'Afrique de l'Est,
où il a été conclu que le "Rwanda est un partenaire naturel de
ces pays." Les dirigeants régionaux attendent unanimement que le
Rwanda rejoigne la CEA à l'issue du processus d'élaboration du traité,
a-t-il poursuivi.
(IRIN 17/01/2001)
Le président Paul Kagamé s'est félicité mardi des efforts consentis
par le gouvernement tanzanien pour garantir la paix dans la région des
Grands Lacs. "Nous saluons le rôle primordial joué par
le gouvernement tanzanien pour restaurer la paix dans la région,"
selon ses propos rapportés par l'agence rwandaise d'information (RNA). Le
président Kagamé s'est déclaré satisfait de l'effort consenti par le
président Benjamin Mkapa pour comprendre l'origine des conflits au sein
de la région. "Afin de résoudre un conflit, il ne s'agit pas
simplement de souhaiter le retour de la paix ... Il faut aussi tenter de
comprendre l'origine du conflit afin de le résoudre, en remontant
jusqu'aux causes premières du conflit afin d'être plus apte à trouver
des réponses aux différents aspects du problème et de trouver une
solution au conflit," a-t-il ajouté. La Tanzanie a maintenu une
position neutre face aux conflits qui prévalent dans la région des
Grands Lacs.
(IRIN 17/01/2001)
18
Quatre nouveaux députés,
représentant les femmes et la jeunesse, ont prêté serment mardi devant
l'assemblée rwandaise. En revanche, trois autres députés, accusés
d'indiscipline, ont démissionné en ce début d'année, ont rapporté
mercredi les organes de presse rwandais. Suite à leur confirmation par le
Forum des Partis en juin 2000, Espérance Mwiza et Betty
Mukamusoni ont été assermentées pour représenter les femmes, selon
l'agence rwandaise RNA. A l'occasion de la première session parlementaire
ordinaire, cette année, John Rusimbi et Jean-Marie Vianney
Gatabazi ont à leur tour prêté serment pour représenter la
jeunesse rwandaise, d'après RNA. Avec la nomination de ces quatre
nouveaux députés, 74 parlementaires siègeront désormais à l'Assemblée
nationale transitoire, selon le bulletin. Les trois députés qui ont démissionné,
deux du Front patriotique rwandais (FPR) et un représentant l'Armée
patriotique rwandaise (APR), sont : Rose Mukankomeje, Kayitesi
Rusera et le Major Rose Kabuye respectivement, selon RNA. Le
Secrétaire général du FPR et le porte-parole du Forum des Partis du
Rwanda, le Docteur Charles Muligande, ont précisé que les députés
avaient reçu l'ordre de démissionner, à l'issue d'un débat à
l'Assemblée sur "leur comportement général".
(IRIN 18/01/2001)
Le président rwandais,
Paul Kagamé a souligné, mercredi, les progrès accomplis dans le pays
depuis 1994, a rapporté l'agence rwandaise d'information (RNA). Il a
annoncé que de grands progrès ont été accomplis dans les domaines de
l'éducation, de l'économie et du secteur médical. "Le taux de
l'inflation, estimé à 64 pour cent en 1994, est tombé à moins de cinq
pour cent ces trois dernières années," a déclaré le chef d'Etat,
à l'occasion de la première session parlementaire. Il a précisé que
les revenus du gouvernement, non existants en 1994, se sont élevés à 70
milliards de francs rwandais l'année dernière. Il a informé que dans le
secteur de l'éducation, on compte aujourd'hui six instituts
d'enseignement supérieur, contre un seul en 1995 et le nombre d'étudiants
est passé de 3 000 à 7 000 ces dernières années. Quelque 355 hôpitaux
et dispensaires ont également été réhabilités. Néanmoins, M. Kagamé
déplore les taux élevés de mortalité infantile, causés par les
maladies contractées par manque d'information, l'incapacité pour tous
les Rwandais de faire face au coût de la vie, l'espérance de vie qui ne
dépasse pas 50 ans, le VIH/SIDA et le chômage.
(IRIN 18/01/2001)
Selon l'agence PANA,
"le président de la Commission nationale électorale du Rwanda, Protais
Musoni, a réuni jeudi à Kigali, les représentants du corps
diplomatiques à Kigali, des associations non gouvernementales ainsi que
les ligues des droits de l'homme pour les informer de l'ouverture des élections
communales du 6 mars prochain. La mesure vise à garantir la
"totale" transparence du scrutin présente par M. Musoni, comme
un "test" pour les élections générales prévues à l'horizon
2004, à la fin de la seconde transition politique". En attendant
le scrutin, les observateurs désireux de suivre ces premières sont
invités à s'inscrire auprès de la commission. Quant aux candidats, ils
pourront commencer à s'inscrire à partir du 19 janvier et l'examen de la
conformité des candidatures se fera du 20 au 22 janvier. Les listes définitives
des candidats retenus seront officiellement communiquées le 5 février et
la campagne électorale démarrera dès le 18 du même mois pour une durée
de trois semaines.
(PANA 18/01/2001)
19
La persistance de
l'instabilité du conflit en RDC et au Burundi pourrait créer une
situation d'urgence au Rwanda, un pays qui ne s'est pas encore
totalement remis de la destruction humaine, socio-économique et
environnementale du génocide de 1994. Ce risque a été mis en lumière,
mercredi, par l'organisation religieuse, Action by Churches Together (ACT).
Le Rwanda se redresse lentement mais la paix et la stabilité dependent
largement de la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs
tout entière, affirme ACT dans un appel visant à réunir 900 000 dollars
pour un programme de préparation à l'urgence. Les organisations
humanitaires se sont préparées à des situations où la recrudescence
des troubles en RDC ou au Burundi pourrait causer un afflux de près d'un
demi-million de réfugiés vers le Rwanda. Tandis que le Rwanda a renforcé
ses infrastructures et ses capacités intérieures, "toute
augmentation soudaine de la population ferait basculer le pays dans une
situation de désordre et de traumatisme,", selon ACT. Les
anciennes urgences en matière de réfugiés et de sécheresse donnent une
certaine idée des problèmes et soulignent "la nécessité d'une
stratégie d'atténuation," ajoute le groupe. Comte-tenu de la
nature et de l'ampleur des dangers qui pèsent sur le Rwanda, y compris
"une menace importante" de la violence ethnique prévalant
dans la région, ACT prévoit de mettre en place un programme de préparation
aux désastres pour les groupes religieux et les ONG locales dans chacune
des 12 préfectures. Le principal objectif est "de développer et
de renforcer la capacité humaine, institutionnelle et organisationnelle"
des agences partenaires et des ministères pour mettre en place des réponses
effectives aux désastres naturels et causés par l'homme. Cette
initiative prévoit la création d'une unité de coordination pour les réponses
d'urgence; des sessions de formation pratique à la préparation aux désastres
en matière de santé, de gestion des camps de réfugiés,
d'approvisionnement en eau et d'assainissement; le stockage et la mise en
place à l'avance des vivres et matériel d'urgence non alimentaire dans
différents endroits du Rwanda.
[Pour de plus amples informations, consulter l'appel d'ACT sur: http://www.reliefweb.int/]
(IRIN 19/01/2001)
20
Décès de Laurent-Désiré Kabila :
mise à jour de la page
spéciale.
21
Au moins 5000 fidèles
et sympathisants islamistes ont assisté, samedi après-midi, à Kigali,
à l'installation officielle du nouveau "Mufti" du Rwanda,
Cheikh Saleh Hategekimana, a-t-on constaté sur place. Les cérémonies
ont été rehaussées par la présence, parmi la foule, des plus hautes
autorités du pays, dont le chef de l'Etat, le général-major Paul Kagame,
le président du Parlement, M. Vincent Biruta ainsi que la plupart des
membres du gouvernement. Il s'agit de la première manifestation musulmane
publique d'une telle envergure, depuis la fin de la guerre civile au
Rwanda, en 1994, indique-t-on. Dans une brève allocution de circonstance,
le président Kagame a félicité les musulmans rwandais pour le
comportement "exemplaire et pacifique" dont ils ont fait
montre, dans leur grande majorité, au moment des déchirements
inter-ethniques qui ont endeuillé le pays à l'époque du génocide. Le général
Kagame a en outre assuré la communauté musulmane de l'impartialité de
l'Etat dans le traitement des questions religieuses en considérant,
notamment, l'Islam au même pied d'égalité que les autres religions
pratiquées dans le pays. Le nouveau Mufti, Saleh Jategekimana, avait été
choisi à ce poste par les représentants de l'Association musulmane du
Rwanda (AMUR), en novembre dernier, en remplacement de Cheikh Issa Kisera,
renvoyé par ses pairs pour "mauvaise gestion" des
affaires. Plusieurs réalisations, indique-t-on, sont à l'actif de l'AMUR,
parmi lesquelles 155 écoles coraniques au niveau du primaire, 60 autres
pour le secondaire. Quelque 120 mosquées existent en outre au Rwanda où
la communauté musulmane a connu un développement numérique important
ces 20 dernières années.
(PANA 21/01/2001)
22
Les autorités de la RDC ont demandé
lundi aux gouvernements du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda de ne pas
envoyer de délégations aux obsèques nationales mardi du président
assassiné Laurent-Désiré Kabila. L'ambassade de la RDC à Bruxelles a
expliqué que ''certains problèmes de sécurité'' rendaient
impossible la présence des dignitaires des pays concernés. L'ambassadeur
Albert Kisonga Mazakala n'a pas souhaité faire de commentaires.
(AP 22/01/2001)Les
directeurs du Fonds monétaire international (FMI) ont salué samedi les
progrès réalisés par le Gouvernement d'unité nationale en matière de
développement économique et de stabilité macroéconomique, d'après
un communiqué émanant lundi du porte-parole présidentiel, Nicholas
Shalita. Alors que l'équipe du FMI, achevant une visite de trois jours au
Rwanda, se déclarait satisfaite des résultats obtenus dans ces trois
secteurs, elle a indiqué que de grands défis restaient à relever en
matière de pauvreté, selon M. Shalita. Le président de la délégation,
Yokio Yashimura, a déclaré que même si le Rwanda est encore dans une
phase post-conflit, il doit trouver un moyen d'élaborer, dans chaque
secteur, des stratégies encourageant la croissance, selon Radio Rwanda.
M. Yashimura a appelé le gouvernement à garantir une administration
efficace, et à promouvoir les secteurs privés et publics par la
privatisation, selon le communiqué. L'enveloppe de 85 millions de dollars
du FMI destinée à soutenir le développement macroéconomique - ainsi
que l'allègement de la dette envers les donateurs bilatéraux, dans le
cadre de l'initiative multilatérale des Pays pauvres très endettés
(PPTE) - permettrait l'allocation de sommes plus importantes en faveur du
développement socioéconomique et de la réduction de pauvreté, qui
seraient gérées par un comité interministériel sur la pauvreté présidé
par le premier ministre, Bernard Makuza, d'après M. Shalita.
(IRIN 22/01/2001)
24
La recrudescence du
paludisme depuis le mois de novembre dernier, a entraîné la
multiplication par trois des besoins en transfusion sanguine généralement
estimés à 20.000 unités par an à travers tous les hôpitaux et centres
de santé du Rwanda, indique-t-on de source médicale. Les personnes
souffrant de paludisme représentent actuellement 70 pour cent des
transfusions dans les hôpitaux et nombreuses sont celles qui meurent
faute de de sang disponible pour leur venir en aide, a affirmé mercredi
à la presse, le Dr. Jean Nkurunziza, responsable au ministère
rwandais de la santé, du Programme national de transfusion sanguine (PNTS).
En temps normal, a-t-il précisé, 15 à 17.000 personnes étaient
transfusées annuellement, parmi lesquelles les enfants ayant entre 0 et 5
ans représentent 50 pour cent, alors que le reste des nécessiteux
comprend les malades présentant des problèmes obstétricaux, des
blessures ou des complications chroniques. La nouvelle situation de crise
aiguë de paludisme exige de multiplier par trois les moyens de collecte,
de traitement et de distribution du sang à travers les centres
hospitaliers, a indiqué le Dr. Nkurunziza. Il a envisagé de faire face
à la pénurie de sang par l'intensification des campagnes de collecte
auprès des établissements scolaires du pays et dans les zones rurales
jusque là ignorées par son programme. Le pays souffre des effets conjugués
du paludisme, de la famine et du virus du SIDA, ce qui ne facilite pas le
travail du PNTS, a en outre relevé le Dr. Nkurunziza.
(PANA 24/01/2001)
25
Le président Paul Kagamé a rencontré
jeudi, dans la capitale rwandaise, Kigali, le ministre belge des affaires
étrangères, Louis Michel, qui effectue une tournée des pays de
l'Afrique centrale et australe afin de discuter du conflit congolais. M.
Michel a indiqué que cette rencontre de 45 minutes a été "très
fructueuse", et qu'il avait apprécié l'ouverture de M.
Kagamé ainsi que sa volonté d'ouvrir le jeu des négociations sur le
Congo, a rapporté l'agence de presse Reuters. "Le Rwanda n'est
pas un obstacle à la paix en RDC, plus qu'un autre belligérant ... Tous
les bords doivent comprendre qu'ils ont plus à gagner de la paix que de
la poursuite de la guerre," selon ses propos cités par l'agence.
Le ministre belge a également rencontré une délégation du
Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), soutenu par le Rwanda,
à la résidence de l'ambassadeur de Belgique en poste à Kigali,
lisait-on.
(IRIN 25/01/2001)
Les compagnies pharmaceutiques internationales sont sur le point de
conclure un accord avec le Rwanda en vue de fournir des médicaments à
prix réduits pour le traitement du VIH/SIDA, a rapporté Reuters
jeudi. Cet accord a été négocié avec quatre sociétés: Glaxo
SmithKline, Bristol-Myers Squibb, Merck & Co, et Boeringher Ingelheim,
et doit offrir des réductions allant de 60 à 90 pour cent sur les prix
internationaux, d'après les propos d'un responsable de l'ONUSIDA, Ben
Plumley. De telles facilités ont déjà été accordées à l'Ouganda
(pays leader dans la lutte anti VIH/SIDA) et au Sénégal, a-t-on appris.
Les principales sociétés pharmaceutiques ont accepté en mai dernier de
fournir des médicaments à prix réduits aux pays pauvres d'Afrique où
le VIH/SIDA fait d'énormes ravages. Néanmoins, ces sociétés ont retardé
la mise en ouvre de ce programme de distribution de médicaments à prix réduits
par crainte d'éventuelles répercussions sur les marchés européen et américain,
en l'absence de mécanismes de contrôle adaptés.
(IRIN 25/01/2001)
Le tribunal de Cyangugu, au sud-est du Rwanda, a condamné mercredi à
20 ans de prison, un prêtre catholique, le frère Laurent Ntimugura
et trois autres personnes reconnues coupables de génocide et de crimes
contre l'humanité, a rapporté la BBC mercredi. Ils sont accusés d'avoir
tué le frère Joseph Mboneza, qui, comme Ntimigura, vivait à Mibirizi,
dans la commune de Kimbogo. Ils ont été également accusés d'avoir
participé au meurtre d'un homme d'affaires, Jean-Marie Vianney Habimana,
le livrant à son assassin, le lieutenant Manishiwe. Ce dernier est
actuellement jugé au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR),
a rapporté la BBC.
(IRIN 25/01/2001)
29
Le gouvernement rwandais a fait part
de sa volonté d'avoir des "contacts directs et suivis"
avec tous les bords du conflit en RDC, ont rapporté les organes
d'information. Dans un communiqué, le conseiller diplomatique présidentiel,
Amri Sued Ismaili, a exprimé la volonté de Kigali de mettre un "terme
rapide et définitif" à la guerre. Cependant, en réponse à la
déclaration publique de Joseph Kabila, il a déclaré que Kinshasa "maintient
la même intransigeance" en demandant le retrait des "forces
des agresseurs". "Ceci pourrait nuire à l'accord
de Lusaka," a-t-il ajouté. Il a réitéré la nécessité de
garantir la sécurité du Rwanda.
(IRIN 29/01/2001)
Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a nommé un nouveau
greffier au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). D'après
un communiqué de l'ONU, Adama Dieng - qui a occupé le poste de
greffier de la Cour suprême du Sénégal pendant six années - succède
au Nigérian, Agwu Okali, greffier du TPIR depuis février 1997. M. Annan
a salué les résultats de M. Okali "dans la résolution de
nombreux problèmes d'organisation qui ont affligé le tribunal à ses débuts".
(IRIN 29/01/2001)
31
Le président, Paul Kagamé, est arrivé,
lundi après-midi, aux Etats-Unis pour une visite de travail officielle
d'une dizaine de jours, durant laquelle il participera au 'petit-déjeuner
de prières' du président américain, George Bush, qui se tiendra à
Washington en présence de dirigeants religieux. M. Kagamé, qui se
rend aux Etats-Unis pour "consolider les liens historiques, déjà
bons qui existent" entre Kigali et Washington, doit également
rencontrer le secrétaire d'Etat, Colin Powell, et Condoleeza Rice, à la
tête du Conseil de sécurité nationale, d'après un communiqué du
gouvernement rwandais. Durant son périple, M. Kagamé interviendra auprès
de divers organismes : le Conseil américain pour les relations extérieures,
l'Institut du droit international, l'Institut américain pour la paix,
ainsi que la Faculté et les étudiants de l'Université de Harvard. La délégation
de M. Kagamé est composée de plusieurs ministres et de hauts
fonctionnaires du gouvernement.
(IRIN 31/01/2001)
L'ONU a désigné le Sénégalais
Adama Dieng, greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda
(TPIR), sis à Arusha, au nord de la Tanzanie. M. Dieng succède au Nigérian
Agwu Ukiwe Okali, qui achèvera son mandat de quatre ans à la fin du mois
de février. M. Dieng, né le 22 mai 1950, a occupé les fonctions de
greffier auprès de la Cour suprême du Sénégal pendant six ans avant de
rejoindre la Commission internationale des juristes (CIJ) de 1982 à mai
2000. Il a été nommé expert indépendant de l'ONU pour Haïti en 1995.
A la tête de la CIJ, M. Dieng a suivi de près les événements survenus
au Rwanda, a rapporté mardi l'agence d'information indépendante
Hirondelle. Dès 1991, la CIJ a envoyé des avocats à Kigali pour
surveiller les procès de civils accusés de complicité avec le FPR
(Front patriotique rwandais) de la guérilla tutsie. Après le génocide,
M. Dieng a continué d'être impliqué dans la promotion de la justice et
de la réconciliation au Rwanda, a-t-on appris. La décision de Kofi Annan
de ne pas renouveler le mandat de M. Okali au greffe du TPIR a suscité
des réactions partagées, allant de la tristesse à la joie, au sein du
tribunal d'Arusha, a rapporté l'agence d'information indépendante
Hirondelle ce mardi. Ceux qui soutiennent le greffier estiment qu'il a
fait du TPIR une institution qui fonctionne bien; en revanche, ceux qui
souhaitaient son départ lui reprochent sa mauvaise administration et le développement
d'une culture interne de "privilèges plus accordés en fonction
de la fidélité que de la compétence", lisait-on. Les choses se
sont améliorées sous M. Okali mais les problèmes de gestion et
d'administration n'ont pas été résolus, selon des propos d'officiels
cités par Hirondelle. On lui reconnaît, néanmoins, le mérite d'avoir
rendu le travail du TPIR plus accessible et pertinent pour le peuple
rwandais. "Le procureur [Carla Del Ponte] se prononce en faveur
des victimes avec beaucoup de ferveur mais M. Okali était le
premier à avoir eu cette idée; c'est lui qui a initié le programme de
soutien aux victimes," selon les propos du représentant spécial
du Rwanda au TPIR, Martin Ngoga, cités par Hirondelle. Le Secrétaire général
de l'ONU, Kofi Annan, en annonçant la nomination de M. Dieng, a
rendu hommage à M. Okali, qui a occupé les fonctions de greffier du TPIR
depuis février 1997. M. Okali a "corrigé plusieurs des problèmes
liés à l'organisation du travail au tribunal depuis ses premiers jours
d'activité", a-t-il commenté. Le greffier sortant a également
résolu le problème posé par l'absence chronique de personnel qualifié
et a révisé la section chargée de l'administration des Chambres
soutenant le travail des juges, d'après un communiqué du TPIR publié
lundi. [Pour de plus amples informations, consulter: http://www.ictr.org/]
(IRIN 31/01/2001)
Le ministre rwandais des affaires étrangères
affirme que le rapport [provisoire] produit récemment par l'ONU sur
l'exploitation illégale des ressources naturelles en RDC est incomplet.
"Le rapport est peu concluant et manque de faits saillants. Le
Rwanda n'est au Congo que pour des raisons de sécurité," a déclaré
à des journalistes à Kigali, Seth Kamanzi, Secrétaire général
au ministère des affaires étrangères. "En ce qui nous concerne,
nous ne sommes pas impliqués dans le pillage des ressources du Congo,"
a ajouté M. Kamanzi. Le Rwanda et l'Ouganda ont été respectivement
accusés d'exploiter de manière illégale les richesses minières et
autres ressources sur les territoires de l'est de la RDC qu'ils contrôlent.
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré déçu, lundi 22
janvier, par les réponses obtenues jusqu'à présent de la part de
plusieurs gouvernements sur les enquêtes réalisées par le groupe
d'experts de l'ONU et appelle tous les gouvernements "à coopérer
pleinement avec le panel dans la poursuite de leurs investigations."
Le groupe d'experts enquêtant sur l'exploitation illégale des ressources
naturelles et autres formes de richesse ont demandé à bénéficier de
trois mois supplémentaires pour achever leurs enquêtes et mener une
analyse approfondie.
[Pour accéder au rapport provisoire du groupe, aller sur S/2001/49 à: http://www.un.org/Docs/sc/letters/2001/sglet01.htm]
Février 2001
1
Entamant une visite de
travail de 10 jours aux Etats-Unis, le président rwandais, Paul Kagamé,
a rencontré, mercredi, le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell.
Les deux hommes ont discuté "de la manière de profiter de cette
nouvelle opportunité offerte à la région [conséquence du changement de
président en RDC] pour mettre en ouvre les accords de Lusaka et apporter
paix et réconciliation," selon un communiqué émanant du
porte-parole du département d'Etat américain, Richard Boucher. "Ils
ont abordé tous les aspects des accords [de Lusaka] - l'idée de réconciliation
à l'intérieur du Congo, le retrait des forces étrangères et la démobilisation
de certaines forces non régulières qui existent encore," a-t-il
ajouté. Le Rwanda a affirmé, à maintes reprises, que sa présence en
RDC est justifiée par la nécessité de protéger la sécurité de son
Etat des milices Interahamwe et des ex-Forces Armées Rwandaises (ex-FAR)
impliquées dans le génocide rwandais de 1994, et qui opèrent dans l'est
de la RDC. M. Kagamé appelle à un "engagement des forces de la
communauté internationale" pour garantir la sécurité du
Rwanda. "Si la communauté internationale peut combattre en
ex-Yougoslavie, alors pourquoi pas au Congo?" a demandé M.
Kagamé,
lors d'une interview avec le 'Washington Post', citée par l'Agence de
presse allemande (dpa). Le président Paul Kagamé, qui doit assister au
Conseil de sécurité de l'ONU ce vendredi, a déclaré au 'Washington
Post' qu'il rencontrera "très probablement" à cette occasion
le président de la RDC, Joseph Kabila. M. Kagamé et le secrétaire d'Etat,
Colin Powell, n'ont pas discuté de la possibilité d'une rencontre entre
MM. Kagamé et Kabila, lors de leur entrevue mercredi, a affirmé le
porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, ajoutant que le
gouvernement américain se féliciterait d'une rencontre entre les
dirigeants rwandais et congolais pour tenter de faire le point sur leurs
différences, mais ne prévoit pas d'arranger une telle entrevue.
(IRIN 01/02/01)
Les pertes civiles
massives et les souffrances causées par la guerre en RDC devraient être
au centre des discussions entre les autorités américaines et les présidents
Joseph Kabila et Paul Kagamé cette semaine, a affirmé l'ONG, Human
Rights Watch ce jeudi. "L'administration Bush devrait envoyer un
message clair à MM. Kabila et Kagamé, à savoir que les exactions sur
les civils cessent et cessent immédiatement," a déclaré dans
un communiqué son directeur pour l'Afrique, Peter Takirambudde. Les deux
parties se sont "ingérées dans des conflits ethniques locaux",
les rendant encore plus sanglants, et les "officiels américains
devraient prévenir les belligérants que jouer sur des divisions locales
ne fera qu'accroître la haine et les massacres," a-t-il dit.
"M. Kabila pourrait jouer un rôle important dans l'apaisement des
tensions ethniques en s'exprimant fermement sur la citoyenneté commune et
les droits de chaque Congolais, sans considération d'ethnie ni de région
d'origine," lisait-on. Human Rights Watch a également lancé un
appel pour l'ouverture d'une nouvelle enquête internationale sur les
"massives violations du droit humanitaire international aussi bien
au cours de la seconde que de la première guerre du Congo." M.
Kabila qui a promis de revenir à un Etat basé sur le droit, pourrait démontrer
son attachement proclamé à la justice s'il se montrait prêt à
faciliter le déroulement d'une telle enquête, ajoutait le texte. [Pour
le communiqué de HRW, consulter: http://www.hrw.org/]
(IRIN 01/02/01)
2
D'après l'agence PANA,
"le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) (...) s'est
déclaré, vendredi, déçu par la rencontre, jeudi à Washington, entre
les présidents rwandais Paul Kagame, et congolais Joseph Kabila".
Le chef du département de la Sécurité au sein du RCD, Bizima Karaha
a indiqué à PANA : "comme tous les Congolais, nous nous sommes réjouis
d'entendre que Joseph Kabila avait rencontré le président rwandais.
(...) Nous considérons Kabila, non pas comme un chef d'Etat, mais comme
chef d'une bande armée basée à Kinshasa qui a dans ses rangs des
milliers de tristement célèbres miliciens "Interahamwe",anciens
militaires rwandais qui ont commis le génocide rwandais".
Toujours selon PANA , "pour le RCD, Joseph Kabila et sa
"clique" ont plus de comptes à rendre au Rwanda en ce qui
regarde sa sécurité, a-t-il ajouté. Sa déclaration à l'issue de leur
rencontre ne rassure personne parce que Kabila ne montre pas comment il va
aider à la résolution des problèmes de sécurité du Rwanda", a
affirmé M. Karaha. Selon lui, il faudrait que Kabila s'attèle à la mise
en application des accords de Lusaka qui préconisent l'identification de
toutes les forces "négatives" opérant sur le territoire
congolais, leur cantonnement, leur désarmement et puis leur rapatriement;
(...) Selon M. Bizima Karaha, le RCD a été aussi déçu par la déclaration
faite par le nouveau maître de Kinshasa en ce qui concerne son ouverture
politique après être reçu par les responsables américains dont le secrétaire
d'Etat américain, Colin Powell".
(PANA 02/02/01)
5
Le président Paul Kagame,
qui a eu un entretien avec son homologue de la RDC Joseph Kabila la
semaine dernière à Washington, a déclaré qu'il y avait "un
regain d'espoir" pour les accords de paix de Lusaka. D'après un
communiqué du porte-parole de la présidence, Nicholas Shalila, Kagame a
indiqué qu'il "espérait voir une amélioration de la situation
en RDC". Il existe un "regain d'espoir concernant le fait
que le président Joseph Kabila sera plus coopératif dans la mise en
ouvre des accords de Lusaka", a commenté Kagame. Il a
toutefois ajouté qu'il fallait faire cas des inquiétudes du Rwanda en
matière de sécurité et qu'il fallait "faire en sorte que les
milices basées en RDC n'aient l'appui de personne".
(IRIN 05/02/01)
A l'occasion d'une conférence
de presse vendredi à New York, Kabila a indiqué que, lors de son
entretien avec Kagame, il avait souligné que les forces rwandaises n'étaient
pas les bienvenues au Congo et que c'était des "forces
d'agression" qui devaient s'en aller. La rencontre a servi de
"point de départ d'une discussion des problèmes entre les deux
pays", a-t-il commenté. Kabila a déclaré que la communauté
internationale devait reconnaître qu' "aucun pays ne devrait
avoir l'opportunité d'en envahir un autre sous prétexte de préoccupations
d'ordre sécuritaire". Les problèmes du Rwanda en matière de sécurité,
a-t-il estimé, n'ont pas été créés par la RDC qui ne l'a jamais
envahi, mais sont issus du génocide rwandais de 1994. Kabila a précisé
que ce n'est pas le rôle de la RDC de garantir la sûreté de quelque
pays que ce soit ; "en revanche, la communauté internationale
devrait assumer le fait qu'elle n'a pas dûment pris ses responsabilités
durant le génocide".
(IRIN 05/02/01)
Le greffier du Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR), le docteur Agwu Okali du
Nigeria a démenti toutes les rumeurs selon lequelles le Secrétaire général
de l'ONU, Kofi Annan n'aurait pas renouvelé son mandat en raison de ses
performances. Okali a déclaré, au cours d'une conférence de presse au
TPIR à Arusha, qu'il avait eu des différends sur des questions de
principe avec le président du TIPR, Navanethem Pillay mais que cela avait
eu "un minimum de répercussions" sur le fonctionnement
du tribunal, a rapporté ce lundi l'agence de presse indépendante
'Hirondelle'. Quant aux problèmes entre le greffier et les juges des
chambres d'instruction, ils étaient d'ordre structurel et systémique, a
commenté Okali. Il a aussi vivement nié toutes les accusations de
favoritisme dans sa politique de recrutement. Des nominations telles que
celle du greffier du TPIR sont de nature politique et, en ce qui concerne
Okali, son action s'inscrivait dans le cours normal de son travail en tant
que fonctionnaire international, a-t-il ajouté. Le poste de greffier sera
occupé par Adama Dieng du Sénégal, après l'expiration du mandat
de Okali, fin février.
(IRIN 05/02/01)
La polémique fait rage sur le droit des détenus au Tribunal
International pour le Rwanda d'avoir accès au monde extérieur dans des
objectifs médiatiques, a rapporté l'agence de presse 'Hirondelle'.
L'agence a noté que le procès de trois personnes du monde des médias,
soupçonnées de génocide, devait reprendre ce lundi. Il s'agit de Ferdinand
Nahimana, ancien directeur de la Radio télévision Libre des Mille
Collines (RTLM), Jean-Bosco Barayagwiza, un ancien politicien et
membre fondateur de la RTLM, et Hassan Ngeze, ancien rédacteur en
chef du journal " Kangura ". Barayagwiza a boycotté le procès
depuis son ouverture en octobre dernier, et Nzege menace d'en faire de même
sous prétexte que sa cellule a été fouillée par la sécurité et que
des "documents vitaux pour la défense" ont été pris.
Toutefois, le TPIR a nié ces accusations en expliquant que la fouille a
été effectuée après qu'on a découvert que Nzege avait son propre site
Internet et que des photographies prises de façon illégale à l'intérieur
du centre de détention y avaient été affichées. 'Hirondelle' a souligné
que la question reste de savoir qui a pris les photos incriminées, qui
est responsable du site Internet basé aux Etats-Unis et comment des
photos et des communiqués de presse qui ne sont pas passés par la
censure avaient pu être subrepticement sortis du centre de détention."Le
problème plus large consiste à savoir si les détenus au TPIR peuvent
avoir leur proper site Internet, et ce que le tribunal peut faire à ce
sujet", a ajouté l'agence.
(IRIN 05/02/01)
Le Secrétaire général de
l'ONU, Kofi Annan a indiqué vendredi à New York que la mission de
l'ONU en RDC (MONUC) n'avait pratiquement fait état d'aucune violation du
cessez-le-feu durant les deux dernières semaines [après l'assassinat de
Laurent Désiré Kabila]. Il a aussi jugé "encourageante"
la rencontre entre Kabila et le président rwandais Paul Kagame, et le
fait que les deux dirigeants ont rencontré, séparément, le secrétaire
d'Etat américain, Colin Powell. "C'est sans doute là une
occasion qui doit être saisie par le peuple de la RDC et par tous ceux
qui lui souhaitent du bien. Il semblerait que le moment soit propice
à des efforts résolus d'application des accords de Lusaka",
a-t-il ajouté. Dans un prochain rapport au Conseil de sécurité, Annan
proposera les éléments d'un "concept révisé des opérations
permettant à la MONUC de se déployer davantage en soutien au plan de désengagement
[dit de Harare]", a-t-il indiqué. Il a prié le Conseil de sécurité
d'"examiner ce concept de très près et de l'adopter".
Le mandat actuel de la mission prend fin le 15 juin 2001.
(IRIN 05/02/01)
6
Le procès de trois
journalistes accusés de génocide a repris lundi au tribunal d'Arusha
(Tanzanie), malgré les inquiétudes émises par les avocats de la défense
concernant les droits de leurs clients, a rapporté le service de presse
Internews. Les trois suspects - Hassan Ngeze, Jean-Bosco
Barayagwiza et Ferdinand Nahimana - sont principalement accusés
d'incitation directe et indirecte à commettre le génocide, de complicité
dans le génocide et de persécution. Le procès qui a commencé le 23
octobre 2000, a été ajourné le mois suivant. M. Barayagwiza boycotte
son procès, arguant que le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR)
ne peut lui garantir un procès équitable. Lundi, l'avocat de Ngeze, John
Floyd, souhaitait également que toutes les charges portées contre son
client soient abandonnées, sous prétexte que la cellule de Ngeze avait
été fouillée par les services de sécurité. La défense déclare que
des documents vitaux ont été retirés de la cellule, "portant
atteinte au privilège réservé au client et à son avocat".
Ngeze aussi bien que Barayagwiza auraient leur propre site Internet géré
par des amis et des parents en Europe et aux Etats-Unis. Dans le cas de
Ngeze, le tribunal a déclaré que des photos prises à l'intérieur de la
cellule ont été affichées sur son site Internet. Parallèlement, le
TPIR a autorisé mardi les avocats de Barayagwiza, Carmelle Marchessault
et David Danielson, à se retirer de l'affaire et a ordonné au greffe de
commettre un autre conseil de défense, a rapporté l'agence d'information
Hirondelle. Dans un communiqué publié lundi, Barayagwiza a déclaré
qu'il maintenait sa décision "de retirer à mes avocats tout
mandat de représentation à ce procès". "Je dénonce
ainsi l'idée de désigner le soi-disant conseil 'dans les intérêts de
la justice' puisqu'il n'y a pas de justice dans ce Tribunal,"
a-t-il déclaré.
(IRIN 06/02/01)
Le Centre culturel français a accueilli ce week-end dans la capitale
rwandaise, Kigali, une soixantaine de jeunes gens qui ont exprimé leur
espoir de réconciliation au Rwanda par des chansons, des danses, des
poèmes, et des pièces de théâtre. Ce projet baptisé 'Promotion de
la réconciliation par les jeunes artistes', a démarré en 1998 par
un concours de dissertation ouvert aux élèves de l'enseignement
secondaire. Trois ans plus tard, il englobe des mouvements issus de quatre
régions différentes du Rwanda où l'ONG World Vision est implantée, a
expliqué cette dernière. "Les jeunes d'aujourd'hui, vous serez
les leaders de demain. C'est le moment de construire un nouvel avenir. Vos
voix peuvent encourager tout le monde à devenir meilleur. Chantez,
dansez, parlez et agissez pour un avenir qui est basé sur deux importants
commandements: aime Dieu et aime ton prochain," a déclaré Dave
Toycen, le président de World Vision au Canada, qui a joué un rôle
essentiel dans les plans de départ. Les quatre groupes principaux ont joué,
samedi, devant un public de plus de 300 personnes, en présence de Jean
Neponcene Nayinzira, président de la
Commission nationale de l'unité et de la réconciliation du Rwanda, qui a
fait montre d'enthousiasme devant la possibilité de faire appel à eux
pour atteindre l'ensemble de la communauté rwandaise. Dimanche, deux de
ces groupes se sont rendus dans des prisons et ont joué devant les
quelque 120 000 détenus qui attendent encore d'être jugés pour crimes
de génocide. Le président rwandais, Paul Kagame, instituera les
tribunaux 'gacaca' en juillet ou en août cette année. "Ces Cours de
justice, sises dans les communautés, reposent sur le bon-vouloir des gens
à dire la vérité - et à pardonner. Compte-tenu des circonstances, ce
message de réconciliation de la part de la nouvelle génération du
Rwanda, ne pouvait pas avoir un caractère plus urgent", déclare
World Vision sur son site Internet. [http://www.wvi.org/].
Une conférence de quatre jours a succédé à ce week-end, donnant à 120
jeunes l'occasion de planifier l'avenir de ce projet qui, espère l'ONG,
sera un modèle utilisé pour la réconciliation de tout le Rwanda et
d'autres régions.
(IRIN 06/02/01)
7
Le Cardinal Roger
Etchegaray a commencé mardi une visite au Rwanda et assistera aux cérémonies
marquant le centième anniversaire de la création de l'Eglise catholique
dans le pays, indiquait mardi l'AFP. Au cours de ce séjour d'une semaine,
le représentant du Vatican a notamment prévu de s'entretenir avec le président
rwandais Paul Kagamé. Le moment important de ce voyage sera la commémoration
du "Grand Jubilé de l'an 2000" qui se tiendra jeudi dans
l'enceinte du stade Amahoro de Kigali, auquel participeront les membres du
clergé rwandais et des responsables du gouvernement. L'Église a souvent
été accusée d'avoir soutenu le mouvement "Pouvoir Hutu", qui
avait pris des positions extrémistes vis à vis des Tutsis minoritaires.
On sait que certains de ses membres ont joué un rôle décisif dans le génocide
de 1994, quand les milices extrémistes hutues et les forces
gouvernementales de l'époque ont assassiné près de 800 000 Tutsis et
Hutus modérés.
(IRIN 07/02/01)
Alors qu'il doit
rencontrer cette semaine des représentants de la Banque mondiale et du
Fonds monétaire international (FMI), le président Paul Kagamé, a exprimé
lundi sa gratitude pour l'aide accordée à son pays, toujours en
phase de rétablissement suite au génocide de 1994. "Nous apprécions
ce soutien. Nous apprécions l'aide apportée dans notre lutte contre le
SIDA, contre la pauvreté et d'autres problèmes encore",
indiquait mardi l'agence Reuters qui rapportait la déclaration faite par
Kagamé à la "Kennedy School of Government" de l'Université de
Harvard. "Je les informerai [le FMI et la Banque mondiale] des
progrès que nous avons réalisés et je leur demanderai de s'engager au
Rwanda et de nous accorder leur appui", affirmait M. Kagamé.
L'année dernière, la Banque mondiale a donné son accord pour financer
à hauteur de 77 millions de dollars des projets au Rwanda dans le secteur
de la santé et de l'assainissement, précise le rapport. A Harvard, Kagamé
a indiqué qu'un Rwandais sur neuf, soit près de 900 000 personnes, était
touché par le VIH ou le SIDA. "Nous prenons la pandémie du SIDA
très au sérieux", a-t-il ajouté. M. Kagamé a récemment
rencontré des fabricants de médicaments afin de trouver de quelle façon
son pays pourrait avoir accès aux produits rétroviraux coûteux ayant déjà
fait leur preuve dans le ralentissement de la progression de la maladie.
Au tout début janvier 2001, la Banque mondiale a accordé au Rwanda un crédit
supplémentaire de 15 millions de dollars afin de l'aider à supporter
l'augmentation du prix des carburants ainsi qu'une chute des prix du café
sur le marché mondial. Selon des informations publiées mardi sur le site
Internet de la Banque Mondiale, les sommes allouées pourront être débloquées
dans les prochaines semaines dès que le parlement rwandais aura autorisé
le mouvement de fonds.
[Voir http://www.worldbank.org/developmentnews/
N.B. informations en anglais seulement] L'augmentation
des prix des carburants a favorisé des "pressions inflationnistes
significatives", un phénomène rendu complexe par le fait de
l'enclavement du Rwanda, précisait le communiqué de la banque annonçant
l'ouverture du crédit. Une augmentation du coût des transports devrait
perturber la mobilité des personnes défavorisées et, partant, limiter
leurs chances économiques et sociales, rapportait-on.
(IRIN 07/02/01)
Les parties belligérantes
participant aux conflits dans la région des Grands Lacs veulent accélérer
l'application des différents accords de paix. "Toutes les
parties en guerre dans la région sont favorables à "accélérer le
mouvement afin de mettre un terme à ce conflit", notait mardi le
vice-président sud-africain Jacob Zuma. Il précisait également
qu'il avait eu à Kampala une rencontre "très fructueuse"
avec le président ougandais Yoweri Museveni et son adjointe Speciosa
Kazibwe. "Ils ont reconfirmé leurs promesses à s'engager dans le
contenu de ces accords qui visent à arrêter les guerres dans la région
des Grands Lacs", précisait Zuma. "Nous partageons
l'opinion que l'Afrique du Sud et l'Ouganda ont, l'un et l'autre, un rôle
à jouer dans l'application d'un cessez-le-feu dans les pays touchés par
le conflit". Il indiquait encore qu'il se préparait à
rencontrer bientôt le président rwandais Paul Kagamé et le tanzanien
Benjamin Mkapa. De Kampala, Zuma s'est également adressé par téléphone
à l'un des signataires de l'accord d'Arusha, ajoutant que Mandela devrait
bientôt lancer un appel en faveur de la tenue d'un sommet réunissant
tous les belligérants engagés dans le conflit au Burundi.
(IRIN 07/02/01)
8
Le président rwandais
Paul Kagamé a déclaré mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU que
les risques de sécurité posés par la présence des milices Interahamwe,
ayant participé au génocide de 1994, étaient la raison essentielle pour
laquelle l'Armée patriotique rwandaise (APR) continuait d'être stationnée
en RDC. M. Kagamé a indiqué que ce problème était l'un des trois
points majeurs qui doivent être résolus avant de pouvoir édifier la
paix dans la région. Les deux autres points sont : le retrait des armées
étrangères et la tenue du dialogue intercongolais en vue de redistribuer
les cartes du jeu politique en RDC. L'accord de Lusaka représente encore
le meilleur espoir de paix, après les changements suvenus en RDC
[l'assassinat du président Laurent-Désiré Kabila] et les déclarations
du président Joseph Kabila, selon les propos de M. Kagamé cités dans un
communiqué de presse de l'ONU. M. Kagamé a également appelé l'ONU à
soutenir le développement socioéconomique des pays des Grands Lacs.
S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'issue de son
intervention auprès du Conseil de sécurité, M. Kagamé a indiqué que
le problème de sécurité posé par la milice Interahamwe est hérité du
génocide de 1994. "La situation actuelle avec les Interahamwe est
ce qui reste du problème que nous avons essayé de résoudre en 1996 en démantelant
les camps [de réfugiés en RDC] et en ramenant la plupart des Rwandais
chez eux," aux dires du chef de l'Etat rwandais. "Nous
avons accepté le retour de près de deux millions de Rwandais. Ceux qui
ne sont pas rentrés sont ceux qui sont soupçonnés de génocide et qui
continuent de déstabiliser le pays," a-t-il ajouté. Avant de
s'exprimer devant les membres du Conseil de sécurité, M. Kagamé s'est
entretenu en privé avec le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Il
a reconnu l'existence d'un nouveau 'momentum' en faveur de la paix et a énuméré
les trois points de friction majeurs dont le règlement constitue, à son
avis, un préalable à toute solution pacifique du conflit en RDC.
(IRIN 08/02/01)
Les ministre rwandais des
affaires intérieures, Theobald Rwaka, a démenti les allégations d'une
association des droits de l'homme, LIPRODHOR, sur les conditions de vie à
la prison de Nstinda, en préfecture de Kibungo, au sud-est du Rwanda,
a rapporté mercredi l'agence de presse rwandaise (RNA). Le rapport de
LIPRODHOR relève que la prison est surpeuplée, entraînant la mort par asphyxie
de certains détenus et fait état de graves pénuries de vivres. Hommes
et femmes sont détenus dans les mêmes bâtiments et les conditions
d'hygiène sont très précaires. Effectuant une visite de la prison, le
ministre, a qualifié le rapport de cette association de "non fondé
et manquant d'éléments". Il a affirmé qu'il n'y a pas de pénurie
de vivres dans les prisons rwandaises, ajoutant que le problème mentionné
de l'eau est un problème général dans cette région, "mais des
efforts sont faits pour résoudre ce problème". Le ministre a également
demandé à d'autres groupes de défense des droits de l'homme de visiter
la prison et de "constater par eux-mêmes les conditions de vie
des détenus". M. Rwaka a indiqué que le gouvernement entend réduire
le nombre de prisonniers en accélérant les procès mais aussi en libérant
les personnes malades, les personnes âgées, et ceux qui n'ont pas de
dossiers. Selon les propos du directeur de la prison de Nstinda,
Philbert Kabera, cités par RNA, les prisonniers sont nourris suffisamment
et les conditions d'hygiène sont bonnes. Il a souligné que le taux de
maladies a considérablement diminué dans ce centre pénitentiaire,
"seuls deux prisonniers sont morts le mois dernier".
Nstinda est la plus grande prison du Rwanda et détient quelque 12 867
personnes, dont la plupart sont soupçonnés d'avoir participé au génocide
de 1994.
(IRIN 08/02/01)
Le secrétaire genéral
par intérim de la conférence épiscopale du Rwanda, Emmanuel
Ntabomenyereye, a annoncé l'amélioration des relations entre l'Eglise
catholique et l'Etat, qui vient ainsi effacer les craintes et les soupçons
réciproques. Il accordait une interview jeudi à l'agence rwandaise de
presse (RNA), pour commémorer les célébrations du Jubilé en 2001 et le
centenaire de l'Eglise catholique au Rwanda. Les relations entre les deux
institutions sont devenues très tendues lorsqu'il est apparu que certains
membres de l'Eglise ont été impliqués dans le génocide de 1994. Il a
précisé que l'Eglise s'emploie à "équilibrer ses relations et
ses enseignements", ajoutant : "Dans cette démarche,
elle est attaquée par ceux qui ne veulent pas suivre son message".
De son côté, RNA a indiqué que le gouvernement actuel - après six ans
de pouvoir - a consolidé son autorité et veut maintenant "se
renforcer en effectuant un rapprochement avec l'Eglise en proie à des
humiliations".
(IRIN 08/02/01)
Le Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR) a commis un nouvel avocat pour la défense
du suspect de génocide, Jean-Bosco Barayagwiza, a fait savoir
mercredi l'agence d'information indépendante Hirondelle. Le nouvel
avocat, Giacomo Barletta Calderera, a été, pendant peu de temps,
le conseil d'un autre suspect jugé au TPIR. La Cour avait ordonné au
greffe du Tribunal de commettre un nouvel avocat immédiatement, dans
l'intérêt de la justice et en vue de garantir un procès équitable. Le
suspect boycotte le procès depuis son ouverture le 23 octobre 2000,
arguant que le TPIR est manipulé par le "régime dictatorial
anti-hutu de Kigali" et que ce procès est une "parodie
de justice". "Aucun autre conseil n'est habilité sous
aucune prétexte à me représenter dans cette parodie de justice",
a fait savoir Barayagwiza dans un communiqué repris lundi par Hirondelle.
"Je dénonce par cette note l'idée de désigner un soi-disant
conseil dans 'l'intérêt de la justice' puisqu'il n'y a pas de justice
dans ce Tribunal." M. Barayagwiza était directeur des affaires
politiques au ministère des affaires étrangères de l'ancien
gouvernement rwandais, fondateur du parti pro-hutu et l'un des fondateurs
de Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM), reconnue comme très
extrémiste.
(IRIN 08/02/01)
9
Le président Paul Kagamé
qui est arrivé dans la capitale belge, Bruxelles, jeudi soir, devait
rencontrer le lendemain le premier ministre belge, Guy Verhofstadt et
le ministre des affaires étrangères, Louis Michel, d'après un
communiqué de presse émanant du ministre belge des affaires étrangères.
La radio belge a annoncé que les discussions porteraient sur la guerre en
République démocratique du Congo (RDC), notant que la visite de Kagamé
en Belgique succède à celle du président de la RDC, Joseph Kabila. Les
exilés rwandais, opposés au gouvernement de Kigali, ont fait le serment
de manifester contre la visite de Kagamé. Entre-temps, des sources
diplomatiques ont indiqué que l'armée rwandaise accepterait de se
retirer de Pweto dans la province du Katanga - où de violents combats ont
délogé l'an dernier les forces gouvernementales - si la Mission de l'ONU
en RDC (MONUC) déployait des casques bleus. Les rebelles alliés aux
Rwandais - le Rassemblement congolais pour la démocratie-Goma - semblent
réticents à se désengager avant l'ouverture du dialogue intercongolais.
(IRIN 09/02/01)
12
Le sommet de Lusaka sur
la RDC a été repoussé après que le président rwandais, Paul Kagamé,
a refusé d'y participer, d'après un représentant du ministère
zambien des affaires étrangères cité par Reuters. M. Kagamé a déclaré
dimanche à des journalistes dans la capitale rwandaise, Kigali, qu'une
rencontre pour relancer le processus de Lusaka est importante, et qu'il
souhaiterait y participer si elle se déroule dans un autre endroit, mais
il n'irait pas à Lusaka car la Zambie n'est plus un médiateur neutre
dans le conflit en RDC. M. Kagamé a déclaré à la radio rwandaise que
son gouvernement était furieux que l'armée congolaise se fût servie de
la Zambie pour "envoyer des bateaux sur le lac Tanganyika, destinés
à être utilisés contre lui [le Rwanda], au profit des forces du [président
Joseph] Kabila, des ex-Forces armées rwandaises (ex-FAR) et des milices
Interahamwe". La Zambie a répondu qu'il s'agissait d'une erreur
et qu'une enquête était ouverte mais un deuxième incident "plus
grave" cette fois-ci, s'est produit, a rétorqué M. Kagamé. A
cette occasion [en décembre], les rebelles hutus, les ex-FAR et les
Interahamwe rwandaises ont suivi les troupes du gouvernement congolais qui
ont gagné la Zambie pour échapper aux combats de la province du Katanga,
au sud-est de la RDC. Le Rwanda a signalé à la Zambie que parmi ces
hommes, se trouvent certainement des commandants, des officiers et des
milices qui ont été impliqués dans le génocide rwandais de 1994. En
conséquence, il recommande de solliciter l'assistance de l'ONU ou
d'autres gouvernements régionaux "en vue d'arrêter et de désarmer
ces groupes". Néanmoins, alors que le Rwanda faisait part de ses
préoccupations à la Zambie, les autorités zambiennes ont décidé de
livrer tous ces hommes à la RDC, "recyclant tout simplement le
problème", aux dires du président rwandais. "D'un côté,
vous nous demandez de résoudre le problème, de l'autre, vous compliquez
le problème," a-t-il déclaré au gouvernement zambien.
[Le Tribunal pénal international
pour le Rwanda (TPIR) avait reçu l'autorisation d'interviewer les soldats
de la RDC qui se sont réfugiés au nord de la Zambie mais - au terme de
rencontres entre les dirigeants et les chefs militaires de la Zambie et de
la RDC, entre le défunt président Laurent-Désiré Kabila et le président
zambien Frederick Chiluba - les soldats ont été renvoyés à Mufulira,
en dehors du bastion gouvernemental de Lubumbashi, dans le sud-est de la
RDC, sans avoir fait l'objet d'un contrôle sur leur participation éventuelle
dans le génocide rwandais.]
(IRIN 12/02/01)
Le président Paul Kagamé,
qui s'est rendu vendredi en Belgique, a discuté de la complexité de la
situation en RDC avec les autorités belges, ont informé des sources
d'IRIN dans la capitale Bruxelles. A l'occasion d'une rencontre avec le
ministre belge des affaires étrangères, Louis Michel, les deux hommes
ont évoqué les "difficultés et les possibilités" de réunir
les parties prenantes au conflit. M. Kagamé a réaffirmé en substance
que les préoccupations du Rwanda en matière de sécurité sont un problème
majeur, et que son pays souhaite retirer ses troupes "dès que
possible". Le déploiement d'observateurs de l'ONU et le
lancement d'un dialogue intercongolais pourraient faire avancer le
processus, a-t-il noté, ajoutant que le Rwanda "attend un signal"
de la part de la communauté internationale. M. Kagamé a déclaré, lors
d'une conférence de presse, que l'accord de paix de Lusaka reste le seul
moyen de résoudre le conflit. "Ceux qui souhaitent le renégocier
doivent démontrer ce qui ne va pas dans l'accord de Lusaka,"
a-t-il signalé. "Pour le moment, il nous convient très bien."
Le premier ministre belge, Guy Verhofstadt, qui a également rencontré M.
Kagamé, estime qu'il y existe une volonté de la part de toutes les
parties au conflit de mettre en ouvre le processus de paix de Lusaka.
"Mais je pense qu'il y a une condition qui doit être remplie au
préalable," a-t-il déclaré, d'après la radio belge. "Cette
condition, c'est le déploiement, le commencement du déploiement de la
MONUC [La Mission de l'ONU en RDC]...C'est ce que nous nous emploierons à
effectuer dans les prochains jours, en établissant des contacts et en
exerçant une pression sur l'ONU pour qu'elle entame le déploiement."
(IRIN 12/02/01)
La région de Bugesera, régulièrement
frappée par la sécheresse, dans la partie sud du centre du Rwanda,
continuera d'avoir besoin d'une aide alimentaire d'urgence jusqu'au mois
de juillet, indiquaient les premiers résultats d'une mission d'évaluation
inter-agences réalisée avec le gouvernement. D'après un rapport
d'urgence du PAM, la mission estime que la première récolte de la saison
(janvier 2001) sera légèrement inférieure à celle de la même période
l'an dernier. Cette mission prévoit que l'insécurité alimentaire se
maintiendra à un niveau élevé, au moins jusqu'à juillet 2001, dans les
communes de Gashora et de Kanzenze, dans la région de Bugesera, où les
surfaces cultivées ont baissé de deux tiers en raison du manque de
semences. Le manque de vivres se fera sentir dans les régions souffrant
d'une insécurité alimentaire chronique dans les préfectures de Butare
et de Gikongoro (sud). Cette évaluation a été effectuée par des représentants
du gouvernement, du PAM, de la FAO et de l'Union européenne en décembre
et début janvier. Parallèlement,
le Programme alimentaire mondial (PAM) a approuvé, en décembre, une
nouvelle opération d'urgence (EMOP) destinée à venir en aide aux
personnes touchées par la sécheresse au sud-est du Rwanda. "L'objectif
général de cette opération est de soutenir les efforts du gouvernement
pour soutenir les besoins alimentaires des foyers les plus vulnérables,
notamment les femmes, les enfants, les personnes âgées et handicapées
dans cinq préfectures frappées par la sécheresse," a informé
le PAM. Cette opération cherche également à empêcher la vente de biens
domestiques en raison du manque de nourriture et à freiner la migration
des habitants en raison de la famine. Dans le cadre de cette opération,
le PAM entend fournir une ration de trois mois à environ 267 000
personnes touchées par la sécheresse.
(IRIN 12/02/01)
L'ambassadeur du Rwanda
en poste en Tanzanie, Avepe Nutanguha, a déclaré, en fin de semaine,
à des journalistes à Dar es Salaam (Tanzanie) que la Tanzanie héberge
plus de 17 000 réfugiés rwandais en Tanzanie qui ont refusé de
retourner chez eux depuis le génocide de 1994. Selon ses propos cités
par la radio tanzanienne, quelque 6 000 réfugiés qui ont fui le génocide
sont rentrés chez eux en 1996 lorsque la situation sécuritaire au Rwanda
est redevenue normale. Il a indiqué que les allégations de certains réfugiés
selon lesquelles le gouvernement rwandais les tuerait s'il rentrait chez
eux sont "fausses et sans fondement et sont destinées à tromper
les autorités tanzaniennes". M. Nutanguha a indiqué que lorsque
les réfugiés rwandais sont entrés en Tanzanie, ils l'ont fait avec des
buts et des objectifs différents en vue de légaliser leur statut de réfugiés.
Il a précisé que la plupart des réfugiés craignaient de retourner au
Rwanda "car ce sont des suspects du génocide de 1994".
Il a, cependant, demandé aux réfugiés "innocents"
vivant en Tanzanie de revenir au Rwanda pour participer à l'édification
de la nation.
(IRIN 12/02/01)
Quelque 300 soldats de l'ancien régime hutu
rwandais, qui faisaient partie de la rébellion hutue en République Démocratique
du Congo (RDC), ont été récemment intégrés dans les rangs de l'armée
régulière, l'Armée Patriotique Rwandaise (APR), a rapporté dimanche
Radio Rwanda. L'intégration, qui a eu lieu vendredi, a été précédée
par une formation politico-militaire d'environ 70 jours organisée à leur
intention à Mudende, dans la province de Gisenyi, au nord-ouest du
Rwanda, tout près de la frontière avec la RDC, ont indiqué les sources
militaires à Kigali. Selon un officier chargé du suivi de leur rééducation,
ces soldats étaient répartis en deux groupes, dont le premier était
formé de militaires qui se sont rendus à l'Armée Patriotique Rwandaise
(APR) dans différents coins de la RDC où les troupes rwandaises sont déployées,
dans la région du Kivu, au Kasai, au Katanga, ou dans les provinces de
Gisenyi et de Ruhengeri, au nord-ouest du Rwanda. "Chaque fois, les troupes rwandaises les ont
amenés au Rwanda et ils ont été regroupés à Mudende tel que décidé
par l'état-major", a-t-il indiqué au cours des cérémonies organisées
à cette occasion. Depuis le début des campagnes militaires menées
par l'APR en RDC en août 1998, plus de 1.500 soldats de l'ancien régime
hutu ont été intégrés dans les forces régulières rwandaises. Expliquant les raisons de l'intégration des anciens
soldats qui, à l'instar du major Frédéric Itangayenda alias Ninja, sont
vite enrôlés dans les rangs de l'APR à la grande surprise de beaucoup
de rwandais, le président Paul Kagame a indiqué que tout Rwandais a le
droit de rentrer au pays pour aider à sa reconstruction.
(PANA 12/02/01)
13
Le Département d'Etat américain
s'est déclaré déçu, lundi, par la décision du président Paul Kagamé
de ne pas participer au sommet de la RDC qui doit se tenir à Lusaka
en Zambie. Selon les propos du porte-parole, Richard Boucher, cités
par Associated Press (AP), des efforts sont en cours pour trouver un autre
lieu de rencontre pour le sommet. "On ne sait pas encore ce que
cela donnera... Mais nous espérons que le sommet pourra être reporté,"
a-t-il indiqué. "Nous sommes déçus par le refus du président
Kagamé de participer à cet important sommet. Nous pensons que le moment
est venu pour toutes les parties au conflit de rejoindre et de promouvoir
le processus de paix de Lusaka." Il a précisé que les
Etats-Unis "inviteraient le président Kagamé à revoir sa décision
pour ne pas manquer une telle occasion de faire avancer le dialogue".
(IRIN 13/02/01)
L'ancien président du
Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et un juge en
exercice, Laity Kama, ont déclaré que le tribunal devrait se fixer pour
priorité les procédures de recrutement et la politique de protection des
témoins. Dans une interview, le juge Kama a déclaré à
l'agence d'information Hirondelle que toutes les parties au TPIR portent
une certaine responsabilité dans la lenteur des procès. Il s'est déclaré
optimiste sur l'amélioration de la situation et estime que les progrès
se poursuivront avec le nouveau greffier, Adama Dieng. "Dans ce
Tribunal, le greffier doit toujours s'assurer que les juges sont impliqués
dans le recrutement de leurs assistants juridiques. Car seuls les juges
sont en mesure d'évaluer la qualité de leurs assistants juridiques,"
poursuivait-il. "La protection des témoins est un autre problème
qui, à mon avis, est une priorité maintenant que les procès ont commencé
et que plusieurs auront lieu simultanément," a-t-il noté.
"Beaucoup de progrès ont été accomplis, mais je pense aussi que
la protection des témoins devrait être une priorité ainsi que la réinstallation
des témoins qui ont comparu devant le tribunal, car dans le passé,
certains d'entre eux ont eu des problèmes après leur déposition, au
Rwanda ou ailleurs," a expliqué M. Kama. Jusqu'à présent, le
TPIR a réinstallé quelques témoins au Rwanda mais pas dans d'autres
pays.
(IRIN 13/02/01)
Dans le procès des médias,
le parquet du TPIR s'est déclaré préoccupé par la sécurité de ses témoins
bénéficiant d'une protection, suite à des informations publiées
par les médias sur la déposition de l'un des témoins. Selon les
propos de l'accusation cités par l'agence d'information indépendante
Hirondelle, la déposition d'un témoin a été "rapportée
textuellement" par les médias, rendant cette personne facilement
identifiable. Le procès des médias regroupe Ferdinand Nahimana,
ancien directeur de Radio-Télévision Libre des Mille Collines (RTLM), Jean-Bosco
Barayagwiza, ancienne figure politique et directeur de RTLM, et Hassan
Ngeze, ancien éditeur du journal extrémiste 'Kangura'. Les avocats
de Nahimana et de Ngeze ont réfuté les allégations et ont demandé au
parquet de fournir des preuves.
(IRIN 13/02/01)
Le procès de trois
anciens officiels rwandais accusés de crimes de génocide en préfecture
de Cyangugu, au sud-ouest du Rwanda a repris lundi au Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR). L'agence d'information Hirondelle
a rapporté que le procès qui a repris après une interruption de 10
jours, a entamé l'audition du vingt et unième témoin. Le procès de
Cyangugu regroupe l'ancien ministre des transports, André Ntagerura,
l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki et l'ancien
commandant de la garnison militaire de Cyangugu, Samuel Imanishimwe.
Ils sont conjointement accusés de génocide et de crimes contre l'humanité.
Ils ont tous plaidé non coupables. Le parquet allègue que quelque 100.000
Tutsis ont été tués en préfecture de Cyangugu en l'espace de vingt
jours au cours du génocide de 1994. Les lieux de massacre les plus fréquemment
cités par les témoins sont : le stade Kamarampaka à Cyangugu, la cathédrale
de Cyangugu et les paroisses de Shangi et de Mibilizi, Nyarushishi,
Gashirabwoba et Gatandara.
(IRIN 13/02/01)
14
Le nouveau groupe
Mayi-Mayi, le Mouvement de la renaissance du Congo-Mayi-Mayi (MRC-MM), a
offert au Rwanda sa collaboration pour trouver une solution au problème
des Interahamwe et des ex-FAR basées sur le territoire congolais.
Dans un communiqué parvenu à IRIN, le MRC-MM propose que ses forces
servent de tampon le long des frontières entre la RDC et l'Ouganda, entre
le Rwanda et le Burundi comme le prévoit l'accord de paix de Lusaka, en
tenant compte des préoccupations des pays voisins en matière de sécurité.
Le groupe allègue qu'il devrait être invité à toutes les discussions
nationales et régionales sur la question de la RDC, y compris le
processus de paix de Lusaka. Dans le même communiqué, il dément également
que ses troupes se battent aux côtés des forces gouvernementales. "Nous
voulons souligner, une fois pour toutes que nous ne dépendons ni de
Kinshasa ni d'aucun autre acteur de ce conflit," selon le communiqué.
Il prévient qu'"aucune solution durable [au conflit] ne pourra se
trouver sans eux".
(IRIN 14/02/01)
Une épidémie de fièvre
aphteuse s'est abattue sur le bétail des communes de Kagitumba et
Nyagatare, en préfecture de Mutara, au nord-est du Rwanda. La radio
rwandaise a rapporté mardi que les autorités de la préfecture ont
annoncé l'interdiction totale des ventes et du transport de bovidés par
camion. La fièvre aphteuse est une infection virale aiguë, épidémique
et contagieuse qui infecte les mammifères aux sabots fendus, causant des
cloques et des érosions dans la bouche, sur les pieds et les tétines.
Cette maladie est très contagieuse par inhalation ou ingestion. Le déplacement
d'animaux, de produits, d'objets et de personnes infectés ou contaminés
peut provoquer une propagation très importante de la maladie. Elle entraîne
des pertes de production en raison des cas courants d'avortement et de stérilité
(provoqués par la maladie). "Tous les marchés de bétail seront
fermés à partir d'aujourd'hui [mardi]," selon les propos des
autorités locales cités par la radio rwandaise. Ces mesures affecteront
les communes de Kagitumba, Nyagatare, Bugaragara et Muvumba, toutes situées
en préfecture de Mutara, d'après le rapport. Le département vétérinaire
et la police nationale sont chargées de "la stricte application
de ces mesures", apprenait-on. Les communes de Kagitumba et de
Nyagatare auraient la plus forte concentration de bétail. En raison de la
vitesse à laquelle se répand la maladie, les sanctions commerciales qui
sont imposées sur les pays touchés par cette maladie et la perte de
production chez les animaux infectés, la fièvre aphteuse est considérée
par certains spécialistes comme la maladie animale la plus grave au
monde. Les humains peuvent être infectées en se blessant ou en
s'occupant d'animaux malades, ou encore en buvant du lait infecté, mais
pas en mangeant de la viande provenant de ces animaux infectés.
L'infection humaine est temporaire et légère. Le FMD ne représente pas
un problème de santé publique.
(IRIN 14/02/01)
15
Un sommet des chefs d'Etat
régionaux et des leaders rebelles destiné à réviser l'accord de paix
de Lusaka devait s'ouvrir jeudi dans la capitale zambienne, Lusaka, ont
rapporté les organes d'information. Parmi les participants,
figuraient les présidents de la RDC, de la Namibie, de la Zambie et du
Zimbabwe ainsi que des représentants de l'Angola et de l'Ouganda. Le
Rwanda a refusé de participer, accusant la Zambie de ne plus être un médiateur
impartial dans ces négociations. Il s'agit de la première tentative de révision
du processus de paix de Lusaka depuis l'assassinat du président de la
RDC, Laurent-Désiré Kabila le mois dernier.
(IRIN 15/02/01)
Le président de la
commission électorale du Rwanda, Protais Musoni, a indiqué que 91 pour
cent d'électeurs sont inscrits pour les élections communales qui se
tiendront sur l'ensemble du pays les 6 et 8 mars. Il a annoncé à la
presse que les candidats disposeraient de 15 jours avant le scrutin pour
mener leur campagne électorale et tenir des consultations. A ce jour,
plus de 8 000 candidats sont inscrits. "C'est la première fois en
plus de 30 ans que les chefs de district seront élus au lieu d'être désignés
par le président," a souligné M. Musoni. Dans une interview
accordée au journal hebdomadaire 'New Times', il a déclaré que les
candidats seront élus au suffrage universel sur la base d'une seule voix
par électeur. Plus de 5,5 millions de dollars ont été budgétés pour
ces élections, dont la moitié seront couverts par le gouvernement.
(IRIN 15/02/01)
Le suspect de génocide,
Jean-Bosco Barayagwiza a refusé mercredi de rencontrer son nouvel avocat,
Giacomo Caldarera, ont rapporté les organes d'information. L'agence
de presse indépendante Hirondelle a indiqué que Me Caldarera a présenté
ses excuses jeudi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda
(TPIR) avant de procéder au contre-interrogatoire d'un témoin à charge,
déclarant que cet exercice serait réduit car son client avait refusé de
le rencontrer. Il a précisé que M. Barayagwiza avait "estimé ne
pas le rencontrer". "Il a eu d'autres nuances que je préfère
ne pas révéler en public," a-t-il dit. Selon des sources
proches du centre de détention de l'ONU à Arusha, citées par
Hirondelle, M. Barayagwiza avait accroché une note sur la porte de sa
cellule libellée ainsi: "Accès interdit aux mercenaires pour
l'injustice et aux mafiosi. Mr Caldarera vous êtes indésirable sur ces
lieux, même en tant que prisonnier." Le procès des accusés et
de deux autres suspects dans ce procès des médias a été suspendu pour
la journée de mercredi, après que Me Caldarera eut demandé à avoir le
temps de rencontrer son client et préparer le contre-interrogatoire. Mais
M. Barayagwiza, qui boycotte son procès sur le fond depuis octobre et a
ordonné à ses avocats de faire de même, avait déjà exprimé
clairement qu'il ne souhaitait pas rencontrer Caldarera, poursuivait
Hirondelle. Barayagwiza est l'ancien directeur des affaires politiques et
le ministre des affaires étrangères de l'ancien gouvernement rwandais,
fondateur du parti pro-hutu CDR et membre dirigeant de la station Radio Télévision
Libre des Mille Collines (RTLM). Barayagwiza est co-accusé avec Ferdinand
Nahimana, ancien directeur de RTLM, et Hassan Ngeze, ancien éditeur du
journal 'Kangura'.
(IRIN 15/02/01)
19
La présidence et le
gouvernement rwandais ont salué les résultats du sommet de la semaine
dernière à Lusaka sur la crise en RDC et la mise en oeuvre de l'accord
de Lusaka qui se trouve dans l'impasse. Dans un communiqué de presse,
le président Paul Kagamé a indiqué que le Rwanda demeurait "engagé
à jouer un rôle 'full' en appui au processus de paix" . "Nous
appuyons entièrement et soutenons les conclusions du sommet de Lusaka au
cours duquel le médiateur du dialogue national intercongolais, [l'ancien
président du Botswana], Sir Ketumile Masire, a été accepté, et la
promesse de désengagement et d'autres aspects de l'accord de Lusaka ont
été réaffirmés", a déclaré M. Kagamé. Dans un communiqué
séparé, le gouvernement rwandais a instamment invité le Secrétaire général
de l'ONU et le Conseil de sécurité à "répondre d'urgence et
positivement à l'appel en vue d'un déploiement rapide des observateurs
de l'ONU et du personnel d'appui, tel qu'autorisé par la résolution 1291
du Conseil de sécurité du 24 février 2000". "Le
gouvernement du Rwanda souhaiterait renouveler son engagement en faveur
d'une mise en oeuvre totale de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka, du
plan de désengagement de Kampala et des sous-plans de Harare [pour le désengagement
et le redéploiement des forces], et réitère son précédent engagement
de retrait des troupes de 200 km supplémentaires de ses 'forward
positions', une fois que les inspecteurs de l'ONU seront sur le terrain",
est-il ajouté dans le communiqué. Le Rwanda n'était pas représenté à
la rencontre de Lusaka, arguant du fait que la Zambie n'était plus neutre
dans le conflit en RDC puisqu'elle n'avait pas livré des auteurs présumés
du génocide à Kigali ou au Tribunal pénal international pour le Rwanda
(TPIR) d'Arusha, Tanzanie. Nonobstant, de fortes pressions diplomatiques
sont exercées sur le Rwanda pour le persuader de ne pas abandonner le
processus.
(IRIN 19/02/01)
Le ministre français
des Affaires étrangères, Hubert Vedrine, aura, mardi, des entretiens séparés
avec ses homologues ougandais, Eriya Kategaya, et rwandais, Andre Bumaya.
Les pourparlers surviennent à la veille de la réunion du conseil de sécurité
des Nations Unies à New York avec les signataires de l'accord de paix de
Lusaka sur le conflit en RD Congo. La réunion devrait confirmer le
nouveau consensus pour le déploiement des forces des Nations Unies en RD
Congo (MONUC), qui a désormais été accepté par toutes les parties
impliquées dans le conflit, a indiqué le ministère français des
Affaires étrangères dans un communiqué. "Le consensus sur le déploiement
des forces de la MONUC et la déclaration du président Joseph Kabila au
sommet régional du 15 février à Lusaka qui accepte que l'ancien président
botswanais, Ketumile Masire, soit le médiateur dans le dialogue entre les
congolais, devraient ouvrir des perspectives encourageantes pour la résolution
du conflit", a ajouté le communiqué.
(PANA 19/02/01)
Les combattants
Mayi Mayi ont attaqué récemment Kingi, une petite ville située à
50kms au nord-ouest de Goma, la capitale des rebelles du Rassemblement
Congolais pour la Démocratie (RCD), soutenu par le Rwanda, a- t-on appris
dimanche de sources rebelles. L'attaque a été perpétrée par les
combattants Mayi Mayi, appuyés par les membres de l'ancienne armée
rwandaise (ex-FAR) et les redoutables miliciens Hutu rwandais
"Interahamwe", ont précisé les mêmes sources. Lors de
l'attaque, qui a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi, les
assaillants, dont le nombre n'a pas été précisé, ont brûlé une
dizaine de cases. "Ils ont pillé systématiquement la population
de Kingi et blessé quatre personnes", a indiqué à la PANA Lora
Kisanga, porte-parole du RCD. "Quand les forces de sécurité
sont intervenues, deux assaillants, un ex-FAR et un milicien, ont été
capturés", a dit Kisanga. Les opérations sont en cours pour
traquer les assaillants qui ont fui vers les forêts de la région de
Masse, au nord-ouest de Gomar. Le responsable rebelle n'a pas été en
mesure de dire si ceux qui ont mené cette attaque sur Kingi provenaient
du Parc de Virunga, où une éruption du volcan Nyamuragira a eu lieu au début
du mois, incitant ainsi beaucoup de rebelles Hutu Rwandais et des Mayi
Mayi à s'enfuir. Beaucoup de miliciens ont quitté les forêts qui
couvrent le parc des volcans. La situation sécuritaire s'est nettement améliorée,
soulignent les rebelles du RCD qui contrôlent un vaste territoire à
l'est, au centre, nord-est et sud-est de la République Démocratique du
Congo (RCD). Dans plusieurs régions du Nord Kivu, dans les territoires du
Masisi et de Rutshuru, beaucoup de personnes ont regagné les centres
qu'ils habitaient avant d'être chassés par les miliciens Hutus en 1998.
Certains, qui avaient exilé au Rwanda, ont commencé à rentrer et
s'installent. "Ceci est le résultat de la coopération entre
l'armée rwandaise, déployée au Nord Kivu, et les habitants, surtout
avec la force de défense locale", a dit Kisanga.
(PANA 19/02/01)
21
Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, estime que
les différentes parties prenantes au conflit en RDC sont animées d'un
"nouvel esprit". S'adressant à des journalistes à New York ce
mardi, M. Annan a indiqué qu'il a eu une "très bonne"
conversation avec le président rwandais Paul Kagame qui l'a joint par téléphone
pour l'informer de l'intention du Rwanda de retirer ses troupes de Pweto
dans la province du Katanga. Les forces rwandaises se replieront à 200
kms en direction du Rwanda, a précisé M. Annan. "J'ai chargé
les observateurs de l'ONU et mon représentant spécial Kamel Morjane de
commencer les préparatifs pour que les observateurs puissent ailler
travailler avec [les forces rwandaises] pendant leur retrait," a-t-il
ajouté. "Je pense qu'il s'agit d'une décision très importante et
j'espère qu'elle donnera l'exemple et incitera les autres bords à
prendre les mêmes mesures en vue d'un retrait final de toutes les forces
étrangères du Congo." M. Morjane est actuellement à New York pour
une réunion de deux jours du Conseil de sécurité et du Comité
politique du processus de paix de Lusaka - qui doit s'ouvrir mercredi - en
présence du facilitateur du dialogue intercongolais, l'ancien président
du Botswana, Ketumile Masire. M. Annan s'est félicité de la décision du
président de la RDC, Joseph Kabila d'accepter la médiation de M. Masire.
"Si des progrès sont réalisés en faveur du dialogue, on peut enfin
espérer pouvoir convaincre ceux qui se battent et qui estiment avoir un rôle
à tenir sur la scène politique nationale, de cesser les combats,"
aux dires du Secrétaire général. Le Conseil de sécurité devrait
adopter une résolution sur la RDC ce jeudi.
(IRIN 21/02/01)
Le gouvernement rwandais et le PAM ont signé, la semaine
dernière, un accord pour faciliter la distribution de quelque 13 219
tonnes de vivres aux personnes touchées par la sécheresse dans le
sud-est du Rwanda. "L'aide alimentaire est estimée à 6,3 millions
de dollars," indique un communiqué du PAM. "Cette aide
alimentaire est essentielle pour préserver la santé de milliers de
personnes dans le besoin qui vivent dans cette région," a déclaré
le représentant du PAM au Rwanda, Mustapha Darboe, lors de la signature
de cet accord. Il a indiqué que la sécheresse avait frappé les foyers
les plus vulnérables et ceux qui n'avaient pas d'autres ressources pour
survivre. "Le PAM va continuer de s'assurer que l'aide alimentaire
parvient à ceux qui en ont le plus grand besoin. Les femmes et les
enfants bénéficieront d'une attention particulière," a-t-il précisé.
En novembre l'an dernier, le gouvernement a envoyé une requête
officielle au PAM pour qu'il fournisse une aide alimentaire à près de
266.993 personnes confrontées à des pénuries alimentaires causées par
la sécheresse, a indiqué l'agence. Parmi les préfectures les plus touchées
par la sécheresse, figurent Kibungo, Gitarama, Butare, Umutara et Kigali
Rural. Cette requête a succédé à une évaluation conduite par des représentants
du gouvernement, du PAM, de la FAO, d'USAID et de l'Union européenne qui
ont constaté que les trois années de pluviométrie insuffisante ont dévasté
les cultures et le bétail dans certaines parties du pays. Un responsable
du PAM à Kigali a également confié à IRIN mercredi que l'accord signé
mercredi n'était pas nouveau. "On n'a fait que l'officialiser
puisque le PAM effectue des distributions depuis novembre l'an
dernier," a précisé le responsable. Cet accord a également été
officialisé suite à une évaluation effectuée en décembre et début
janvier qui a permis de constater que la "région de Bugesera
continuerait à avoir besoin de vivres jusqu'au mois de juillet", a
ajouté le responsable du PAM.
(IRIN 21/02/01)
22
L'ambassadeur français Jean-David Levitte, qui a parrainé un projet
de résolution sur la RDC, soumis cette semaine à l'approbation du
Conseil, s'est déclaré satisfait par la décision du président Joseph
Kabila "d'ouvrir les portes" pour un dialogue national. M.
Levitte a indiqué que le projet de résolution prévoit l'adoption par
les parties au conflits de deux plans, un concernant le retrait de toutes
les forces étrangères, l'autre ayant trait au désarmement et à la réintégration
des "forces négatives", dont les milices Interahamwe et les
anciens soldats rwandais (ex-FAR). Ces deux plans devraient être adoptés
en même temps, a-t-il précisé. "Il est impossible de retirer
toutes les troupes étrangères, à commencer par l'Ouganda et le Rwanda,
si les questions de sécurité ne sont pas réglées. C'est pourquoi ces
deux aspects de la question devraient être abordés simultanément,"
a souligné le représentant français.
(IRIN 22/02/01)
Le chef de la diplomatie belge Louis Michel a salué la déclaration du
Rwanda annonçant qu'il retirera ses troupes de Pweto, dans la province du
Katanga, au sud-est du pays. Dans un communiqué, il qualifie cette décision
"d'un autre pas en direction de la pacification de l'Afrique
centrale" et indique que le retrait "confirme l'existence d'un
cessez-le-feu sur le terrain, en vigueur depuis les six dernières
semaines". "Cette initiative constitue une exigence essentielle
pour permettre la tenue de négociations et répondre aux revendications
précises de chaque partie au conflit," a précisé M. Michel.
Il s'est également félicité de la décision ougandaise de retirer deux
bataillons de la RDC en signe de bonne volonté. Le président Paul Kagame
a annoncé récemment que le Rwanda retirerait ses troupes de Pweto, à
200 km en direction de son pays. Le secrétaire permanent du ministère
rwandais des affaires étrangères, Seth Kamanzi, a déclaré que son
gouvernement demande à l'ONU et à toutes les parties signataires de
l'accord de cessez-le-feu de Lusaka de "faire avancer le processus de
paix en soutenant la mise en application de l'accord selon ses termes
actuels". "Que l'ONU déploie ou non ses forces, les forces
rwandaises devront se retirer," a-t-il déclaré à des journalistes,
selon l'agence de presse rwandaise (RNA). Cependant, il a indiqué que le
Rwanda se réserverait le droit de se défendre si le gouvernement de
Kinshasa essayait de profiter de ce retrait.
(IRIN 22/02/01)
23
Le parti du Mouvement démocratique républicain
(MDR), (...), a renvoyé son chef de file, Célestin Kabanda, en raison de
son "idéologie démodée du pouvoir", a rapporté la
radio rwandaise ce vendredi. La décision a été prise à l'issue d'une
rencontre à Kigali visant à discuter des problèmes au sein du MDR, le
plus grand parti politique du Rwanda. Les participants à cette réunion
ont estimé que Kabanda devait être remplacé car il "pratiquait
le népotisme et s'opposait à tout changement au sein du parti".
A cet effet, le MDR a mis en place un bureau de direction temporaire,
nommant l'ancien ministre des affaires étrangères, Anastase Gasana président,
Jean-de-Dieu Ntiruhungwa vice-président, Emile Ntwarabakiga second
vice-président et Christian Marara secrétaire de direction. "Le
nouveau comité de direction est chargé de créer une unité au sein des
membres, de faire des changements dans le parti en vue de s'adapter à la
situation actuelle et de prévoir des élections pour la mise en place
d'un bureau de direction permanent doté d'un mandat de quatre ans,"
a rapporté la station, ajoutant que ceci devait être réalisé d'ici un
mois.
(IRIN 23/02/01)
26
Au début du mois de février 2000,
les troupes du FNL (burundais), sous le commandement d'Agathon, ont tué
de manière systématique tous les Hutus rwandais qui se battaient à
leurs côtés contre l'armée burundaise, a dénoncé l'organisation
internationale, Human Rights Watch (HRW). Les autorités burundaises
estiment qu'il y a eu environ 200 à 300 morts parmi les combattants, mais
des témoins situent le bilan à une centaine de victimes, précise HRW.
Ceux qui ont été tués étaient soupçonnés de manque de loyauté ou de
vouloir quitter le mouvement - probablement avec la complicité de l'armée
burundaises ou des rebelles des Forces pour la défense de la démocratie
(FDD) - en vue de supprimer le leadership du FNL, ajoute HRW.
[Consulter: http://www.hrw.org/reports/2000/burundi/Burn004-05.htm]
(IRIN 26/02/01)
Un observateur militaire de la Mission
de l'ONU en RDC (MONUC) a quitté vendredi la capitale de la RDC,
Kinshasa, pour se rendre dans la ville de Pweto, dans la province du
Katanga, au sud-est du pays, afin de préparer le déploiement des
observateurs de l'ONU qui surveilleront le désengagement des troupes
rwandaises, d'après le porte-parole de l'ONU, Fred Eckhard.
L'équipe, composée de quatre observateurs militaires deviendra opérationnelle
dimanche, a déclaré M. Eckhard à des journalistes à New York vendredi.
Le déploiement de ces observateurs fait suite à la récente annonce par
le président rwandais, Paul Kagame, selon laquelle les troupes du Rwanda
se retireront à 200 km de Pweto en direction de leur pays. 40
observateurs militaires supplémentaires de la MONUC doivent arriver à
Pweto ce lundi, a ajouté M. Eckhard.
(IRIN 26/02/01)
Le tribunal de première instance de
Ruhengeri a condamné à mort cinq personnes reconnues coupables d'actes
de génocide et de crimes contre l'humanité dans les communes de Gipuri
et de Nyamutera, en préfecture de Ruhengeri, au cours du génocide de
1994, a rapporté samedi Radio Rwanda. Parmi les autres accusés, deux ont
été condamnés à la prison à vie, deux ont reçu une peine de 18 ans
et deux autres une peine de 13 ans. Trois autres accusés ont été
acquittés, annonçait la station.
(IRIN 26/02/01)
27
Le ministre rwandais de la justice,
Jean de-Dieu Mucyo, doit tenir, dans les prochains jours, des discussions
avec l'ancien et le nouveau greffier du Tribunal pénal international pour
le Rwanda (TPIR) à propos des conditions des avocats des témoins
rwandais au Tribunal sis à Arusha, au nord de la Tanzanie, et des répercussions
encourues par les témoins lorsque ces derniers rentrent chez eux. Les
deux greffiers, Agwu Ukiwe Okali et Adama Dieng, ont commencé lundi une
visite de trois jours dans le pays, et doivent rencontrer de hauts
fonctionnaires du gouvernement, a rapporté Radio Rwanda. M. Mucyo a
prié le TPIR d'inclure des Rwandais parmi les personnes chargées de réaliser
des enquêtes pour le Tribunal, et a suggéré qu'il "ne devrait
pas seulement s'occuper des poursuites pénales mais aussi considérer des
dédommagements", lisait-on. Le ministre suggère également que
les avocats du TPIR prennent en charge certaines affaires du Rwanda.
(IRIN 26/02/01)
28
L'armée patriotique rwandaise (APR) a
commencé, dans la matinée de mercredi, son retrait de la ville de Pweto,
dans la province du Katanga au sud-est de la RDC, ont rapporté les médias.
Près de 3 000 Rwandais quittaient Pweto au cours de la plus grande opération
de retrait depuis le début de la guerre en 1998, a déclaré le chef des
opérations rwandaises, le colonel Karaka Karenze. « Généralement
parlant, il s'agit d'un appui au processus de paix, mais c'est aussi un
geste de bonne volonté qui, nous l'espérons, suscitera une réponse
appropriée du gouvernement de Kinshasa », a poursuivi M. Karenze cité
Associated Press. Le porte-parole de la présidence, M. Nicholas Shalita a
indiqué que le retrait s'achèvera « en quelques jours ». « L'APR
se retirera de ses positions dans les villes de Moba, Pepa, Manono, Katea,
Lubao, Lusambo, Bene Debele et Kola, dans l'est de la RDC », a-t-il déclaré
dans un communiqué parvenu à IRIN. Le retrait « démontre
l'engagement du Rwanda en faveur d'une mise en ouvre complète de l'accord
de Lusaka et en faveur de la paix en RDC», a-t-il ajouté. « Il
est à souhaiter que des engagements similaires en faveur du processus de
paix par d'autres parties insuffle une nouvelle énergie au processus de
paix et conduise à la pleine application de l'accord de Lusaka ».
Les Rwandais se sont retirés en direction de Pepa, laissant Pweto sous le
contrôle de ses alliés rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie
(RCD), a rapporté ce mercredi Radio Bukavu, contrôlée par les rebelles.
Des observateurs militaires de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC),
notamment le chef de la force, le général Mountaga Diallo, se trouvaient
à Pweto mercredi pour observer le retrait du Rwanda, apprend-on de
sources militaires. Le retrait rwandais devrait être suivi par le retrait
de toutes les forces sur une distance de 15 km des lignes de front dans un
délai de deux semaines à partir du 15 mars, selon le processus de désengagement
accepté par les combattants durant une réunion du Conseil de sécurité
sur la RDC la semaine dernière. Ces retraits seront supervisés par des
observateurs de l'ONU déployés dans 39 sites, d'après l'ONU. Le désengagement
de Pweto basé sur l'existence 'de facto' d'un cessez-le-feu en RDC
pendant les six semaines écoulées [depuis l'assassinat du président
Laurent-Désiré Kabila] a jeté les bases des progrès dans l'application
d'autres aspects de l'accord de paix de Lusaka, ont indiqué à IRIN des
sources diplomatiques.
(IRIN 28/02/01)
Le représentant spécial sur la
situation des droits de l'homme au Rwanda, M. Michel Moussalli se
trouve dans le pays jusqu'au 12 mars, a informé mardi à Genève le
bureau du Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme (HCHR). Le
principal objectif de la mission consiste à « évaluer les progrès
accomplis par la Commission rwandaise des droits de l'homme » établie
avec l'aide du HCRHR, a annoncé aux journalistes le porte-parole de cette
instance, M. José Diaz. M. Moussalli se penchera sur la situation des
droits de l'homme au Rwanda en prévision de son rapport à la Commission
de l'ONU sur les droits de l'homme, qui débutera les travaux de sa
prochaine session le 19 mars, a ajouté M. Diaz. La Commission des droits
de l'homme du Rwanda a été établie par la législation, bien que
l'Assemblée nationale ait été élue en mars 1999 et ses sept
commissaires en mai 1999. Il est encore trop prématuré pour dire si la
Commission fonctionnera d'une manière suffisamment indépendante pour
aider à l'amélioration de la situation des droits de l'homme au Rwanda,
avait commenté dans un rapport la semaine dernière l'ONG 'Human Rights
Watch' (HRW) sise aux Etats-Unis. « Etant donné les liens étroits de
la majorité de ses membres avec le gouvernement, elle préférerait agir
à travers des contacts personnels derrière les rideaux plutôt qu'à
travers une critique publique des abus », avait indiqué HRW. Le
mandat de la Commission est très étendu, mais sa capacité de mise en
ouvre de ses recommandations est faible, est-il stipulé dans le rapport.
Il n'est pas clair non plus si la Commission doit uniquement informer les
autorités des violations présumées des droits pour que celles-ci
entament des démarches judiciaires ou, si elle a la prérogative de
telles démarches elle-même, s'était demandé HRW. « Si la
Commission ne réussit pas à s'exprimer d'une manière vigoureuse et équitable
sur les droits de l'homme au Rwanda, alors elle ne contribuera pas
tellement au développement d'une culture institutionnelle de respect des
droits de l'homme au Rwanda», a-t-elle conclu.
[Le rapport intégral est affiché sur : http://www.hrw.org/reports/2001/africa/rwanda/]
(IRIN 28/02/01)