Voici une sélection non exhaustive des moments
forts de l'actualité rwandaise en 2000.
Janvier
- Février - Mars - Avril
Mai - Juin -
Juillet - Août
Septembre
- Octobre
Novembre
- Décembre
Mai 2000
1
Le président Paul Kagamé a nommé vendredi le colonel Emmanuel
Habyarimana ministre de la défense, a rapporté l'agence rwandaise
d'information. M. Habyarimana, ancien ministre d'Etat à la défense, remplace M. Kagamé
qui a dû abandonner son portefeuille en acceptant la présidence. Le nouveau ministre de
la défense - un officier supérieur hutu des anciennes Forces armées rwandaises (FAR) -
a promis une 'coopération absolue' avec M. Kagamé, a ajouté l'ARI. (IRIN 01/05/00)
3
On estime à 500 000 le nombre de Rwandais contaminés par
le virus VIH, environ six pour cent d'une population totale de 7 à 8 millions
d'habitants, a annoncé mardi le ministre de la santé Ezechias Rwabuhihi. 'Nous sommes
confrontés à une épidémie silencieuse et dévastatrice qui menace la sécurité
nationale,' selon ses propos rapportés par la BBC, lors d'une conférence sur le SIDA
tenue à Kigali, à laquelle participaient des délégués du Rwanda, du Burundi et de
l'Ouganda. Plus de quatre décès sur cinq au Rwanda étaient associés au SIDA et les
centres médicaux du pays étaient saturés, a-t-il indiqué. D'après un bulletin de
l'Agence rwandaise d'information (ARI), 180 000 Rwandais ont le SIDA déclaré, tandis que
150 000 sont déjà morts de la maladie. (IRIN 03/05/00)
8
L'Ouganda et le Rwanda ont accepté de retirer leurs
forces déployées à l'intérieur et autour de la ville de Kisangani, à une distance qui
sera décidée par les deux pays, d'après un communiqué de presse publié par Hope
Kivengere. L'accord a été conclu à l'issue d'une rencontre à Kampala entre le
président ougandais Yoweri Museveni et une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU
conduite par l'ambassadeur américain auprès de l'ONU Richard Holbrooke, à laquelle le
président rwandais Paul Kagamé a participé par téléphone. (IRIN 08/05/00)
Le procureur du Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR) Carla del Ponte a autorisé un juge
français, spécialisé dans la lutte contre le terrorisme, Jean-Louis Brugière, à
entendre le suspect de génocide rwandais, Hassan Ngeze à propos de l'attentat contre
l'avion qui a tué en 1994 le président rwandais Juvenal Habyarimana et le président
burundais d'alors, a rapporté vendredi l'agence d'information indépendante Hirondelle.
Mme del Ponte a déclaré que l'audition de Ngeze par Me Brugière serait enregistrée et
aurait lieu le 15 mai au siège du TPIR à Arusha, a affirmé Hirondelle. (IRIN
08/05/00)
9
Les autorités locales se sont déclarées préoccupées par la situation
de la sécurité alimentaire des populations vulnérables dans la région de Bugesera de
Kigali-rural où on attendait une diminution des récoltes pour cette saison agricole en
raison de l'irrégularité des pluies, a indiqué un rapport d'OCHA. On estimait environ
à 34 500 le nombre de familles nécessitant de l'aide dans les communes touchées de
Kanzenze, Ngenda, Gashora et certaines parties de Bicumbi. Une mission interagences a
été dépêchée dans la région pour évaluer la situation. Parallèlement, on a
observé des précipitations normales dans le reste du pays, y compris dans les
préfectures d'Umutara et de Kibungo. On attendait une production alimentaire générale
satisfaisante si les pluies persistaient, notamment pendant le mois critique de mai, a
ajouté le rapport. (IRIN 09/05/00)
10
L'Ouganda a exhorté le Rwanda à se conformer à l'accord de
démilitarisation conclu lundi entre les deux pays et une délégation du Conseil de
sécurité de l'ONU. "L'Ouganda exhorte le Rwanda à respecter la déclaration
commune de Rwakitura du 8 mai 2000 et demande à nouveau à la communauté internationale
de faire pression sur le gouvernement rwandais pour qu'il permette aux habitants de
Kisangani de sortir de chez eux afin d'avoir accès à des vivres et de l'eau",
a déclaré mardi dans un communiqué le ministre d'Etat ougandais à la défense Stephen
Kavuma. Le Rwanda a toutefois accusé l'Ouganda d'avoir initié les récents affrontements
de Kisangani. (IRIN 10/05/00)
Le Rwanda et le Burundi ont soumis des arguments écrits pour expliquer
pourquoi la Cour internationale de justice (CIJ) ne devrait pas faire
suite à la requête d'instance portée contre eux par la RDC pour "actes
d'agression armée", a déclaré mercredi à IRIN une responsable de la CIJ à
La Haye. L'année dernière, la Cour a fixé au 21 avril 2000 la date d'expiration du
délai pour le dépôt des pièces de procédures écrites par le Rwanda et le Burundi,
contestant la juridiction de la Cour dans cette affaire. "Je confirme que les
procédures écrites ont été déposées dans les délais", a indiqué la
responsable mercredi à IRIN. (IRIN 10/05/00)
Le procureur Edouart Kayihura a requis mardi la peine de mort pour l'ancien évêque
catholique du diocèse de Gikongoro, Augustin Misago, s'il était jugé
coupable par le Tribunal pénal de Kigali de chefs d'accusations liés au génocide de
1994, ont rapporté les organes d'information. "En vue de la gravité des crimes
perpétrés par Misago, nous l'avons placé dans la première catégorie des criminels du
génocide...Nous avons par conséquent requis la peine de mort pour l'ecclésiastique",
selon les propos de Me Kayihura cités par l'agence de presse allemande DPA. Misago et
l'Eglise catholique ont rejeté ces accusations, arguant que le prélat était un bouc
émissaire dans une campagne lancée contre l'Eglise par les autorités de Kigali. (IRIN
10/05/00)
11
Le Pape Jean-Paul II, de l'Eglise catholique, a envoyé mercredi
un télégramme de solidarité à l'évêque Augustin Misago de
Gikongoro, qui est actuellement jugé pour génocide et causes connexes, lui faisant
savoir qu'il a prié pour qu'il soit bientôt libéré. Le procureur Edouard Kayihura a
requis mardi la peine de mort pour Mgr Misago au Tribunal pénal de Kigali, arguant qu'il
faisait partie de la première catégorie des responsables du génocide de 1994. "En
entendant la douloureuse nouvelle de votre détention depuis 13 mois et de la peine de
mort requise contre vous, je sens qu'il est de mon devoir de vous renouveler à
nouveau...toute ma solidarité et celle de l'Eglise tout entière", selon des
extraits du télégramme cités par Reuter. Il avait bon espoir que l'évêque soit
déclaré innocent et puisse retourner dans son diocèse, a-t-il déclaré.(IRIN
11/05/00)
Un nouveau système de radar
installé à l'aéroport international de Kanombe à Kigali est le plus perfectionné de
la région, a déclaré mardi le fabricant du système. Dans un communiqué, la 'Northrop
Grumman Corporation' basée aux Etats-Unis a indiqué que son système de radar de
surveillance des voies aériennes l'ARSR-70, récemment installé à l'aéroport,
permettait une gestion de l'espace aérien et un contrôle du trafic aérien sur tout le
territoire national, avec une couverture de surveillance de 250 miles nautiques. (IRIN
11/05/00)
12
Le président kényan Daniel arap Moi
a effectué une visite de travail d'une journée au Rwanda ce vendredi, d'après le
ministère kényan des affaires étrangères. Le président rwandais Paul Kagamé a fait
savoir que la visite de M. Moi était un précieux soutien au processus de construction de
la nation rwandaise, a rapporté la radio kényane. M. Moi a félicité M. Kagamé de son
élection à la fonction de président et a exprimé l'espoir de voir enfin le peuple
rwandais, toutes origines ethniques confondues, vivre dans la paix. La visite de M. Moi à
Kigali ce vendredi était son premier voyage diplomatique au Rwanda depuis 1984, 10 ans
avant que son allié, l'ancien président Juvénal Habyarimana, ne soit tué dans
l'attentat contre l'avion qui avait été le détonateur du génocide rwandais de la
minorité tutsie et des Hutus modérés politiquement. (IRIN 12/05/00)
15
Le président rwandais Paul Kagamé et le président ougandais Yoweri
Museveni se sont mis d'accord dimanche pour prendre des mesures en vue d'apaiser
les tensions entre les deux pays et d'empêcher une répétition des récents
affrontements entre leurs forces dans la ville congolaise de Kisangani, ont rapporté les
organes d'information. A l'occasion d'un sommet d'une journée dans la ville tanzanienne
de Mwanza, les deux présidents ont réaffirmé leur engagement dans l'accord conclu le 8
mai sur la 'démilitarisation' de Kisangani. Kampala et Kigali ont réaffirmé, dans une
déclaration commune annoncée par l'organisateur de cette rencontre, le président
tanzanien Benjamin Mkapa, leur attachement à l'application de l'accord de paix de Lusaka
sur la RDC et ont promis de se réunir régulièrement afin de discuter de questions
bilatérales, ont rapporté les agences de presse. (IRIN 15/05/00)
Le ministre de la justice congolaise Mwenze Kongolo a remis samedi un message du
président congolais Laurent-Désiré Kabila au président Paul
Kagamé, a rapporté Associated Press (AP). C'était la première rencontre de
haut niveau entre les deux pays depuis que les forces rwandaises étaient entrées en RDC
en 1998 pour soutenir les rebelles congolais opposés à Kabila, a fait savoir l'agence.
M. Kabila, dans son message, a fait part de son désir de voir la guerre cesser rapidement
et a déclaré qu'il entendait maintenir des contacts directs avec le Rwanda, selon des
propos de responsables rwandais cités par l'AP. (IRIN 15/05/00)
Le procureur général du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Carla
del Ponte, a rencontré le président Kagamé vendredi à
Kigali, pour discuter des progrès effectués dans le jugement des personnes soupçonnées
d'avoir planifié le génocide de 1994, ont indiqué les organes d'information. Ils ont
examiné la nouvelle stratégie des procès collectifs adoptée par le TPIR pour
accélérer le travail du tribunal, a annoncé l'Agence rwandaise d'information (ARI). (IRIN
15/05/00)
16
L'ONG de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch,
basée à New York, a accusé mardi l'armée rwandaise et ses alliés congolais, les
rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) de massacres et de viols
contre des civils à l'est de la RDC, et a déclaré que l'est du pays était "ravagé"'
par des abus de droits de l'homme. "L'ONU cherche des moyens de renforcer
l'accord de paix [de Lusaka] du Congo de 1999, mais une chose doit être claire: la
situation des droits de l'homme à l'est du Congo est désastreuse, et les civils sont les
principales victimes des combats", a indiqué Peter Takirambudde, directeur de
la division africaine de Human Rights Watch. Des missions sur le terrain avaient révélé
que les groupes armés des Mayi-Mayi et des Hutus [l'Interahamwe] commettaient également
des atrocités contre les civils. L'Interahamwe notamment faisait du viol une arme de
guerre, a rapporté HRW. (IRIN 16/05/00)
L'ancien maire rwandais Fulgence Niyonteze
emprisonné en Suisse pour des crimes commis lors du génocide de 1994, s'est pourvu en
appel lundi de sa peine d'emprisonnement à perpétuité, remettant en cause des
témoignages apportés au premier procès, a rapporté l'agence Associated Press (AP).
"Ce sont des déclarations inventées par les informateurs pour me détruire et
me diaboliser", selon les propos de l'ancien maire de Mushubati, de la commune
de Gitarama, cités par l'AP. (IRIN 16/05/00)
17
Le commandant ougandais Odongo et son homologue rwandais, le
général de brigade Kayumba Nyamwasa ont mis au point les principales
modalités du plan à l'occasion d'une rencontre à Kampala entamée lundi et qui s'est
achevée tard dans la nuit. Cette rencontre a eu lieu dans la foulée de l'accord conclu
à propos du plan, entre les présidents ougandais et rwandais, Yoweri Museveni et Paul
Kagamé, dimanche à Mwanza (Tanzanie). Les deux chefs militaires, Nyamwasa et Odongo ont
annoncé mardi les modalités de la démilitarisation peu après de brefs échanges de
tirs entre forces ougandaises et rwandaises à l'aéroport de Bangoka, à près de 17 km
de Kisangani dimanche soir, un incident qui a fait de nouveau ressortir la situation
difficile qui prévaut dans la ville actuellement, a rapporté Associated Press (AP)
mercredi. (IRIN 17/05/00)
18
L'Union européenne (UE) a prévenu l'Ouganda mardi que le conflit
entre l'armée régulière, Uganda People's Defence Forces (UPDF) et l'Armée patriotique
rwandaise (APR) à Kisangani pourrait fortement remettre en question le soutien
budgétaire des donateurs pour ces deux pays, a indiqué jeudi à IRIN le délégué de
l'UE en Ouganda, Bernard Ryelandt. Il a précisé que le soutien budgétaire de l'UE
reposait sur l'attachement de l'Ouganda à l'accord de paix de Lusaka, sur l'accord de
désengagement de Kampala signé en avril et sur la résolution du problème de Kisangani.
(IRIN 18/05/00)
19
Les UPDF et l'APR ont maintenu leur présence le long de la
frontière commune à leurs pays respectifs, l'Ouganda et le Rwanda, en dépit d'un accord
conclu entre les présidents Yoweri Museveni et Paul Kagamé visant à réduire le nombre
de troupes déployées, a rapporté vendredi le journal semi-officiel 'New Vision'.
L'Ouganda avait déployé près de 500 soldats supplémentaires sous les ordres du
capitaine Sam Bishuba à Kyamate dans la ville de Ntungamo, au sud-ouest de l'Ouganda le
vendredi 12 mai. (IRIN 19/05/00)
Un tribunal canadien a continué d'entendre mot par mot un discours en rwandais prononcé
en 1992 par le suspect du génocide Léon Mugesera. Parallèlement, le
Département fédéral de la justice a fait pression pour obtenir son expulsion du Canada,
a rapporté l'Agence Associated Press (AP). Le Conseil du département de la justice
Louise-Marie Courtemanche a déclaré que le discours de Mugesera était un appel "légèrement
masqué" envoyé aux Hutus pour qu'ils attaquent la minorité tutsie au Rwanda,
et faisait fréquemment référence aux soldats du Front patriotique rwandais (FPR),
essentiellement des Tutsis, en employant un mot qui signifiait "cafards".
Elle a aussi cité un passage sur l'envoi de personnes de l'autre côté du fleuve
Nyabarongo en Ethiopie, qui est considéré par beaucoup de Rwandais comme la patrie des
Tutsis, et un autre extrait qui demandait aux Rwandais de ne pas tendre l'autre joue comme
des faibles lorsqu'ils étaient attaqués mais plutôt de frapper leurs assaillants sur
les deux joues "pour les renverser". (IRIN 19/05/00)
Le texte du discours de Mugesera est
disponible sur le site "Rwanda
94".
22
Les commandants militaires rwandais et ougandais sont convenus
dimanche soir d'adopter un plan pour la démilitarisation de la ville congolaise de
Kisangani, qui entrera en vigueur jeudi. Le général de division Jeje Odongo de l'armée
ougandaise, 'Ugandan People's Defence Forces' (UPDF) et le général de brigade Kayumba
Nyamwusa de l'Armée patriotique rwandaise (APR) ont signé l'ordre d'exécution en 16
jours prévu pour la démilitarisation de Kisangani en présence d'une équipe d'officiers
militaires de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC), laquelle devrait augmenter sa présence
dans la ville après la démilitarisation, ont rapporté les organes d'information. (IRIN
22/05/00)
Les autorités rwandaises ont nommé de nouveaux juges, dont la plupart
sont de jeunes diplômés de l'Université du Rwanda. "Les juges sont arrivés à
un moment opportun. Le développement du système [de justice traditionnelle] de la gacaca
qui amènera les procès du génocide dans les communautés est maintenant bien avancé",
a expliqué à IRIN lundi le procureur général du Rwanda Gérald Gahima. "Ceci
renforce nos capacités compte-tenu du fait que la majorité des juges et des magistrats
ont été tués pendant le génocide de 1994", a-t-il commenté. Plus de 120 000
accusés de génocide attendent dans des prisons rwandaises l'heure de leur jugement. (IRIN
22/05/00)
23
Cinq suspects de génocide ont été condamnés à mort par le
tribunal de Nyamata à Kigali Rural et 16 autres ont reçu une peine de prison à
perpétuité, a rapporté mardi Radio Rwanda. Le tribunal a aussi condamné six accusés
à des peines d'emprisonnement allant de 5 à 20 ans. Parallèlement, un tribunal dans la
commune de Gashora condamnait neuf suspects de génocide à la peine capitale, huit autres
à la prison à vie et 49 autres à des peines de prison de 15-20 ans, a annoncé la
radio. (IRIN 23/05/00)
25
L'ancien commandant du "Bataillon de
reconnaissance" de l'armée rwandaise pendant le génocide de 1994, François-Xavier
Nzuwonemeye, a été transféré de France mardi soir au centre de détention du
Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha en Tanzanie, où il devra
répondre de chefs d'accusation de génocide. Un communiqué émanant du TPIR a révélé
que M. Nzuwonemeye est accusé d'entente en vue de commettre le génocide, de génocide,
de complicité de génocide, de crimes contre l'humanité et de graves violations des
Conventions de Genève. Il a plaidé non coupable à tous ces chefs d'accusation lors de
sa comparution initiale devant le tribunal jeudi, a rapporté l'agence d'information
Internews basée à Arusha. M. Nzuwonemeye a été arrêté en France le 15 février. (IRIN
25/05/00)
La Chine va financer une étude de
faisabilité pour le projet d'une voie ferrée reliant Kigali au port fluvial
d'Isaka, au nord de la Tanzanie, ont confié des responsables jeudi. Les agences de presse
ont rapporté mercredi que le Rwanda et la Chine avaient
récemment signé un protocole d'accord pour ce projet ferroviaire. (IRIN 25/05/00)
26
Le parlement rwandais a recommandé mercredi que
l'ancien premier ministre Pierre-Célestin Rwigema soit interrogé par la
Commission de l'unité et de la réconciliation nationales. Il est accusé d'avoir fait de
l'obstruction auprès des membres du parlement pour les empêcher de remplir leurs
fonctions, ont rapporté les agences de presse. M. Rwigema a démissionné le 28 février
après que le parlement l'eut convoqué pour répondre à des accusations de corruption
datant de l'époque où il était ministre de l'éducation. (IRIN 26/05/00)
29
Quelque 156 personnes ont été rapatriées
vendredi de RDC au Rwanda, a annoncé lundi à IRIN le directeur du Comité
international de la Croix-Rouge (CICR), Paul Castelle. "Au moins un des chefs de
famille - dans chaque foyer - était d'origine rwandaise. C'est la raison pour laquelle on
les a transférés au Rwanda même si certains enfants sont nés en RDC" a-t-il
expliqué. La plupart de ces personnes ont été déplacées à l'intérieur de Kinshasa
et ses alentours. (IRIN 27/05/00)
L'ancien maire de Mushubati, Fulgence Niyonteze, condamné l'an dernier
à la réclusion criminelle à perpétuité pour son rôle dans le génocide de 1994, a eu
sa peine réduite à 14 ans vendredi en appel, a rapporté l'agence d'information
indépendante Hirondelle. On apprenait par l'agence qu'un tribunal militaire suisse avait
reconnu Niyonteze coupable de violations des conventions de Genève qui protègent les
civils en temps de guerre, mais ne maintenait pas le jugement de première instance qui
l'avait également reconnu coupable d'assassinat et d'instigation à l'assassinat. (IRIN
27/05/00)
31
Le 24 mai, des rebelles hutu ont tué
au moins quatre personnes dans le nord-ouest du Rwanda, au cours de raids lancés à
partir du Congo-Kinshasa voisin, a annoncé mercredi l'armée de Kigali. Ces rebelles, qui
se sont rapidement réfugiés au Congo-Kinshasa après les attaques, s'en sont pris au
petit village de Ruwero, non loin de Gisenyi, à la frontière, tuant de quatre à six
personnes, a précisé le porte-parole de l'armée, le commandant Emmanuel Ndahiro. Ils
seraient également responsables de deux autres attaques dans la même région la semaine
dernière, sur lesquelles on dispose de fort peu d'informations. (IRIN 31/05/00)
Juin 2000
1
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a condamné jeudi Georges
Ruggiu, l'ancien journaliste italo-belge à Radio Télévision Libre des Mille
Collines (RTLM), à deux peines concomitantes de 12 ans, a rapporté l'agence de presse
InterNews. Georges Ruggiu était accusé d'incitation directe et publique à commettre le
génocide et la persécution. L'accusé avait plaidé coupable pour ces deux chefs
d'accusation le 15 mai dernier. Les juges ont déclaré que Ruggiu semblait être
pleinement conscient de sa culpabilité et de sa responsabilité dans le génocide. Ils
ont tenu compte du fait qu'il avait manifesté de manière constante des remords et des
regrets profonds, et estimé qu'on devait faire preuve d'une certaine clémence à
l'égard des accusés qui confessent leurs actes afin d'encourager d'autres auteurs du
génocide de 1994 à se présenter à la justice, a rapporté InterNews. (IRIN
01/06/00)
2
Le président Paul Kagame a présenté jeudi son
programme de réduction de la pauvreté devant l'Assemblée nationale rwandaise. Parmi les
principaux facteurs de lutte contre la pauvreté, il a cité la bonne gouvernance, la
hausse de la productivité et des revenus, une meilleure distribution des services
sociaux, et la prise de mesures pour tenter d'améliorer les conditions déplorables des
groupes vulnérables tels que les femmes et les jeunes, a rapporté l'Agence rwandaise
d'information (ARI). (IRIN 02/06/00)
4
La rencontre entre les présidents Laurent-Désiré
Kabila et Paul Kagamé a ouvert la voie à des négociations directes
Kinshasa-Kigali, sans les rebelles congolais. Annoncé samedi soir par les radios
officielles congolaise et rwandaise, le tête-à-tête entre les deux anciens alliés
devenus ennemis a été organisé par le président kényan Daniel arap Moi à Eldoret
(ouest du Kenya) et consacré, selon la radio de RDC, "à la situation politique
et sécuritaire" dans les deux pays et dans "la région des Grands lacs".
Les deux chefs d'Etat sont convenus "d'oeuvrer ensemble pour promouvoir la paix
et la sécurité" dans leurs pays respectifs et dans la région, a ajouté la
radio de Kinshasa. (AFP 04/06/00)
5
Des combats entre les forces ougandaises et rwandaises
ont éclaté lundi matin dans la ville congolaise septentrionale de Kisangani, ont
déclaré à IRIN des fonctionnaires des deux pays. "Les Ougandais ont commencé
à nous bombarder ce matin, nous aurons plus d'informations plus tard" a
précisé à IRIN le conseiller présidentiel du Rwanda, Théogène Rudasingwa.
Le porte-parole de l'armée ougandaise, le major Pheneas Katirima, a confié à IRIN que
l'armée rwandaise avait repris les armes après avoir attaqué un convoi d'observateurs
de l'armée ougandaise et des Nations Unies. (IRIN 05/06/00)
7
Le lieutenant-colonel Wilson Rutayisire,
ancien porte-parole de l'armée rwandaise et directeur à l'information publique, est
décédé lundi soir à Goma où il avait été posté. "Les premières enquêtes
révèlent qu'il s'est suicidé, de plus amples informations seront données plus tard"
a déclaré à IRIN le porte-parole de l'armée Emmanuel Ndahiro. Les autorités
rwandaises ont démenti des informations antérieures annonçant qu'il avait été tué
lors des combats à Kisangani. (IRIN 07/06/00)
Le gouvernement rwandais et une organisation privée, Fest Africa 2000, ont
inauguré un mémorial pour le génocide, le "jardin de la mémoire",
sur la colline de Nyaza, dans la banlieue de la capitale Kigali. L'agence rwandaise
d'information a cité les propos de Bruce Clarke, un des initiateurs du mémorial,
soulignant que "la présence du jardin comme une mémoire marquera le refus de
laisser le génocide s'enraciner". Le jardin de la mémoire contiendra un
million de pierres, avec chacune le nom ou l'empreinte distinctive d'une victime, sur un
site de un kilomètre carré. (IRIN 07/06/00)
8
Le Rwanda s'est débarrassé légalement dune partie de
ses entreprises publiques. "Certaines de ces entreprises avaient totalement cessé
leurs activités tandis que d'autres accusaient des pertes excédentaires, rendant leur
fonctionnement impossible" a déclaré à IRIN Donald Kaberuka, le
ministre rwandais des finances et de la planification. 25 sur 65 entreprises ont été
ainsi vendues à des sociétés privées et à des particuliers. (IRIN 08/06/00)
13
Un prêtre catholique espagnol, Père Isidro
Uzcudun, a été assassiné ce week-end dans la paroisse de Mugina, au sud-est du
Rwanda, a rapporté l'agence de presse du Vatican FIDES. Cette dernière a indiqué que le
prêtre âgé de 69 ans a été attaqué par trois personnes armées, l'une d'entre elles
portant un uniforme militaire, qui se sont introduites dans son bureau et lui ont demandé
de l'argent. Toutefois, mécontents de la somme reçue, ils l'ont tué d'une balle. La
police enquête sur le meurtre. Père Uzcudun était arrivé au Rwanda en 1963 et avait
passé 15 de ses 37 années dans le pays à servir la paroisse de Mugina. (IRIN
13/06/00)
Quelque 40 000 familles des préfectures urbaine et rurale de Kigali
doivent s'installer dans la zone marécageuse de Kagera pour la cultiver, a rapporté
l'agence rwandaise d'information (ARI). Cette dernière a cité le directeur de
l'agriculture responsable de Kigali, Auguste Habimana, qui affirmait que son département
avait déjà défriché environ 1 000 hectares du marécage de Kagera avant de les
distribuer aux familles. Chaque famille recevra 25 acres [environ 10 hectares] de terres,
a-t-il précisé. (IRIN 13/06/00)
Les ministères des finances et de la planification économique du Rwanda
ont récemment publié un rapport révélant qu'un total de 131 nourrissons, sur 1 000
naissances vivantes, meurt durant l'accouchement, en raison des grandes disparités dans
la répartition des infrastructures à travers le pays. Selon ARI, le rapport indique que
les taux d'espérance de vie et de mortalité infantile sont moins favorables, et
s'expliquent en partie par le niveau élevé de la malnutrition et les coûts importants
des soins médicaux. "Les petits revenus de la population aggravent le pauvre
niveau d'accessibilité aux services sociaux,' précise le rapport. L'espérance de vie
moyenne au Rwanda est de 49 ans". (IRIN 13/06/00)
15
Le gouvernement rwandais a l'intention
de maintenir un double système de couloirs afin d'avoir accès aux ports de l'Océan
Indien dans les délais les plus brefs possibles et à des coûts moindres, a rapporté
mercredi l'Agence rwandaise d'information (ARI). "Le Rwanda veut continuer à
utiliser le couloir central, qui a un port d'échouage à Isaka au nord de la Tanzanie,
afin de permettre aux commerçants rwandais de faire circuler leurs marchandises d'une
façon plus rapide et moins chère" a déclaré le secrétaire général
rwandais aux transports et à la communication, Ephraim Rutaboba, propos cités par ARI. (IRIN
15/06/00)
Le gouvernement rwandais a nommé l'ancienne secrétaire générale au ministère de la
justice, Aloysie Cyanzaire, vice-présidente de la Cour suprême chargée
des juridictions traditionnelles (gacaca) créées pour accélérer les procès de
génocide. (IRIN 15/06/00)
16
L'évêque de Gikongoro, Mgr Augustin Misago,
accusé de crimes de génocide, a été acquitté jeudi par le tribunal de première
instance de Kigali, a rapporté l'agence d'information Hirondelle. Le tribunal a jugé que
le parquet n'avait pas réussi à prouver le rôle de Mgr Misago dans les faits dont il
était accusé, et a ordonné la libération immédiate du prélat. Le procureur avait
requis la peine de mort. L'évêque était en détention provisoire depuis avril 1999. A
l'issue de sa libération, Mgr Misago a déclaré à l'agence de presse du Vatican FIDES
qu'il se rendrait à Rome pour remercier personnellement le Pape de son soutien. L'agence
l'a décrit comme malade, fatigué et s'exprimant difficilement."Quatorze mois en
prison, c'est difficile pour un homme innocent" a confié Mgr Misago par
téléphone à l'agence de presse. Toutefois, il a précisé qu'il espérait pouvoir
retourner dans son diocèse la semaine prochaine. Il a ajouté qu'il espérait que son
expérience servirait la cause de la paix et de la réconciliation au Rwanda, et il a
remercié les juges pour leur "impartialité et leur courage". (IRIN
16/06/00)
Le roi exilé du Rwanda, Kigeli V, a critiqué le président Paul Kagamé
à propos des combats à Kisangani et lui a demandé de retirer les troupes rwandaises
conformément à l'accord de paix de Lusaka. Dans un communiqué parvenu à IRIN vendredi,
le roi Kigeli a indiqué que les forces rwandaises "apportaient la honte"
au pays. Il a déclaré que la guerre congolaise "tuait et mutilait inutilement
les Rwandais, divisant et détruisant les familles, et empêchant la réconciliation
nationale.[...] La justification avancée initialement par l'APR, qui était de poursuivre
les milices des Interahamwe jusqu'en RDC, n'est plus valable" a ajouté le
communiqué. (IRIN 16/06/00)
19
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé
vendredi que l'Ouganda et le Rwanda, qui ont violé la souveraineté et l'intégrité
territoriale de la RDC, 'retirent toutes leurs troupes du territoire congolais sans
délai'. Dans une résolution adoptée à l'unanimité, il a aussi appelé à ce que
chaque phase de ce processus de retrait soit suivie par les autres parties impliquées
dans le conflit en RDC, selon le même calendrier. Le Conseil a également déclaré que
le Rwanda et l'Ouganda 'devaient payer des réparations pour les pertes de vies humaines
et les dégâts matériels infligés à la population civile de Kisangani', suite aux
violents affrontements entre les deux armées dans la ville du nord-est de la RDC.
(IRIN 19/06/00)
La Mission d'observateurs de l'ONU en RDC
(MONUC) a confirmé que les troupes ougandaises et rwandaises se retiraient de Kisangani,
après une semaine de combats qui ont provoqué la mort de centaines de civils. "Il
n'y a pas de troupes rwandaises ou ougandaises dans la ville; elles se retirent... elles
ne sont pas encore à 100 kilomètres comme c'est prévu, mais nous espérons que cela
sera le cas dans quelques jours. Nos officiers surveillent les manoeuvres de retrait"
a indiqué lundi à IRIN le major Alexander en poste à Kisangani. (IRIN 19/06/00)
22
Le président rwandais Paul Kagamé a nommé d'anciens
fonctionnaires de haut rang à des postes d'observateurs en politique étrangère et
intérieure. Anciennement ministre d'Etat au sein du cabinet du président, Patrick
Mazimhaka a été nommé envoyé présidentiel spécial et il a déclaré à IRIN
qu'il serait chargé notamment des problèmes liés au Congo et au Burundi. L'ancien
ministre des affaires étrangères, Amri Sued, devient conseiller en
politique étrangère, l'ancien ministre de l'intérieur, Abdul Karim Halelimana,
devient conseiller en politique intérieure. L'ancien premier ministre, Pierre-Célestin
Rwigema, qui avait démissionné en février dernier suite à des accusations de
corruption, a été désigné président du conseil d'administration de la société
nationale des télécommunications Rwandatel. Le porte-parole de l'armée, Dr.
Emmanuel Ndahiro, a été nommé secrétaire privé du président dans les
affaires de sécurité, et Théogène Rudasingwa, ancien conseiller
politique dans le cabinet du vice-président, devient le principal secrétaire privé du
président. (IRIN 22/06/00)
Les gouvernements rwandais et américain
ont signé mercredi trois accords stratégiques de subventions pour une valeur de 15,1
millions de dollars, portant l'assistance totale des USA à 485 millions de dollars depuis
1994, a rapporté l'agence rwandaise d'information (ARI). Les fonds, donnés par l'Agence
américaine pour le développement international (USAID), devraient être octroyés aux
régions où règnent l'état de droit et la transparence du gouvernement, et aux secteurs
de la santé et des services sociaux. (IRIN 22/06/00)
26
Les Twa du Rwanda ont exhorté le président
Paul Kagamé à les inclure davantage dans les efforts de développement du pays. Dans une
lettre ouverte à M. Kagamé, le président de l'organisation centrale des Twa (CAURWA),
Zephyrin Kalimba, a salué l'intention du gouvernement d'inclure les trois groupes
ethniques dans la reconstruction du pays. "Cependant, la contribution des
Twa dans le développement de notre pays reste négligeable et de ce fait notre
communauté se trouve menacée d'extinction" a averti M. Kalimba. Il a indiqué
qu'historiquement les Twa avait été exclus des projets de développement, du système
éducatif, du gouvernement, de l'économie et de la culture nationale. M. Kalimba a
rappelé que pendant le génocide de 1994, 10 000 Twa sur une communauté de 30 000
avaient trouvé la mort. Les Twa qui habitaient les forêts, ou pygmées, avaient été
chassés de leur environnement naturel sans recevoir de compensations et ils mourraient
aujourd'hui de faim et de maladie, a-t-il ajouté. Il a appelé le gouvernement à inclure
les Twa dans des initiatives comme "l'imidugudu"ou construction de
villages et à leur permettre d'accéder à des postes administratifs et au système
d'éducation. (IRIN 26/06/00)
27
Quatre Rwandais vivant en Belgique doivent
être jugés pour avoir participé au génocide rwandais en 1994, a rapporté mardi la
radio belge. Parmi les quatre inculpés, deux religieuses catholiques seront jugées pour
défaut d'assistance à des Tutsis en danger de mort. Une des nonnes est accusée d'avoir
procuré de l'essence à des milices hutues pour mettre le feu à un garage où s'étaient
réfugiées plusieurs centaines de personnes. (IRIN 27/06/00)
Le ministre rwandais des travaux publics, Jean de Dieu Ntiruhungwa, et
son homologue ougandais, John Nasasira, ont officiellement inauguré lundi l'ouverture
d'une route de 22 kilomètres reliant la ville frontalière rwandaise Gatuna et la ville
ougandaise méridionale de Kabale. M. Nasasira a déclaré lors de la cérémonie que la
construction de cette route visait à renforcer la coopération bilatérale entre les deux
pays, selon la radio rwandaise. (IRIN 27/06/00)
Juillet 2000
4
Les festivités qui ont marqué mardi le sixième
anniversaire de la victoire du Front patriotique rwandais (FPR) contre l'ancien
régime ont réuni des représentants de l'armée venus de l'Ouganda, de la Zambie, du
Zimbabwe, de la Tanzanie, du Burundi et de l'Ethiopie. Lors de son discours à la nation,
le président rwandais Paul Kagamé a déclaré que la sécurité était toujours la
priorité majeure du pays et que l'armée rwandaise resterait dans la RDC voisine afin de
la garantir. "Je demande à tous les Rwandais d'être prêts à combattre pour la
sécurité, car sans la sécurité rien ne fonctionne" a souligné M. Kagamé,
dans des propos cités par des agences de presse. (IRIN 04/07/00)
6
Le ministre de l'agriculture, du cheptel et des forêts, Dr Ephraim Kabayija,
a présenté au parlement la politique de son ministère en matière de sécurité
alimentaire suite à une requête de l'assemblée nationale, a rapporté jeudi l'agence
rwandaise d'information (ARI). Dr Kabayija a souligné que la politique de son ministère
avait été revue afin d'augmenter la production de denrées alimentaires et de cultures
à destination commerciale, grâce à des méthodes telles que la conservation des eaux et
des sols, l'assèchement des marais et la production écologique, conformément à une
décision du cabinet prise en octobre 1999. L'objectif était aussi d'accroître la
production de produits faciles à stocker (riz, maïs, blé et sorgho) et d'encourager les
programmes spéciaux pour la culture de produits comme le manioc, les fèves et les pommes
de terre qui poussent bien dans certaines parties du pays, a-t-il dit. Le ministère
continuerait d'utiliser l'insémination artificielle et introduirait des animaux de bonnes
races afin d'améliorer la production de lait et de viande, dans le cadre d'une tendance
générale vers l'intensification, la spécialisation et la commercialisation de
l'agriculture, a ajouté Dr Kabayija. (IRIN 06/07/00)
7
Une enquête sanctionnée (sic !) par l'Organisation de l'unité
africaine (OUA) a accusé le Conseil de sécurité de l'ONU sous l'influence des
USA, la Belgique et la France d'être responsables de la mort de près de 800 000 Rwandais
lors du génocide de 1994. Cité par l'agence d'information DPA, le rapport intitulé
"Rwanda, le génocide évitable" a indiqué que les hiérarchies
catholiques et anglicanes du Rwanda ainsi que les gouvernements français et belge avaient
tous,"de part leur soutien massif en faveur des Hutus" joué un rôle
dans les massacres des Tutsis et des Hutus modérés par le gouvernement à majorité
hutue de Kigali. Le rapport a observé que le Conseil de sécurité avait été "guidé
sans relâche par les USA et ne s'était simplement pas assez soucié du Rwanda pour
intervenir comme il se devait. [...] Ce qui rend la trahison du Conseil de sécurité par
rapport à ses responsabilités encore plus intolérable est que le génocide n'était en
aucun cas inévitable" a ajouté le rapport. "Les faits montrent
cependant que le gouvernement américain était parfaitement au courant de ce qui se
passait, surtout pendant le mois du génocide" a précisé le rapport. Selon
AFP, le rapport a indiqué que le Rwanda avait droit à des réparations financières de
la part de la communauté internationale puisque cette dernière n'avait pas empêché les
massacres. L'enquête a été menée par un groupe international de personnes éminentes,
sous l'égide de l'ancien président botswanais Ketumile Masire. (IRIN 07/07/00)
Texte intégral du rapport : cliquez
ici.
11
Le parlement rwandais a élu les 12 membres d'une nouvelle commission
constitutionnelle, a annoncé lundi Radio Rwanda. Ces membres sont : Tito
Rutaremara, un membre fondateur du Front patriotique rwandais (FPR), Jean Mutsinzi,
Marie-Thérèse Mukabalisa, Judith Kanakuze, Emmanuel Twagira Mukiza, Alfred Mukezamfura,
Emmanuel Nsabimana, Augustine Nzindukiyimana le capitaine Jean-Baptiste Muhirwa, Umar
Hamidou, Jacob Kabare et Domitile Mukantaganzwa. Lors d'une interview avec IRIN en début
d'année, le président rwandais Paul Kagamé avait déclaré que cet exercice
constitutionnel s'accompagnerait d'une prospection des opinions à travers la nation. (IRIN
11/07/00)
14
Le gouvernement a annoncé sa décision
d'effectuer un recensement porte-à-porte sur l'ensemble du pays en vue de
déterminer combien de personnes ont trouvé la mort dans le conflit ethnique et politique
du Rwanda au début des années 90 et au cours du génocide de 1994 qui a suivi. Les
informations obtenues par le recensement seraient utiles pour déterminer le nombre exact
des victimes dont les familles pourraient avoir droit à un dédommagement, a rapporté la
BBC. Bien que le gouvernement ait insisté sur le fait que ce recensement n'avait qu'un
but administratif, on craignait au Rwanda que cette opération ne renforce les tensions
existantes entre Hutus et Tutsis. (IRIN 14/07/00)
Le président Paul Kagamé est arrivé vendredi au Kenya pour une visite
officielle de deux jours, ont rapporté les organes de presse. Il devait arriver jeudi
mais a reculé son voyage d'un jour. M. Kagamé doit tenir des consultations avec le
président kenyan, Daniel arap Moi. (IRIN 14/07/00)
21
L'organisation African Rights, basée à Londres, a demandé
l'ouverture d'une enquête sur un suspect du génocide, Jean-Baptiste Gatete,
accusé de diriger des meurtres dans la préfecture de Kibungo et la commune de Murambi
dans la préfecture de Byumba. Dans l'acte d'accusation, publié vendredi, l'organisation
a déclaré que Gatete "fait incontestablement partie de ces leaders du génocide
de 1994 au Rwanda qui sont encore en liberté. Il est réputé au Rwanda pour être un
extrémiste notoire et un génocidaire engagé.[...] A l'inverse de la plupart des auteurs
du génocide, Gatete ne faisait partie ni de l'armée ni du gouvernement à l'époque,
mais c'était une personnalité de forte influence, crainte par bon nombre de personnes
sur le plan local" indiquait le document. Bien qu'on ne sût pas exactement où
se trouvait Gatete actuellement, "de fortes allégations indiquent qu'il vit en
Tanzanie, qu'il s'est converti à l'Islam et qu'il a pris un nom musulman"
indiquait African Rights. (IRIN 21/07/00)
24
Des sources militaires ont fait état d'un regain de tension entre
les troupes ougandaises et rwandaises aux environs de la ville de Kanyabayonga,
dans le Nord-Kivu, sur des opérations lancées contre les milices rwandaises de
l'Interahamwe, tenues largement responsables du génocide de 1994, et contre les milices
congolaises locales, les Mayi-Mayi. (IRIN 24/07/00)
Le gouvernement rwandais doit
rapatrier des centaines de ses citoyens qui ont perdu leur emploi de ramassage de
thé dans les plantations de Kericho au Kenya. L'ambassadeur rwandais en poste au Kenya,
Joy Mukanyange, a indiqué à IRIN vendredi que le groupe est constitué de Rwandais qui
avaient été amenés au Kenya dans les années 30 et 40 par les colons pour travailler
sur leurs plantations de thé. D'autres sont venus entre les années 70 et 90 et se sont
installés dans la région de Kericho dans la province de Rift Valley au Kenya. Elle a
indiqué que ces gens avaient été des ouvriers agricoles toute leur vie mais que vers la
fin des années 80 et le début des années 90, les sociétés avaient commencé à les
licencier. (IRIN 24/07/00)
25
L'ancien premier ministre rwandais, Pierre-Célestin
Rwigema, a fui aux Etats-Unis et a demandé l'asile politique, ont rapporté
lundi les organes d'information. Rwigema a déclaré au service kinyarwanda de la BBC à
Chicago, ce lundi, qu'il avait été prévenu que sa vie pouvait être en danger s'il
retournait au Rwanda. Il a accusé le gouvernement du nouveau président rwandais, Paul
Kagamé, de museler les partis de l'opposition et a déclaré que le pays était, plus
fermement que jamais, entre les mains du Front patriotique rwandais (FPR), à
prédominance tutsie. Rwigema est parti en Europe il y a deux mois, soi-disant pour
assister à un mariage dans sa famille, mais de nombreux observateurs ont prédit qu'il ne
reviendrait pas au Rwanda. (IRIN 25/07/00)
26
Le propre parti de Rwigema, le Mouvement démocratique républicain
(MDR), a déclaré qu'il lui avait demandé de démissionner de la présidence du parti.
Dans un communiqué de presse, rapporté par la radio nationale mercredi, le MDR a fait
connaître son opposition aux commentaires de M. Rwigema qui étaient "basés sur
des idéologies dépassées... qui avaient provoqué plus tard le génocide de 1994".
Le parti a affirmé que la décision de Rwigema de partir en exil avait été motivée par
des "raisons personnelles". (IRIN 26/07/00)
Août 2000
1
Le parti de l'ancien premier ministre Pierre-Célestin
Rwigema, le Mouvement démocratique républicain (MDR), a déclaré qu'il
tiendra des élections pour élire son nouveau président, a rapporté l'Agence rwandaise
d'information (ARI). Le parti a destitué Rwigema de la présidence lorsqu'il s'est enfui
du Rwanda pour chercher asile aux Etats-Unis, accusant les autorités rwandaises de
conduire une dictature. Le secrétaire de direction du MDR, Christian Marara, a indiqué
à l'ARI que le vice-président du parti, Célestin Kabanda, assurerait la présidence par
intérim du parti, jusqu'aux élections prévues dans un mois. (IRIN 01/08/2000)
Le FMI a libéré 12,5
millions de dollars après avoir effectué un premier examen sur les résultats du Rwanda
dans le cadre du Mécanisme de croissance et réduction de la pauvreté. D'après un
communiqué du FMI, les membres du conseil de direction ont loué les autorités
rwandaises pour "avoir réussi à maintenir une stabilité macroéconomique
grâce à une croissance solide et à une inflation faible". La direction a
également salué "les fortes mesures que les autorités ont prises pour
résoudre les difficultés rencontrées en 1999 dans le domaine fiscal, et pour
accélérer les réformes structurelles où les progrès ont été plus lents que prévu".
"Ceci a permis de conclure le premier examen de la situation rwandaise et de
confirmer les efforts positifs du Rwanda dans sa stratégie économique" a
indiqué le communiqué. (IRIN 01/08/2000)
2
La secrétaire d'Etat britannique pour le
développement international, Claire Short, a fait savoir que son
gouvernement soutiendra les "efforts en vue de garantir la réalisation de
perspectives encourageantes pour le peuple rwandais" selon l'organisme
britannique, le Fonds de développement pour le développement international (DFID). Mme
Short s'exprimait à l'issue d'une visite au Rwanda le mois dernier. "Préparer
une stratégie de réduction de la pauvreté et se qualifier pour obtenir un allègement
de la dette, très nécessaire pour ce pays, seront parmi les priorités du gouvernement
[rwandais] ces six prochains mois" a indiqué le DFID.(IRIN 02/08/2000)
8
Plus de 1 000 soldats rwandais sont rentrés chez eux,
à pied depuis la RDC, a rapporté l'AFP, citant un commandant militaire, le général
Kayumba Nyamwasa. Il a indiqué lors d'une cérémonie se déroulant dans la capitale
rwandaise, Kigali, que 1 004 soldats et officiers du 75e bataillon avaient été rappelés
après près de deux ans passés en RDC. "Partis de Kisangani, ils ont marché
pendant deux semaines en passant par Lubutu, Walikale [en RDC] et Cyangugu {au Rwanda]. A
partir de là, des véhicules les ont amenés à Kigali" a-t-il dit. Le Rwanda
et l'Ouganda ont accepté de démilitariser Kisangani après que leurs troupes se furent
affrontées en juin, la troisième fois dans cette ville. L'Ouganda a déjà commencé à
retirer 4 000 hommes de RDC. (IRIN 08/08/2000)
Presque toutes les stations
d'essence de Kigali ont fermé à la suite d'une augmentation du prix des
produits pétroliers, a rapporté l'Agence rwandaise d'information (ARI). La police a dû
intervenir pour rétablir la circulation fortement perturbée par les files d'automobiles
stationnées devant les pompes à essence des quelques stations encore ouvertes. La
fermeture des stations d'essence a été provoquée par la décision du gouvernement
d'augmenter le prix du carburant sans l'accord des négociants de pétrole. Les
négociants ont déclaré qu'ils travailleraient à perte et avaient par conséquent
décidé de fermer leurs stations. La décision du gouvernement a fait monter les prix des
biens de consommation et les coûts de transport pour les habitants de banlieues. Selon la
radio officielle, le gouvernement et les négociants se sont réunis ultérieurement et
ont publié un communiqué annonçant la création d'un comité technique chargé
d'examiner les variations des prix du pétrole sur les marchés internationaux ainsi que
la fluctuation des taux de change du dollar contre le franc rwandais. (IRIN
08/08/2000)
9
L'Envoyé spécial de l'ONU pour la République
démocratique du Congo, Kamel Morjane, a prudemment salué, mardi, une
proposition de désengagement du Rwanda qui s'engage à reculer de 200 km de tous ses
fronts sur le territoire congolais, afin de permettre le déploiement des observateurs de
l'ONU. "Nous tiendrons bien sûr, des consultations avec les autres parties sur
cette disposition car l'ONU aura très certainement besoin de moyens pour faire ceci et
une large coopération de toutes les parties est nécessaire pour contrôler cette zone"
a-t-il indiqué à Radio France Internationale. La proposition rwandaise, selon des
experts militaires, créerait un large couloir de Dekese au centre de la RDC jusqu'à Moba
sur les rives orientales du Lac Tanganyika. Les responsables rwandais indiquent qu'ils
soutiennent totalement l'accord de Lusaka et le déploiement de l'ONU en RDC. (IRIN
09/08/2000)
10
Le gouvernement rwandais a publié mercredi un
communiqué sur sa proposition d'un plan de désengagement pour la RDC. Dans le document,
le Rwanda se déclarait préoccupé par les "retards inutiles" pris
dans l'application de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka. "L'accord est signé
depuis un an, et pourtant les travaux effectués par la Commission militaire mixte (CMM)
et le Comité politique ont été constamment entravés par les nombreuses violations du
cessez-le-feu commises par le gouvernement de Kinshasa" indiquait le
communiqué. Le texte faisait notamment référence aux violations perpétrées dans la
province de l'Equateur mais soulignait que le Rwanda était prêt à faire "tout
son possible" pour faciliter l'application de l'accord. "Le Rwanda
propose d'avoir une zone d'au moins 200 km de large sur une ligne partant de Dekese, dans
la zone centrale, jusqu'à Moba dans la zone orientale" a indiqué le
communiqué. "Ceci se fera en plusieurs phases, mais à condition que l'ONU soit
entièrement responsable de la zone de désengagement" ajoutait le texte. Le
communiqué espérait que l'ONU honorerait ses responsabilités stipulées dans l'accord
de Lusaka ainsi que ses propres résolutions, encourageant d'autres signataires à imiter
la proposition du Rwanda. (IRIN 10/08/2000)
11
Le gouvernement rwandais a demandé à l'ONU
de déployer des troupes sur les positions de la ligne de front rwandaise en RDC en vue
d'empêcher des violations de l'accord de paix de Lusaka. "Il appartient à l'ONU
d'accepter notre offre de retrait à 200km de nos positions de ligne de front pour qu'elle
puisse déployer ses moniteurs". Il a indiqué que M. Kabila n'avait pas le
droit de veto sur le déploiement des forces en RDC. "S'il ne veut pas de casques
bleus dans sa région, ils peuvent être déployés ailleurs" a ajouté M.
Mazimhaka. Il a promis que le Rwanda protègerait les soldats de l'ONU s'ils venaient à
être attaqués. "S'ils sont attaqués, en tant qu'Etat membre de l'ONU, nous
viendrons à leur rescousse, mais ceci devrait être la responsabilité de chaque Etat
membre d'intervenir et de les protéger" a-t-il commenté. Entre-temps, le
ministre zimbabwéen des affaires étrangères, Stan Mudege, a indiqué jeudi, lors d'une
conférence de presse, que le gouvernement de RDC était mécontent de la manière dont
l'ONU entendait déployer sa force d'interposition dans le pays. Il a indiqué que cette
question serait réglée lors du sommet de Lusaka qui réunira lundi tous les
belligérants. (IRIN 11/08/2000)
14
Un projet de loi visant à modifier les divisions
administratives du Rwanda est actuellement débattu à l'Assemblée nationale, a
rapporté l'agence rwandaise d'information. Un grand nombre de divisions actuelles
remontent à l'ancien régime de l'ex-président Juvénal Habyarimana. Parmi les
propositions présentées à l'Assemblée, on note le remplacement des
"préfectures" par des "régions", des "communes" par des
"districts". Les "secteurs" et "cellules" restent
inchangés. La "cité", la "municipalité", la "ville" et le
"centre d'affaires", sont parmi les structures urbaines proposées, a
rapporté l'ARI. (IRIN 14/08/2000)
Plus de 40.000 personnes atteintes du SIDA sont
mortes au Rwanda pour la seule année 1999, a révélé le Directeur du Programme
national de lutte contre ce fléau, M. Innocent Ntaganira. Le Rwanda
compte par ailleurs actuellement plus de 400.000 autres personnes vivant avec le VIH-SIDA
et plus de 200.000 orphelins de cette maladie, classée "catastrophe nationale",
selon M. Ntaganira. Il a indiqué que 30 pour cent des femmes qui affectuent leur
consultation pré-natale sont "séropositives". Selon les statistiques
du programme, une personne sur dix, dans la tranche d'âge comprise entre 15 et 25 ans,
serait également séropositive dans un pays ou 60 pour cent de la population est jeune. (PANA
14/08/2000)
15
Le Président rwandais, Paul Kagame
devrait effectuer une visite aux USA à partir du 6 septembre prochain. Il devrait
commencer sa visite par un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU le 06/09 avant
de se rendre à Washington DC où il devrait s'entretenir avec des officiels de la Banque
Mondiale et du Fonds Monétaite International (FMI). Une source proche du président a
indiqué que le chef de l'état devrat également rencontrer plusieurs personnalités
rwandaise ayant pris le chemin de l'exil ces derniers mois dont Joseph Kabuye Sebarenzi
(ancien président de l'ANT), Augustin Ntezilyayo (ancien Ministre de la Justice) et
Pierre-Célestin Rwigema (ancien Premier ministre). (Monitor 15/08/2000)
16
Le président zimbabwéen Robert Mugabe
s'est élevé contre son homologue et allié congolais, le président Laurent-Désiré
Kabila qui a refusé toute concession sur deux points essentiels du processus de
paix : le déploiement des casques bleus et l'acceptation du médiateur pour le dialogue
inter-congolais. S'exprimant mardi à l'issue du sommet avorté de Lusaka, M. Mugabe a
indiqué à IRIN que M. Kabila "doit se mettre à écouter les dirigeants de la
CDAA (Communauté de développement des pays d'Afrique australe - SADC), sinon aucun
progrès ne pourra être réalisé". Dans un communiqué publié à propos de ce
sommet, les dirigeants de la CDAA ont lancé un appel à M. Kabila pour qu'il reconsidère
sa position et ont fait planer des menaces de sanctions. Le président zambien, Frederick
Chiluba, médiateur désigné par la CDAA, a déclaré mardi, à l'issue de la
rencontre, que M. Kabila avait été fermement prié d'accepter la médiation de l'ancien
président du Botswana, Ketumile Masire, et d'offrir les conditions nécessaires au
déploiement des casques bleus. Le président rwandais, Paul Kagamé, a
déclaré que M. Kabila "ne peut pas se permettre de s'opposer [seul] aux autres
parties". S'exprimant lors d'une conférence de presse à Kigali, à son retour
de Lusaka, il a fait savoir que le sommet avait abouti à un "consensus clair",
à savoir que le gouvernement de RDC était responsable de l'échec du processus de paix
de Lusaka. Il pensait que le dernier sommet de Lusaka avait été positif dans la mesure
où les protagonistes avaient réaffirmé leur soutien au processus de Lusaka. Le journal
ougandais semi-officiel 'New Vision' a condamné mercredi "l'intransigeance"
de Kabila et a indiqué qu'on devrait le forcer à respecter l'accord de Lusaka. "Kabila
veut la guerre" commentait le journal. "Kabila devrait être tenu
responsable ... la communauté internationale ne devrait pas le laisser ébranler les
efforts de paix." L'afrique "n'a pas besoin de la mentalité de Kabila
maintenant ... au contraire, les Africains devraient s'unir et l'obliger à accepter la
paix" poursuivait l'article. Les Etats-Unis ont également sévèrement mis en
garde M. Kabila, a rapporté l'AFP. "Les Etats-Unis appellent le gouvernement de
Kinshasa à honorer cet accord [l'accord de paix de Lusaka] qu'il a signé et à rejoindre
toutes les autres parties dans le cadre d'une résolution coopérative du conflit
congolais" selon les propos d'une responsable de la mission américaine auprès
de l'ONU, Nancy Soderberg. L'ONU, pour sa part, a fait savoir qu'elle
attendait de recevoir de plus amples informations sur cette rencontre avant de réagir
officiellement. "S'il y a eu un échec dans les pourparlers, nous le regrettons,
mais nous devons voir d'abord ce qu'il en a été" a déclaré le porte-parole
de l'ONU, Manoel de Almeida e Silva. L'OUA a appelé le gouvernement de RDC à créer un
"environnement favorable" au déploiement des casques bleus. Prenant la
parole à Dar es Salaam, le Secrétaire général de l'OUA, Salim Ahmed Salim,
a déclaré que le gouvernement de M. Kabila "avait montré qu'il n'était pas
d'accord avec les principes de l'accord de paix de Lusaka" a rapporté la radio
tanzanienne. (IRIN 16/08/2000)
Le Ministère rwandais de la Santé a indiqué que dans plusieurs
secteurs de la préfecture de Gitarama, au 45 personnes sont décédées de la méningite
depuis la mi-juillet. Selon l'agence PANA, "les zônes les plus touchées par
l'épidémie sont situées tout le long de l' axe routier reliant Kigali, la capitale, et
Butare, la seconde ville du pays, dans le Sud, selon les indications fournies mercredi
[...] par le chef de l'Unité de gestion des urgences au ministère de la Santé, le Dr
Ruben Sahabo. [...] Au moins 36 déces ont été enregistrés au 11 aout dernier
dans plusieurs se cteurs de la commune de Tambwe et 9 autres dans celle de Ntongwe, a
précisé M. Sahabo". L'administration locale et le Ministère de la Santé ont
prévu de vacciner 64.000 personnes dans six communes de la préfecture de Gitarama. (PANA
16/08/2000)
18
Les autorités rwandaises ont annoncé
vendredi que le pays tiendrait cette année des élections municipales, a rapporté
Reuters. Le secrétaire permanent au ministère des administrations locales, Protais
Musoni, a indiqué que le scrutin aurait lieu en octobre ou en novembre, et
élirait les maires de 104 communes. Reuter a précisé que ce serait la seconde d'une
série d'élections promises par le gouvernement. L'an dernier, les électeurs ont choisi
plus de 10 000 chefs de village. M. Musoni a indiqué que les maires seraient "élus
au mérite, et non en fonction de leur appartenance politique ou ethnique". (IRIN
18/08/2000)
Le président rwandais, Paul Kagamé, s'est déclaré mécontent
à l'égard de "certains Rwandais" qui fuient le pays et d'autres qui
répandent des rumeurs sur une revanche présumée de la part du gouvernment, et les a
décrits comme étant "antipatriotiques" a rapporté jeudi l'Agence
rwandaise d'information (ARI). M. Kagamé a expliqué que certaines personnes se sont
enfuies du pays en raison des rumeurs répandues par des "suspects du génocide"
selon lesquelles les tribunaux de la "gacaca" sont destinés à "entamer
une revanche" contre les Hutus. Selon ses propos cités par l'ARI, le préfet de
Kibungo, Eugène Barikana, a déclaré que les rumeurs répandues par les réfugiés qui
vivent encore dans les camps de réfugiés en Tanzanie avaient poussé d'autres citoyens
à quitter le pays. (IRIN 18/08/2000)
21
Un projet de modernisation pour la ville de Kigali
à l'horizon 2020 a été présenté. Selon l'agence PANA, une "source officielle"
à Kigali a indiqué qu' "autoroutes, voies
ferrées, lacs artificiels, zones séparées pour les industries, l'administration, les
résidences, le sport, les loisirs, sont prévus dans les projets du nouveau schéma
directeur d'aménagement et d'urbanisation de la capitale rwandaise d'ici à l'an 2020".
Le Préfet de Kigali, Marc Kabandana a précisé que la ville doit passer d'une superficie
de 11.200 ha à 34.900 ha "à l'échéance du schéma directeur". La
population devrait, elle, passer de "600.000 habitants actuellement [à] 1,5
million dans une vingtaine d'années". De plus, "52 pour cent de la
population de Kigali vit dans des zones non urbanisées. [...] La ville ne compterait que
9.000 ménages, soit 10 pour cent des habitants de l'agglomération, établis dans les
zones de confort, avec un accès à toutes les facilités sanitaires individuelles. [...]
Seulement 40 pour cent des habitants de Kigali vivent dans des conditions raisonnables"
a affirmé M. Kabandana. "Dans ces conditions, il est temps de trouver des
réponses durables à la situation actuelle de "non planification" de la
capitale rwandaise. Il en résulte un habitat "chaotique et insalubre", combiné
à une forte pression démographique qui s'est accentuée en 1994, avec le retour massif
de plusieurs milliers de réfugiés" a-t-il ajouté. (PANA 21/08/2000)
24
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, M.
André Bumaya, a rejeté, la dernière offre du président Kabila,
de "tenir un sommet direct avec ses homologues rwandais, ougandais et burundais sur
la crise" en RDC. Kabila récuse les accords de paix de Lusaka, signés en juillet
1999 et les considère "dépassés". Il propose un "dialogue direct"
avec le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi. André Bumaya a indiqué à l'agence PANA qu'
"une telle proposition participe de la diversion par rapport aux engagements pris
à lusaka par toutes les parties au conflit. [...] Ce qui est urgent aujourd'hui, a
estimé le ministre, c'est de faire l'économie du temps et passer directement à la mise
en application des accords. [...] Ce sont de bons accords, péniblement négociés et qui
(..) ne sont actuellement mis en cause par aucune autre partie, (..)". Il
considère la proposition du président congolais comme "un raccourci destiné à
contourner Lusaka et éviter l'arbitrage de la communauté internationale lors du dialogue
inter-congolais tel que prévu par les accords". (PANA 24/08/2000)
25
Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des
Nations Unies en RDC, Kamel Morjane, a déclaré que le président Laurent-Désiré
Kabila avait accepté le déploiement de troupes des Nations Unies dans les zones
tenues par le gouvernement. Dans un entretien accordé à IRIN jeudi, il a indiqué que
cette percée intervenait après les entretiens que l'envoyé spécial des Nations Unies,
l'ancien président nigérian, le général Abdulsalami Abubakar, a eu à Kinshasa avec M.
Kabila. Il a indiqué qu'une décision de déployer les troupes des Nations Unies serait
prise après un réexamen de la situation par le Conseil de Sécurité. La décision du
gouvernement de RDC de permettre le déploiement des casques bleus suit de près une
extension du mandat de la MONUC. [Le texte intégral de l'entretien est présenté dans un
dossier IRIN publié
séparément le 25 août].
(IRIN 25/08/2000)
Une délégation rwandaise, conduite par le Dr Charles
Muligande (secrétaire général du FPR) a eu des discussions avec le Commissaire
Politique National (NPC) ougandais, James Wapakhabulo le 23/08 à Kampala. Charles
Muligande a déclaré à la presse, juste avant son départ de l'aéroport d'Entebbe que
cette réunion faisait suite aux discussions tenues par les présidents Museveni et Kagame
en juillet. Le cas des étudiants rwandais ayant fui en Ouganda a été abordé et Charles
Muligande a annoncé que le gouvernement ougandais négociait avec les gouvernements du
Canada et des Etats Unis sur la possibilité de leur offrir l'asile. (Reuters 25/08/2000)
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