Voici une sélection non exhaustive des moments
forts de l'actualité rwandaise du mois en cours. Vous trouverez les actualités des mois
précédents dans les pages "Archives actualités" de janvier à avril 2000 et de mai à août 2000.
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1
Le Kenya va envoyer une équipe d'officiers
militaires au Rwanda afin d' "aider ce pays à reconstruire ses forces armées
après des années de guerre" selon l'agence PANA. "Quatre officiers
kenyans sont déjà au Rwanda, alors que 40 autres devraient bientôt les rejoindre pour
commencer cet entraînement qui, selon M. Sunkuli, durerait pour une période initiale de
six mois, mais pourrait être prolongé si cela était nécessaire" a précisé
l'agence. Le ministre Kenyan de la Défense, M. Julius Sunkuli, a
déclaré que les deux pays avaient signé un protocole d'accord en matière de défense.
"Le Rwanda se rapproche un peu plus de la communauté d'Afrique de l'est et nous
pensons tous que ce pays ne devrait pas en être exclu" a t-il déclaré. Quant
au ministre rwandais de la défense, le Lt. Col. K. Habyarimana, il a
expliqué qu' "aucun pays ne peut garantir une sécurité adéquate sans l'aide
de ses voisins, ce qui explique que le Rwanda cherche à établir de bonnes relations
(dans) la région des Grands lacs et avec les pays d'Afrique de l'Est. [...] Nous
espérons aussi signer avec le Kenya des accords similaires dans le domaine de
l'agriculture et dans d'autres secteurs économiques".
(PANA 01/09/2000)
Le Président Kagame "prêt" à
garantir la sécurité et les moyens nécessaires au retour d'exil de l'ancien Premier
ministre, Faustin Twagiramungu, actuellement réfugié en Belgique. Selon
PANA, "des informations persistantes dans les médias rwandais font en effet
état de la volonté de Rwagiramungu de rentrer de cinq ans d'exil, suite à des
tractations en cours avec le pouvoir en place au Rwanda. Le président rwandais a
déclaré, lors d'une conférence de presse vendredi à Kigali, qu'il est disposé à
faciliter ce retour, y compris "en payant de ma poche" le ticket retour
de Twagiramungu, et en mettant à sa disposition, "tous les éléments
nécessaires" à sa sécurité. Selon l'hebdomadaire en langue nationale
"UMUSESO" qui cite des sources rwandaises, un passeport aurait déjà été
fourni à l'ancien Premier ministre par l'intermédiaire d'un haut fonctionnaire de
l'Union Européenne. Paul Kagame a également annoncé le retour imminent d'un ancien
ministre de la justice rwandaise Faustin Nteziryayo sous le régime déchu et encourage
tous les autres rwandais en exil, à renter chez eux, conformément à leurs droits".
(PANA 01/09/2000)
6
Mardi 5/09, un accident de la route a
coûté la vie à 39 personnes sur la commune de Gisuma (préfecture de
Cyangugu). De plus, 81 personnes ont été grièvement blessées. Selon les premiers
témoignages, un bus appartenant à la société d'Etat des transports en
commun est entré en collision avec un cammon en stationnement a
précisé l'office rwandais de l'information (ORINFOR). Le chauffeur du bus
en est sorti légèrement blessé et a pu déclaré à la police qu'il avait "perdu
le contrôle de son engin suite à des défaillances techniques dans le système de
freinage".Seuls un bébé d'une année et trois mois ainsi qu'un adulte sont
sortis indemnes de l'accident dans lequel ont péri au moins trois étrangers, deux
enseignants congolais et un Tanzanien. "Les blessés sont actuellement soignés
dans différents hôpitaux de Cyangugu et la plupart auraient peu de chances de s'en
sortir compte tenu de la gravité de leurs blessures" ont estimé des sources
médicales. D'autres sources ont mis en cause la ''surcharge'' et la ''vétusté''
du bus.
(PANA 06/09/2000)
Selon l'agence Associated Press (AP), "des
miliciens hutus rwandais ont opéré un raid dans un sanctuaire réservé aux gorilles
dans le sud-est de la RDC, faisant quatre morts, un jour seulement les meurtres de six
civils dans les faubourgs de Goma". Moise Nyarugabo,
vice-président du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), un journaliste
congolais, un soldat et deux guides travaillant dans le parc ont été tués mardi à
l'aube lors de l'attaque. ''Nous n'avons pas de détails sur les blessés. Nous
tentons de secourir ceux qui ont survécu et nous ne savons pas si d'autres personnes ont
été tuées'', a-t-il déclaré. De plus, selon AP, "des maisons ont été
pillées, et vivres, médicaments et argent volés par les miliciens, qui se sont alors
retirés vers l'intérieur du parc national de Virunga".
(AP 06/09/2000)
Le gouvernement rwandais a accepté la privatisation de la
compagnie de télécommuncation Rwandatel.
Selon Radio Rwanda, cette décision a été prise lors d'un conseil des ministres
extraordinaire.
(IRIN 06/09/2000)
L'UNESCO vient de remettre au gouvernement
rwandais "un lot de matériel didactique destiné à appuyer les efforts du pays
en matière d'alphabétisation des adultes". Selon PANA, "le lot d'une
valeur de 5 millions de francs rwandais (12.315 US$) est constitué de 7.000 certificats
vierges, 5.000 cahiers, plusieurs cartons de stylos et de livres de lecture et de calcul".
Mme Odette Nyiramirimo, secrétaire d'Etat au ministère de
l'administration locale, chargée des affaires sociales a déclaré que "ce geste
louable de l'UNESCO arrive à la veille de la journée internationale de
l'alphabétisation, annuellement célébrée le 8 septembre". Selon elle, "10.000
adultes rwandais terminent cette année une formation en lecture, écriture et calcul
équivalant à trois années d'école primaire". Mme Nyiramirimo a estimé que
l'analphabétisme touchait 51,8 pour cent de la population au Rwanda et elle considère le
phénomène comme "un véritable frein à l'épanouissement des individus"
et au développement du pays. Elle a révélé que 864.600 adultes (dont 302.400 hommes et
562.600 femmes) sont actuellement inscrits aux cours d'alphabétisation dans 3.120 centres
où interviennent 5.700 formateurs, en partie bénévoles.
(PANA 06/09/2000)
7
Lors d'un entretien donné à l'agence de presse Reuters, le
président Kagame a justifié l'occupation par son armée de la RDC. Selon lui,
il s'agit du meilleur moyen d'éviter un nouveau génocide. Il a en outre accusé
Laurent-Désiré Kabila de continuer à soutenir les miliciens interahamwe et que ceux-ci
"combattaient maintenant aux côtés de l'armée de Kabila". "Kabila
sait d'où vient le problème. Il s'agit de sa complicité avec ces éléments, des
éléments préparés et prêts à répéter des actes de génocide contre notre peuple",
a dit Kagame dans un entretien à Reuters en marge du sommet du millénaire de l'Onu.
"Devons nous rester les bras croisés et laisser faire un nouveau génocide? Je
ne le pense pas. Nous nous occupons de ces forces impliquées dans le génocide au Rwanda
et dans la région. [...] Notre engagement au Congo n'est pas destiné à créer des
problèmes à ce pays mais nous ne faisons que répondre à un problème qui s'impose à
nous, un problème de sécurité nationale, un problème qui menace constamment de
déboucher sur une répétition des événements de 1994".
(Reuters 07/09/2000)
Une milice hutue rwandaise a tué au moins 13
personnes et blessé neuf autres lors de deux attaques lancées dans la région
contrôlée par les rebelles de RDC à l'est du Congo, a indiqué jeudi à IRIN un haut
responsable de la rébellion. "Un groupe de l'Interahamwe a lancé une courte
attaque mardi dans la région de Kibumba à l'extérieur de Goma faisant un total de
quatre morts. Nos forces ont réagi rapidement et tué trois des assaillants. Dans la
même journée, un autre groupe a attaqué des chercheurs sur l'environnement dans un parc
national aux abords de la frontière avec le Rwanda, tuant neuf personnes" a
informé IRIN le vice-président du Rassemblement congolais pour la démocratie
(RCD-Goma), Moise Nyarugabo.
(IRIN 07/09/2000)
8
Le pape, Jean-Paul II, a accordé une audience privée de
vingt minutes à Augustin Misago, l'ancien évêque de Gikongoro qui
avait été acquitté au mois de juin lors de son procès pour crimes de génocide. Avant
l'audience, Augustin Misago avait déclaré à l'agence Fides (agence de presse du
Vatican) qu'il était venu en Europe pour un traitement pour le coeur et rencontrer le
pape."Les médecins ont dit que je pouvais reprendre mon travail. J'ai hâte de
retourner dans mon diocèse".
(AP 08/09/2000)
Les vols à main armée et autres
actes de banditisme sont en recrudescence à Kigali, obligeant les forces de
police à se montrer plus coercitives, apprenait-on dans un bulletin diffusé par l'agence
rwandaise d'information (ARI). Selon les propos du porte-parole de la police, Tony
Kurumba, rapportés par l'ARI: "Suite à la nouvelle vague de banditisme
et de vols à main armée frappant Kigali, la police avait arrêté six voleurs et tué
deux autres malfrats". Le porte-parole de la police rwandaise a indiqué à
l'ARI : "De tels actes de banditisme sont perpétrés par des soldats
démobilisés, de jeunes sans emploi et des déserteurs militaires qui possèdent des
armes et s'en servent comme moyens de survie". Des sources diplomatiques ont
confié à IRIN que le nombre de vols à main armée a augmenté ces deux derniers mois.
(IRIN 11/09/2000)
Le Conseil de défense du suspect de
génocide, Jean-Bosco Barayagwiza, a demandé à deux juges du Tribunal
pénal international pour le Rwanda (TPIR) de se retirer du dossier, à l'issue de leur
récente visite au Rwanda. L'avocat-conseil, cité par l'agence d'information
indépendante Hirondelle, demande que le président du TPIR, Navanethem Pillay et son
vice-président Eric Mose se retirent du procès. Les deux magistrats, ainsi que trois
autres juges du TPIR, se sont rendus au Rwanda à la fin du mois d'août, pour visiter
deux sites du génocide et rencontrer le président rwandais, Paul Kagamé ainsi que le
procureur près la Cour suprême rwandaise, Gérald Gahima. "Avec respect, nous
vous prions de vous retirer du procès de Barayagwiza suivant les dispositions de
l'article 15 du Règlement de procédures et de preuves", a déclaré la
Défense. "Des rencontres avec MM. Kagamé et Gahima, dans un cadre non
judiciaire, quand l'entente en vue de commettre le génocide et les crimes contre
l'humanité, qui sont les charges retenues contre notre client sont le motif de la
rencontre, sont hautement non appropriées" a fait valoir le conseil. "L'apparence
de l'inconvenance est exacerbée par le fait que cette rencontre intervient trois semaines
après le début du procès". L'article 15 du Règlement de procédures et de
preuves du TPIR, prévoit que les juges se retirent d'un dossier s'ils y ont un intérêt
personnel ou s'ils sont dans une situation qui pourrait compromettre leur impartialité.
M. Barayagwiza est un ancien politique. Il est aussi fondateur de la Radio télévision
des Mille Collines (RTLM) et de la publication anti tutsie Kangura. Il sera prochainement
jugé conjointement avec deux autres suspects liés aux "médias de la haine"
qui auraient incité à commettre le génocide au Rwanda en 1994. Le procès est prévu le
18 septembre.
(IRIN 11/09/2000)
Une équipe du Programme Alimentaire
Mondial (PAM), qui a effectué un bilan de milieu de trimestre de l'Opération
régionale des Grands Lacs (protracted relief and recovery operation - PRRO), a
recommandé la poursuite de la phase d'expansion dans les quatre pays concernés. Dans son
rapport d'urgence hebdomadaire, le PAM a indiqué que l'équipe, dont le mandat consistait
à évaluer les progrès effectués et à fournir des recommandations sur les actions
futures, s'est rendue au Burundi, au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda. Elle a recommandé
l'expansion de l'aide de longue durée (activités de soutien nutritionnel et alimentation
ciblée, alimentation pour réfugiés de longue durée), une distribution générale, une
alimentation sélective et un soutien dans les zones touchées par les réfugiés. Cette
expansion inclurait la mise en place de programmes de 'travail contre nourriture' dans les
zones agricoles, d'infrastructures élémentaires et de projets de protection des
semences. Ils ont recommandé le choix d'une réponse au niveau régional pour sa
souplesse.
(IRIN 11/09/2000)
12
La communauté belge francophone
a annoncé, la semaine dernière, à Bruxelles, qu'elle entendait renforcer sa
coopération avec l'Afrique centrale. Les cinq projets suivants vont être lancés :
- Poster un travailleur volontaire dans chacune des quatre écoles belges, à Bujumbura,
Kinshasa, Lubumbashi et Kigali, essentiellement pour améliorer l'accessibilité à ces
écoles et encourager le retour des investisseurs et de leurs enfants.
- Financer la nouvelle phase du projet de l'UNICEF 'Bâtissons la paix' au Burundi, qui
prévoit la formation d'enseignants dans les écoles primaires.
- Soutenir les programmes de l'UNESCO sur l'enseignement pour la paix et la résolution
des conflits à l'Université nationale du Burundi et les programmes sur la santé
publique, la médecine préventive et la communication sociale à l'Université de
Lubumbashi.
- Créer un centre de documentation pour les étudiants et les chercheurs de Kinshasa
- Financer la Maison des femmes au Burundi
Le coût total de ces cinq projets s'élèvera à 445 000 dollars. Ce montant viendra
s'ajouter au budget régulier de la communauté francophone pour l'Afrique centrale, qui a
été augmenté de 10 pour cent à hauteur d'1,4 million dollars pour l'année 2000.
(IRIN 12/09/2000)
13
Plus de 600 familles ont occupé trois
écoles primaires en signe de "protestation" contre une
directive du gouvernement les priant de quitter les maisons qu'ils occupaient "illégalement"
dans la préfecture de Gisenyi, au nord-ouest du pays. Un fonctionnaire du bureau de l'ONU
pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Kigali a déclaré à IRIN que
ces familles étaient "parmi les plus pauvres" et faisaient partie d'un
grand nombre de personnes qui avaient été rapatriées suite aux guerres de 1952 (sic-
serait-ce plutôt de 1962 ?) et de 1973. Ces familles avaient occupé près de 11 000
maisons. D'après le responsable de l'ONU, la radio nationale avait diffusé la directive
du gouvernement ordonnant à tous les occupants "illégaux" de vider
les lieux d'ici le 10 septembre 2000. "Quelques familles sont parvenues à louer
des maisons, mais près de 600 - les plus pauvres d'entre elles - qui n'avaient pas les
moyens de payer un loyer, occupent les écoles en signe de protestation" a
expliqué le responsable. Le ministère des travaux publics serait en train de leur
allouer des parcelles de terrain. Toutefois, a-t-il poursuivi, selon de récentes
informations, cette protestation se déroulait "dans la paix" et aucun
incident n'avait été signalé. Les écoles primaires de Gisenyi doivent rouvrir lundi
prochain, ce qui permet de penser que les "autorités vont tenter de résoudre
cette question d'ici là" a ajouté le membre de l'ONU.
(IRIN 13/09/2000)
Les habitants de la préfecture de
Gisenyi, au nord-ouest du Rwanda, à la frontière de la RDC, ont été sommés
de "donner un coup de main au personnel de la sécurité" en vue de
lutter contre "toute sorte d'insécurité dans la région". Selon les
propos du préfet de cette région, Fidèle Mitsindo, cités par l'Agence
rwandaise d'information (ARI) et la British Broadcasting Corporation, chaque personne
"est essentiellement chargée d'assurer la sécurité à son domicile".
Selon l'ARI, il aurait sévèrement mis en garde les personnes qui refuseraient de
participer aux patrouilles nocturnes pour des raisons religieuses : "Les
patrouilles nocturnes sont une obligation pour chaque habitant quelle que soit son
appartenance religieuse". Il a également condamné les dirigeants locaux qui
acceptaient des pots-de-vin en échange de services rendus, déclarant que "ceci
pouvait, d'une manière ou d'une autre, engendrer un climat d'insécurité".
(IRIN 13/09/2000)
Près de 25 hectares de forêt
entourant l'université nationale du Rwanda à Butare, dans le sud du Rwanda, ont
été détruits mardi par un incendie provoqué accidentellement par un homme d'affaires,
M. Wandai, apprenait-on sur les ondes de la BBC d'après un bulletin de la radio
rwandaise. M. Wandai, résidant à Butare, aurait allumé un feu dans une vallée où il
fait paître son troupeau. Le feu se serait par la suite propagé.
(IRIN 13/09/2000)
Les autorités rwandaises et
tanzaniennes se sont récemment entretenues, dans la région de Kagera au
nord-ouest de la Tanzanie, sur les moyens de rapatrier les Rwandais réfugiés en
Tanzanie. L'Agence rwandaise d'information (ARI), suivie par la British Broadcasting
Corporation (BBC), a rapporté mardi que le préfet de Kibungo [au Rwanda à la frontière
avec la Tanzanie], Eugène Barikana, avait rencontré des réfugiés "qui sont
délibérément restés en Tanzanie" pendant sa visite. La semaine dernière,
plus de 40 réfugiés sont retournés "librement" au Rwanda, et
auraient demandé au gouvernement d'encourager ceux qui étaient restés en Tanzanie à
revenir chez eux, "car ce qui se dit dans les camps sur le Rwanda est totalement
différent de ce qui se passe réellement". D'après l'ARI, la plupart des
réfugiés ne voulaient pas retourner au Rwanda par crainte d'être accusés de crimes
commis pendant le génocide de 1994. D'autres personnes ont quitté le Rwanda suite à la
propagation de rumeurs et de campagnes lancées par les réfugiés du camp de Ngara selon
lesquelles le gouvernement organisait des représailles contre la population hutue par le
biais des tribunaux participatifs de la "gacaca". M. Barikana a enjoint
aux réfugiés de ne pas écouter les "mensonges répandus par les auteurs du
génocide sur le gouvernement". Les autorités tanzaniennes ont promis de se
rendre au Rwanda "prochainement". Le gouvernement rwandais a rapatrié
depuis 1994 plus de deux millions de Rwandais des pays limitrophes, a signalé l'ARI.
(IRIN 13/09/2000)
14
L'ancien ministre rwandais de la
justice, Faustin Ntaziryayo, est rentré du Canada où il séjournait en exil, a
indiqué à IRIN un haut fonctionnaire du gouvernement rwandais. "Il est ici
depuis lundi soir. Il n'avait pas besoin de partir en exil, la politique du gouvernement
prévoit que tous les Rwandais retournent librement chez eux et participent à la
reconstruction de leur pays" a indiqué le fonctionnaire. Faustin Ntaziryayo, un
Hutu, a été ministre de la justice pendant une courte période après l'accession au
pouvoir du FPR. Il s'est ensuite enfui aux Etats-Unis.
(IRIN 14/09/2000)
Valens Kwitegetse, journaliste au magazine
gouvernemental en kinyarwanda "Imvaho" a fui le Rwanda et se cache en Ouganda
où il a demandé l'assistance de la Commission Ougandaise des Droits de l'Homme (UHRC).
Selon le journaliste, sa vie serait en danger au Rwanda où des "éléments
négatifs" de l'armée menacent sa vie suite à une investigation qu'il a mené.
Valens Kwitegetse a expliqué qu'il enquêtait sur une affaire de corruption où serait
mouillé le chef de "l'unité anti-contrebande", le Major Gacinya et celui du
"Rwanda Revenue Authorithy" (service des impôts), Simon Ntare. Le journaliste a
raconté au journal ougandais "The Monitor" que son enquête a révélé que
"quatre conteneurs de marchandise en provenance de Belgique d'une valeur de 250
millions de Francs Rwandais aont été importées par le port de Dar-Es-Salaam pour Goma,
qu'une fois arrivées à Kigali, les marchandises ont été vendues et que seuls les
papiers ont été dédouanés à Goma." Armé de ses documents, Valens
Kwitegetse a ensuite rencontré Simon Ntare et lui a remis des copies de ses documents...
qu'il a fait passer au Major Gacinya. "Lorsque je suis retourné voir Ntare pour
plus d'informations, je suis tombé nez à nez sur le Major Gacinya qui m'a demandé qui
était ma source et de lui donner mes documents originaux". Kwitegetse s'est
alors enfui (en mai) en Ouganda, déguisé en étudiant et est retourné au Rwanda le mois
dernier. "Lorsque je suis rentré, le rédacteur en chef [d'Imvaho] m'a convoqué
et a demandé le nom de ma source. Je lui ai donné". Il s'agit de Variste
Sissi, député à l'ANT. "Le 11 août, trois soldats sont venus chez moi et ont
harcelé mon épouse, réclamant les documents originaux [...] et l'ont battue" a
ajouté le journaliste qui a également annoncé que le député qui l'avait aidé se
cachait lui aussi en Ouganda.
(The Monitor 14/09/2000)
18
Le gouvernement rwandais a qualifié la
semaine dernière de "tendancieux" le rapport récemment publié par le
Panel international de personnalités éminentes (PIPE) sur le génocide
rwandais de 1994. Lhebdomadaire The East African a
rapporté lundi que le Rwanda avait condamné le rapport qui accusait larmée du
pays "dabus systématique des droits humains", décrétant que
les informations étaient partiales et que le PIPE navait mené aucune enquête
indépendante. "Le plus inquiétant est le fait que le panel navait
apparemment mené aucune enquête personnelle concernant les allégations dabus des
droits de lhomme commis au Rwanda", affirmait un communiqué du
gouvernement cité par le journal. Le communiqué accusait le PIPE dignorer les
organisations de défense des droits de lhomme des Nations unies et de
lOrganisation de lunité africaine (OUA) dont lindépendance
nétait pas "contestable". Le PIPE a été créé par lOUA
en 1998 pour enquêter sur le génocide de 1994 au Rwanda. Lorganisme est présidé
par lancien président botswanais Ketumile Masire.
(IRIN 18/09/2000)
La cour dappel du Tribunal pénal international
pour le Rwanda (TPIR) a rejeté la semaine dernière la requête présentée par
les avocats de Jean-Bosco Barayagwiza qui réclamaient la libération de
leur client accusé de génocide. La défense demandait la révision dune décision
de la chambre dappel rendue le 31 mars et qui revenait sur un arrêt rendu en
novembre 1999 ordonnant alors la libération de M. Barayagwiza, a rapporté lagence
Internews. Dans leur arrêt de novembre, les juges avaient pris en compte la détention
prolongée de M. Barayagwiza alors quaucun chef daccusation nétait
retenu contre lui, le fait que le parquet avait manqué dentendre lordre
dhabeas corpus du détenu mettant en doute son arrestation, et le délai de 96 jours
entre son interpellation et sa première comparution. Les juges avaient alors ordonné sa
libération immédiate sans porter préjudice au parquet. Cependant, ce dernier avait
aussitôt demandé une révision de la décision de novembre, arguant que les violations
des droits de laccusé nétaient pas imputables à un cas de négligence. En
mars dernier, après que le parquet eut présenté des faits nouveaux, la cour
dappel a appris que laccusé avait été en fait détenu seulement 20 jours
sans connaître les charges retenues contre lui. La cour a indiqué quau lieu des 96
jours initialement avancés, laccusé navait attendu que 18 jours avant sa
première comparution et que son avocat avait accepté et même réclamé un ajournement
de son audition. En outre, la cour a tenu les autorités camerounaises pour responsables
de la détention prolongée de laccusé, ayant, pour des raisons leur étant
propres, retardé le transfert de M. Barayagwiza vers le centre de détention
dArusha. Par conséquent, la cour dappel, tout en continuant de reconnaître
que les droits de laccusé avaient été violés, a ordonné de nouvelles mesures
qui prévoient une compensation financière sil est jugé non coupable ou une
réduction de sa peine sil est reconnu coupable. Laccusé est co-fondateur de
la radio de la haine, Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM).
Au moins 10.000 personnes ont assisté
à la première messe de MGR Augustin Misago qui a regagné dimanche son
diocèse de Gikongoro après plus d'un an de détention à la suite de son inculpation
pour génocide. Le ministre rwandais de l'intérieur, M. Théobalo Rwaka Gakwaya, a pris
part à l'office religieux, officiellement pour vérifier si les conditions étaient
réunies pour la sécurité du prélat, élargi en juin dernier faute de preuves. Peu
après sa sortie de prison, MGR Misago s'est rendu en Europe, officiellement pour suivre
des soins. Il a regagné le Rwanda samedi soir. Dans une déclaration à la presse à son
retour, l'évêque a indiqué avoir eu des entretiens à Rome avec le Pape Jean Paul II
sur la situation de l'Eglise rwandaise et ses problèmes avec l'Etat. Il a remercié tous
ceux qui ont contribué à l'issue heureuse de son procès et s'est dit prêt à
pardonner, particulièrement aux représentants de l'église ayant déposé contre lui
durant le procès.
(PANA 18/09/2000)
19
Le président ougandais, Yoweri Museveni,
doit se rendre au Rwanda jeudi, d'après un bulletin diffusé lundi par l'Agence rwandaise
d'information et repris par la BBC. Ce voyage constituera la première visite effectuée
par le chef d'Etat ougandais depuis les affrontements survenus entre les armées
respectives des deux pays à Kisangani au nord-est de la RDC. L'Ouganda et le Rwanda
soutiennent des groupes rebelles rivaux en RDC, ce qui, selon les analystes régionaux,
auraient causé des différends entre les deux anciens alliés. "Le président
Museveni se rendra au Rwanda le 21 septembre, et les détails de sa visite seront
communiqués prochainement" a précisé à IRIN le porte-parole du gouvernement
rwandais, Joseph Bideri. Une source diplomatique a confié à IRIN que cette rencontre
allait faire suite au sommet tenu à Kampala en juin cette année. "Les
principaux points à débattre sont la guerre en RDC, notamment la formation d'un front
commun résultant de l'union des trois groupes congolais" a indiqué cette
source. Le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), soutenu par les
Rwandais, est déjà entré en contact avec le Mouvement de libération du Congo (MLC),
soutenu par l'Ouganda. "Le RCD-Goma nous a envoyé une délégation au début du
mois, et nous devons nous rendre à Goma vers la fin du mois" a signalé à IRIN
le secrétaire général du MLC, Olivier Kamitatu. Les efforts consentis par l'Ouganda et
le Rwanda en vue d'unir les groupes rebelles congolais ont été interrompus par les
affrontements survenus entre leurs forces.
(IRIN 19/09/2000)
Des massacres continuent d'être
perpétrés le long de l'axe routier principal reliant Uvira à Bukavu, au
Sud-Kivu à l'est de la RDC, a informé IRIN une source locale ce mardi. Ces multiples
incidents, a-t-il indiqué, ont engendré un climat de crainte dans la région, poussant
les gens à fuir vers des régions plus "sûres. Ils ont également forcé
les personnes souhaitant se rendre d'Uvira à Bukavu (ou vice versa), "à aller
jusqu'à Cibitoke en passant par Bujumbura avant de rejoindre Bukavu, ou de passer par
Cyangugu au Rwanda". "La situation est encore tendue" a-t-il
commenté. D'après cette source, les autorités locales se sont entretenues avec les
communautés locales pour "discuter de la situation et si possible trouver des
solutions". "Ces attaques ont causé beaucoup de problèmes
humanitaires. La route est fermée. De nombreux villages, tels que Katanga, Katobo et ceux
situés au nord d'Uvira, ont été détruits, donnant lieu à des centaines de
déplacements" a-t-il indiqué. Néanmoins, il était "très difficile
de savoir qui se trouvait derrière ces attaques ou qui les appuyait. Il règne un climat
d'anarchie" a-t-il signalé. Il pensait que les Mayi-Mayi (comptant de nombreux
leaders), l'Interahamwe, les Forces de défense pour la démocratie (FDD) et les milices
banyamulenge étaient responsables de ce désordre. "Certains groupes pourraient
être affiliés au gouvernement, mais il est difficile de savoir. Ils semblent tous être
animés par leur propre égoïsme et des motifs destructeurs" a-t-il ajouté.
(IRIN 19/09/2000)
M. André Bumaya, Ministre
rwandais des Affaires Etrangères a déclaré que le Rwanda réclamait le retour de 41
orphelins du génocide (qui en a fait environ 300.000) adoptés par des familles
italiennes. L'ambassadeur italien auprès du Rwanda, M. Luigi Napolitano
a déclaré dans un entretien à l'agence PANA que l'Italie allait tout mettre en oeuvre
pour rapatrier ces 41 orphelins. M. Bumaya a, lui, déclaré que "Ces enfants ont
une patrie et des familles proches ou lointaines qui se sont déjà déclarées aux
instances officielles du Rwanda. [...] Nous avons demandé au gouvernement italien de nous
remettre les enfants à qui leurs parents et le pays se préparent à donner toute
l'affection nécessaire" et a souligné que les orphelins seront réintégrés
dans leur société d'origine.
(PANA 19/09/2000)
20
Le Tribunal pénal international pour
le Rwanda (TPIR) a rejeté mardi une requête de la défense en récusation de
deux juges chargés du dossier de trois journalistes accusés de promouvoir le génocide
de 1994 par le biais des médias. Ces journalistes en question sont Jean-Bosco
Barayagwiza, Ferdinand Nahimana et Hassan Ngeze.
Un communiqué émanant du TPIR a indiqué que la Tribunal avait rejeté la requête de la
défense en récusation de deux juges, sur trois magistrats chargés de l'affaire, car ils
avaient participé à un procès précédent où furent entendus les mêmes témoins. M.
Barayagwiza était directeur des affaires publiques au ministère rwandais des affaires
étrangères en 1994 et co-fondateur de la radio extrémiste de 'la haine', Radio
Télévision Libre des Mille Collines (RTLM). M. Ngeze était rédacteur en chef du
journal extrémiste hutu, 'Kangura', tandis que M. Nahimana était directeur de RTLM.
(IRIN 20/09/2000)
L'organisation de défense des médias, Reporters
sans frontières (RSF) a réclamé la condamnation de ceux qui "étaient
responsables" des "médias de la haine" au Rwanda. RSF a demandé au TPIR
de condamner Barayagwiza, Nahimana et Ngeze à de lourdes peines d'emprisonnement. "Ces
peines prononcées par le TPIR constitueraient un précédent qui empêcherait la prise
d'initiatives similaires au Rwanda ou dans d'autres pays" lisait-on dans un
communiqué émanant de cette organisation. RSF espérait que le procès apporterait
quelques éclaircissements sur les mécanismes qui entraînaient la création et le
développement d'une "presse particulièrement odieuse et dangereuse".
(IRIN 20/09/2000)
Paul Kagame a quitté le Rwanda pour assister
à un sommet "sous-régional" concernant le processus de paix au
Burundi se déroulant à Nairobi. Il assistera ce mercredi 20/09 au "débuts des
discussions directes entre le gouvernement burundais et les deux principaux mouvements
rebelles Hutu" qui devraient conduire à un "cessez le feu définitif".
(PANA 20/09/2000)
21
Le Président ougandais Yoweri
Museveni a entamé ce jeudi 21 septembre une visite officielle de deux jours au
Rwanda. Il aura des entretiens avec son homologue rwandais Paul Kagame durant lesquels
devraient être évoqués, entre autres sujets, la menace sécuritaire causée par les
Mayi-Mayi et les milices interahamwe qui ont récemment attaqué des positions ougandaises
en RDC et à l'intérieur du Rwanda. Cette visite est la première du président ougandais
depuis les affontements ougando-rwandais à Kisangani en août 1999. La présidence
ougandaise a indiqué que les relations ??? entre les deux pays allaient être abordés au
cour de cette visite.
(New Vision 21/09/2000)
En Belgique, deux rwandais présumés coupables de crimes
de génocide, Vincent Ntezimana et Alphonse Higaniro et
qui avaient fait l'objet d'un renvoi en cour d'assises en juin dernier, avaient alors
introduit un pourvoi en cassation contestant la décision de renvoyer leur procès aux
assises. La Cour a balayé leur argumentation technique. La défense d'Alphonse Higaniro
s'était d'ailleurs désistée de son pourvoi en dernière minute. Et la Cour a déclaré
irrecevable le pourvoi de Ntezimana.
(Le Soir 21/09/2000)
Un homme d'affaires de Dar Es Salaam, Gervas
William Bidyanguze, a décider de tenter des poursuites contre l'état rwandais
auprès des tribunaux tanzaniens. Le 13 décembre 1999, il a porté plainte pour
séquestration d'un camion-citerne qui a été confisqué à Kigali pendant le génocide
des Tutsi du Rwanda en 1994, cette plainte sera déclarée recevable ou non le 26 octobre
prochain . Il évalue ses dommages à $ 2.223.865. Selon son avocat, M. Bidyanguze a
essayé en vain pendant 5 ans de récupérer son véhicule qui serait actuellement
utilisé par l'armée et ce depuis 1994. Selon le magazine East African, un jugement
éventuel pourrait ouvrir la voie à des procès similaires par d'autres hommes
d'affaires.
(East African 21/09/2000)
A l'heure où s'ouvre le procès des medias du
génocide, l'agence panafricaine PANA a enquêté sur les medias
rwandais actuels. Selon PANA, "La bipolarisation ethnique dans les médias
rwandais de l'ère post-génocide se lit de moins en moins mais nombre de journalistes
interrogés prônent la vigilance tant que la notion d'ethnie ainsi que la misère et
l'ignorance subsisteront aussi fortement dans le pays. [...] La corruption, la mauvaise
gestion, le comportement des hommes politiques, les faits de société emplissent
aujourd'hui les colonnes des journaux, aussi bien publics que privés". Selon le
directeur de l'Agence Rwandaise d'Information (ARI/RNA), Privat Rutazibwa,
Hassan Ngeze, Ferdinand Nohimana et Jean Bosco Barayagwiza se sont "honteusement"
laissés "instrumentaliser" par le régime génocidaire. Il estime que
"l'exil politique" actuel des journalistes rwandais devient "un
phénomène courant qui en dit long sur la soif d'indépendance des médias" de
l'époque actuelle. Quant à Eustache Rutabingwa, directeur du mensuel
Rwanda Libération (indépendant), il estime que si l'aspiration à l'indépendance est
une chose, la raison d'Etat, hier, aujourd'hui et demain, en est une autre. "Les
mêmes maux ne vont pas produire les mêmes effets [mais] si l'équilibre politico-social
actuel encore précaire venait à se rompre, la presse risque de suivre".
(PANA 21/09/2000)
22
Un ancien ministre de la justice, Faustin
Nteziryayo qui a quitté le pays il y a deux ans, vient d'être nommé second
vice-gouverneur de la Banque centrale rwandaise, a rapporté l'Agence rwandaise
d'information (ARI). Il est récemment rentré dans son pays après avoir vécu en exil
aux Etats-Unis. Selon des sources proches de M. Nteziryayo citées par l'ARI, il aurait
démissionné du ministère en 1998 sous l'influence de "pressions causées par
les conséquences du génocide de 1994". Parallèlement, les autorités
rwandaises doivent tenir une rencontre le mois prochain à Kigali en vue de renforcer la
réconciliation nationale, ont rapporté les agences de presse. Le chef de la commission
de la réconciliation nationale, Aloise Inyumba, a déclaré à la BBC que la commission
effectuait de "véritables progrès". Elle a précisé que plus de 3
500 000 rwandais qui étaient rentrés dans leur pays avaient été réinstallés et
réintégrés dans diverses parties du pays. Les cartes d'identité des citoyens rwandais
n'indiquaient plus leur appartenance ethnique, a-t-elle ajouté.
(IRIN 22/09/2000)
Le greffier du Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR), Agwu Ukiwe Okali, est
arrivé jeudi à Kigali, a rapporté l'agence rwandaise d'information (ARI). Sa visite
avait pour but d'inaugurer un centre d'information et de documentation dans le cadre d'un
projet visant à apporter un soutien aux survivants du génocide, selon les propos du
greffier cités par l'ARI. Ce projet opèrera dans la commune de Taba en préfecture de
Gitarama. Il a aussi précisé que le centre, qui sera ouvert le 25 septembre, mettra à
la disposition des Rwandais et de tous les intéressés, des informations sur les travaux
du Tribunal ainsi que des documents relatifs au génocide. Le représentant du Rwanda
auprès du TPIR, Martin Ngoga, a indiqué que l'ouverture de ce centre d'information
"marque l'attachement du TPIR à montrer que justice est faite".
(IRIN 22/09/2000)
Deux procès du TPIR ont été ajournés, a
rapporté l'agence d'information Hirondelle. Les audiences des journalistes des
"médias de la haine", Jean-Bosco Barayagwiza, Ferdinand
Nahimana et Hassan Ngeze, ont été reportées à la
semaine prochaine afin qu'un certain nombre de requêtes présentées par la défense
puisse être étudié. Un autre procès, celui de trois suspects de génocide mêlés aux
massacres de Cyangugu à l'ouest du Rwanda, a été reporté au 9 octobre. Les trois
co-accusés, l'ancien ministre des transports André Ntagerura, l'ancien
préfet de Cyangugu Emmanuel Bagambiki et l'ex-commandant de la garnison
militaire de Cyangugu Samuel Imanishimwe, doivent répondre de chefs
d'inculpation de génocide et de crimes contre l'humanité. Ils sont accusés d'avoir
planifié, incité, commandé et facilité l'assassinat de plus de 100 000 Tutsis en
préfecture de Cyangugu.
(IRIN 22/09/2000)
25
Le gouvernement américain a
octroyé 4,5 millions de dollars au gouvernement rwandais en faveur de la démocratie, de
la justice et des programmes de bonne gouvernance dans le pays, selon un communiqué
émanant du ministère des finances cité par l'Agence rwandaise d'information (ARI).
Cette somme sera remise par l'agence américaine pour le développement international
(USAID). Le communiqué a indiqué qu'un total de 4 millions de dollars a été réuni par
le biais d'un programme du gouvernement américain 'Great Lakes Justice Initiative'
(GLJI). Le GLJI est un programme spécial lancé par le président Bill Clinton en 1998
pour renforcer les systèmes judiciaires dans les pays de la région des Grands Lacs.
L'ARI a fait observer qu'avec cette dernière contribution, le gouvernement américain
aura alloué 14 millions de dollars au Rwanda dans le cadre du GLJI. Le communiqué a
rappelé que l'enveloppe du GLJI destinée au Rwanda cette année sera utilisée pour
développer les initiatives en matière de gouvernance et d'autorité de la loi,
renforçant notamment le soutien technique et logistique au ministère de la justice. Ces
fonds seront utilisés pour aider à traiter les dossiers des accusés du génocide et
promouvoir le développement à long terme des institutions du secteur judiciaire. Ils
serviront également à soutenir des initiatives éducatives et liées à la médiation du
conflit à l'Université nationale du Rwanda, à produire des comptes-rendus en anglais et
en kinyarwanda sur le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et les
juridictions des gacaca [système judiciaire traditionnel], à soutenir les ONG locales
engagées à promouvoir la connaissance, le respect des droits de l'homme et les travaux
des tribunaux gacaca. Grâce à cet accord avec le gouvernement rwandais, les Etats-Unis
continueront d'apporter leur soutien aux journalistes basés à Arusha en Tanzanie qui
transmettent des informations sur les travaux du TPIR, indiquait le communiqué.
(IRIN 25/09/2000)
L'organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO) a signalé que la forte sécheresse
prolongée dans certaines parties du Rwanda a provoqué le déplacement de bon nombre de
personnes et d'animaux. La région de Bugesera est particulièrement touchée, ses
insuffisantes récoltes ont conduit les habitants - et parfois des foyers entiers - à
migrer vers de nouvelles régions à la recherche de travail ou d'aide. Cette situation a
entraîné le vol de bétail, obligeant les fermiers à surveiller leurs terres en
permanence. Les habitants des nouveaux villages créés par les autorités rwandaises,
dépourvus de plantations de bananes ou de manioc, sont particulièrement vulnérables aux
pénuries alimentaires. La FAO a souligné l'existence d'un important soutien
communautaire pour les personnes touchées. Environ 150 000 personnes nécessitent une
aide d'urgence dans la région de Bugesera, ajoutait la FAO. Elle a lancé un appel pour
une aide internationale continue.
(IRIN 25/09/2000)
26
Un étudiant ougandais de l'Université Nationale
du Rwanda de Butare a été assassiné. Godfrey Habomugisha (31)
ans, étudiant de quatrième années en communication a été blessé à mort à la tête
avec un "objet dur" jeudi 21/09. Son agresseur serait un condisciple. Une femme
est retenue à la brigade de l'Armée Patritique Rwandaise de Butare pour interrogatoire.
Selon la radio rwandaise, la victime serait originaire di Kisoro ou de Kabale (SO de
l'Ouganda) et était le mari d'une policière ougandaise.
(New Vision 26/09/2000)
Selon l'agence PANA, "le sous-secrétaire
général des Nations Unies et greffier du [TPIR], Agwu Ukiwe Okali a
procédé, mardi à Taba (centre du Rwanda), à la pose de la première pierre d'un
"village de la paix" a-t-on constaté sur place.[...] Au terme du projet, le
village sera composé d'une trentaine de maisons qui seront remises aux témoins du
génocide de la commune Taba auxquels recourt régulièrement le TPIR lors des procès".
Le centre et le projet du "village de la paix" devraient coûter US$ 350.000.
Agwu Ukiwe Okali a présenté ce programme comme "la matérialisation de l'idée
d'une justice réparatrice qui cherche à guérir ou à rétablir la victime dans sa
situation antérieure" et "contient les principaux éléments
permettant de répondre aux besoins des victimes tels les conseils juridiques, les
conseils psychologiques, la rééducation physique et l'aide à la réinstallation".
Jean de Dieu Mucyo, Ministre rwandais de la justice, a plaidé pour un
plan Marshall pour le Rwanda et demandé à M. Okali d'intercéder auprès des Nations
Unies pour que le Rwanda soit "reconstruit massivement, moralement et
physiquement".
(PANA 26/09/2000)
27
Le Haut Commissariat aux Réfugiés
(HCR) a annoncé mardi qu'il envoyait une mission dans les deux Congo et en République
centrafricaine (RCA) afin d'évaluer les conséquences de l'arrivée de nouveaux
réfugiés de RDC qui se sont installés le long des fleuves Congo et Oubangui, au nord de
la République du Congo (RC) voisine. Le porte-parole de l'agence à Genève, Kris
Janowski, a déclaré à des journalistes que l'équipe se rendrait dans les différents
endroits concernés par ce nouvel afflux de réfugiés. Elle réfléchirait aussi aux
moyens de venir en aide aux réfugiés bloqués dans des parties inaccessibles du fleuve.
Elle envisagera également d'effectuer des ravitaillements transfrontaliers à partir de
la République centrafricaine (RCA) où près de 98,000 réfugiés sont arrivés
récemment, fuyant les combats entre l'armée régulière de RDC et les forces du MLC dans
la province de l'Equateur. La plus grande partie des réfugiés, a précisé M. Janowski,
sont inaccessibles en raison des tensions actuelles le long du fleuve.
(IRIN 27/09/2000)
Une récente mission du HCR
dans la préfecture de Betou, au nord de la République du Congo (RC), a confirmé la
présence de quelque 20,000 réfugiés, dont la plupart sont arrivés en juillet. "Ils
représentent un important fardeau pour la population locale qui comptait 7 000 habitants
avant leur arrivée," a-t-il dit. Il a fait observer que le poisson et le manioc
étaient devenus des denrées rares, ajoutant que le prix du manioc avait doublé depuis
l'arrivée des réfugiés. "Bien que bon nombre d'entre eux soient logés par des
familles locales, ils dorment en plein air et ne disposent pas de produits de première
nécessité," a précisé M. Janowski. Le HCR, qui prévoit de fournir du
matériel médical, éducatif, agricole ainsi que des denrées alimentaires, négocie avec
les autorités pour allouer aux réfugiés des parcelles de terre arable. L'agence
prévoit aussi de distribuer des bâches en plastique, des chevrons en bois, des
ustensiles de cuisine et des couvertures. Le vaccin contre la rougeole a été administré
à quelque 4 000 personnes, y compris les réfugiés et la population locale.
(IRIN 27/09/2000)
Un groupe de pression en exil, le Rassemblement
pour le retour des réfugiés et la démocratie au Rwanda (RDR), a lancé un
appel ce mercredi auprès de tous les "gouvernements démocratiques",
les organisations des droits de l'homme et les personnes aimant la liberté pour qu'ils
dénoncent, condamnent et ne financent pas les 'gacaca', le système judiciaire
traditionnel proposé par le gouvernement rwandais. Selon le RDR, les gacaca avaient été
suggérés pour apporter une solution au surpeuplement des prisons "dus aux
massives arrestations arbitraires et aux détentions illégales prolongées". De
plus, le système des gacaca "viole le principe cinq des principes de base sur
l'indépendance du système judiciaire", a indiqué le RDR. Le groupe a ajouté
que les juridictions gacaca "violent grossièrement" le droit des
accusés à comparaître dans un procès équitable devant un tribunal compétent et
indépendant, en vertu de la Déclaration universelle des droits de l'homme et de la
Convention internationale sur les droits civils et politiques.
(IRIN 27/09/2000)
Le procès des anciens journalistes des
'médias de la haine' doit avoir lieu au Tribunal pénal international pour le
Rwanda (TPIR) le 23 octobre, a rapporté l'agence d'information Hirondelle. Le
procès regroupe trois accusés - Hassan Ngeze qui était rédacteur en
chef du journal extrémiste 'Kangura', Ferdinand Nahimana,
ancien directeur de la Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM) et Jean-Bosco
Barayagwiza, fondateur de RTLM. Ils devaient comparaître le 18 septembre, mais
le procès a été ajourné afin que la cour puisse entendre un certain nombre de
requêtes déposées par la défense. Mardi, le TPIR a ordonné le transfert temporaire de
trois prisonniers incarcérés au Rwanda pour qu'ils puissent témoigner dans le procès
collectif des trois journalistes.
(IRIN 27/09/2000)
L'ambassadeur extraordinaire pour les
crimes de guerre en Afrique, l'Américain David Schiffer, a demandé à toutes
les parties impliquées dans la guerre en RDC de mettre fin aux massacres civils. Lorsque
l'envoyé spécial s'est rendu en RDC le mois dernier, il a obtenu des informations
"faisant état de violations du droit humanitaire commises par l'Ouganda, le
Rwanda, les ex-FAR, les Mayi-Mayi, les milices burundaises et les forces de Kabila",
apprenait-on dans un communiqué de presse cité par le service d'information fédéral.
"Ceci ne sera pas toléré," a affirmé M. Schiffer. Il a cité les
combats en juin dernier entre forces ougandaises et rwandaises dans la ville de Kisangani.
"Ces affrontements sont survenus au mépris des vies humaines et des biens
civils, avec le recours à des tactiques militaires défiant les lois de la guerre,"
lisait-on dans le communiqué. L'envoyé américain a indiqué qu'il exhortait l'Ouganda,
le Rwanda et leurs alliés rebelles à mener une enquête approfondie et à juger les
auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Les Etats-Unis
intensifieraient leurs efforts pour recueillir leurs propres informations sur les
exactions commises en RDC et "réfléchiraient aux meilleurs moyens de parvenir
à une justice crédible pour les victimes de cette terreur gratuite".
(IRIN 27/09/2000)
Au cours d'un entretien accordé à l'agence
PANA, Emmanuel Warabe, directeur du tourisme au Ministère rwandais du
commerce, de l'industrie et du tourisme a déclaré que le Rwanda avait reçu au
moins 331.000 touristes étrangers en 1999. Selon Emmanuel Warabe, les chiffres 2000
devraient être en nette "augmentation" grâce à la "sécurité
retrouvée" et la remise sur pied des infrastructures du secteur. Les 331.000
étrangers sont comptabolisés dès lors qu'ils ont effectué un séjour au Rwanda d'une
durée comprise entre 24 heures et une année dans le cadre d'une visite familiale, pour
des motifs de loisirs ou d'affaires. M. Warabe a souligné que le Rwanda comptait cinq
parcs animaliers, trente petits lacs intérieurs qui dessinent, avec quelques îlots de
forets tropicales, un paysage ''féerique'' pouvant drainer encore plus de touristes,
moyennant de profonds aménagements. "Il en veut pour preuve, les lacs Muhazi, à
30 km au nord de Kigali, la capitale, et celui de Kivu (à la limite sud avec la RD Congo)
qui attirent chaque week-end, des milliers de citadins en mal de fraîcheur. [...]
[et] reconnaît néanmoins que le Rwanda est loin des performances touristiques de ses
voisins ougandais, kenyan et tanzaniens surtout" indiquee PANA qui précise que
"les capacités hôtelières du pays ne dépassent guère 1455 chambres et 2502
lits" et que "l'essentiel des touristes viennent par voie routière des
pays limitrophes et ne génèrent pas beaucoup de devises pour le Rwanda". Ces
331.000 touristes de 1999 sont très majoritairement arrivés par route (285.507) alors
que seulement 31.104 sont arrivés par avion, venant principalement de Belgique, des
Etats- Unis, du Canada et de la France. M. Warabe compte sur une campagne publicitaire
"plus agressive et une formation des jeunes rwandais au tourisme" pour
développer les immenses potentialités qu'offrent le secteur" conclut PANA.
(PANA 27/09/2000)
28
Deux officiers rwandais, Kayumba
Nyamwasa, Chef d'état-major de l'Armée Patriotique Rwandaise (APR) et Marcelin
Gasini actuel Directeur Général de la Sécurité ont été élevés au rang de
Major Général, rejoignant Paul Kagame qui était le seul à avoir ce rang. Selon un
"observateur" cité par le journal ougandais The Monitor, "c'est
inhabituel en Afrique qui est un militaire d'être le seul plus haut gradé de l'armée".
D'autres promotions ont été annoncées : le Colonel James Kaberebe
devient général de brigade, le Colonel Charles Muhire, également ; le Lieutenant
Charles Kayonga a été nommé colonel ainsi que les Lieutenants-colonels Patrick
Nyanvumba et Charles Nzaramba.
(Monitor 28/09/2000)
Les présidents rwandais et ougandais, Paul Kagame
et Yoweri Museveni ont émis le souhait de voir se créer un "front
commun" entre les différents mouvement rebelles de RDC à l'issue d'une
rencontre qui s'est déroulée à l'hôtel Village Urugwiro. Les deux présidents ont
également parlé de l'enquête en court sur les affrontements de Kisangani et évoqué la
possibilité d'engager des "experts". Ils ontréaffirmé leur engagement quant
à l'accord de paix de Lusaka tout en cherchant les moyens de renforcer la rébellion
contre Kabila.
(East African 28/09/2000)
29
Le gouvernement des Pays-Bas
a octroyé 1,3 million de dollars au fonds national pour les rescapés du génocide, à
l'occasion d'une cérémonie se déroulant à l'Ecole de formation des enseignants de
Nchumbi, aux abords de la capitale, Kigali. La station de radio rwandaise a révélé que
ce don a été annoncé peu de temps après la création d'un centre d'information et de
documentation par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et d'un programme
réservé aux survivants du génocide et aux témoins potentiels du Rwanda. Des milliers
de suspects de génocide, détenus dans les prisons rwandaises, attendent leur jugement
depuis quatre ans. Le gouvernement a l'intention d'introduire des tribunaux basés dans
les communautés, les "gacaca". Des mouvements rwandais en exil ont décrit ces
gacaca comme étant la "justice de la rue".
(IRIN 29/09/2000)
Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan,
a prorogé le mandat de son représentant spécial dans la région des Grands Lacs, Berhanu
Dinka, jusqu'à la fin de l'année prochaine. Dans une lettre adressée au
Conseil de sécurité de l'ONU, il a indiqué que M. Dinka avait "sondé les vues
des pays de la région sur le projet d'organisation d'une conférence internationale sur
les Grands Lacs". Il avait également étudié les dimensions régionales du
conflit en RDC et avait représenté le Secrétaire général dans le cadre du processus
de paix pour le Burundi, indiquait cette lettre. M. Annan a fait savoir qu'il était très
important que M. Dinka "reste engagé dans tous les efforts internationaux
consentis pour aborder la grave situation politique et humanitaire au Burundi et ses
dimensions régionales".
(IRIN 29/09/2000)