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Actualités du mois en cours : septembre 2000


Voici une sélection non exhaustive des moments forts de l'actualité rwandaise du mois en cours. Vous trouverez les actualités des mois précédents dans les pages "Archives actualités" de janvier à avril 2000 et de mai à août 2000.

En ce qui concerne les règles de copyright (en particulier pour les dépêches d'IRIN), veuillez consulter la page "Copyright".


1

Le Kenya va envoyer une équipe d'officiers militaires au Rwanda afin d' "aider ce pays à reconstruire ses forces armées après des années de guerre" selon l'agence PANA. "Quatre officiers kenyans sont déjà au Rwanda, alors que 40 autres devraient bientôt les rejoindre pour commencer cet entraînement qui, selon M. Sunkuli, durerait pour une période initiale de six mois, mais pourrait être prolongé si cela était nécessaire" a précisé l'agence. Le ministre Kenyan de la Défense, M. Julius Sunkuli, a déclaré que les deux pays avaient signé un protocole d'accord en matière de défense. "Le Rwanda se rapproche un peu plus de la communauté d'Afrique de l'est et nous pensons tous que ce pays ne devrait pas en être exclu" a t-il déclaré. Quant au ministre rwandais de la défense, le Lt. Col. K. Habyarimana, il a expliqué qu' "aucun pays ne peut garantir une sécurité adéquate sans l'aide de ses voisins, ce qui explique que le Rwanda cherche à établir de bonnes relations (dans) la région des Grands lacs et avec les pays d'Afrique de l'Est. [...] Nous espérons aussi signer avec le Kenya des accords similaires dans le domaine de l'agriculture et dans d'autres secteurs économiques".
(PANA 01/09/2000)

Le Président Kagame "prêt" à garantir la sécurité et les moyens nécessaires au retour d'exil de l'ancien Premier ministre, Faustin Twagiramungu, actuellement réfugié en Belgique. Selon PANA, "des informations persistantes dans les médias rwandais font en effet état de la volonté de Rwagiramungu de rentrer de cinq ans d'exil, suite à des tractations en cours avec le pouvoir en place au Rwanda. Le président rwandais a déclaré, lors d'une conférence de presse vendredi à Kigali, qu'il est disposé à faciliter ce retour, y compris "en payant de ma poche" le ticket retour de Twagiramungu, et en mettant à sa disposition, "tous les éléments nécessaires" à sa sécurité. Selon l'hebdomadaire en langue nationale "UMUSESO" qui cite des sources rwandaises, un passeport aurait déjà été fourni à l'ancien Premier ministre par l'intermédiaire d'un haut fonctionnaire de l'Union Européenne. Paul Kagame a également annoncé le retour imminent d'un ancien ministre de la justice rwandaise Faustin Nteziryayo sous le régime déchu et encourage tous les autres rwandais en exil, à renter chez eux, conformément à leurs droits".
(PANA 01/09/2000)

6

Mardi 5/09, un accident de la route a coûté la vie à 39 personnes sur la commune de Gisuma (préfecture de Cyangugu). De plus, 81 personnes ont été grièvement blessées. Selon les premiers témoignages, un bus appartenant à la société d'Etat des transports en commun est entré en collision avec un cammon en stationnement a précisé l'office rwandais de l'information (ORINFOR). Le chauffeur du bus en est sorti légèrement blessé et a pu déclaré à la police qu'il avait "perdu le contrôle de son engin suite à des défaillances techniques dans le système de freinage".Seuls un bébé d'une année et trois mois ainsi qu'un adulte sont sortis indemnes de l'accident dans lequel ont péri au moins trois étrangers, deux enseignants congolais et un Tanzanien. "Les blessés sont actuellement soignés dans différents hôpitaux de Cyangugu et la plupart auraient peu de chances de s'en sortir compte tenu de la gravité de leurs blessures" ont estimé des sources médicales. D'autres sources ont mis en cause la ''surcharge'' et la ''vétusté'' du bus.
(PANA 06/09/2000)

Selon l'agence Associated Press (AP), "des miliciens hutus rwandais ont opéré un raid dans un sanctuaire réservé aux gorilles dans le sud-est de la RDC, faisant quatre morts, un jour seulement les meurtres de six civils dans les faubourgs de Goma". Moise Nyarugabo, vice-président du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), un journaliste congolais, un soldat et deux guides travaillant dans le parc ont été tués mardi à l'aube lors de l'attaque. ''Nous n'avons pas de détails sur les blessés. Nous tentons de secourir ceux qui ont survécu et nous ne savons pas si d'autres personnes ont été tuées'', a-t-il déclaré. De plus, selon AP, "des maisons ont été pillées, et vivres, médicaments et argent volés par les miliciens, qui se sont alors retirés vers l'intérieur du parc national de Virunga".
(AP 06/09/2000)

Le gouvernement rwandais a accepté la privatisation de la compagnie de télécommuncation Rwandatel. Selon Radio Rwanda, cette décision a été prise lors d'un conseil des ministres extraordinaire.
(IRIN 06/09/2000)

L'UNESCO vient de remettre au gouvernement rwandais "un lot de matériel didactique destiné à appuyer les efforts du pays en matière d'alphabétisation des adultes". Selon PANA, "le lot d'une valeur de 5 millions de francs rwandais (12.315 US$) est constitué de 7.000 certificats vierges, 5.000 cahiers, plusieurs cartons de stylos et de livres de lecture et de calcul". Mme Odette Nyiramirimo, secrétaire d'Etat au ministère de l'administration locale, chargée des affaires sociales a déclaré que "ce geste louable de l'UNESCO arrive à la veille de la journée internationale de l'alphabétisation, annuellement célébrée le 8 septembre". Selon elle, "10.000 adultes rwandais terminent cette année une formation en lecture, écriture et calcul équivalant à trois années d'école primaire". Mme Nyiramirimo a estimé que l'analphabétisme touchait 51,8 pour cent de la population au Rwanda et elle considère le phénomène comme "un véritable frein à l'épanouissement des individus" et au développement du pays. Elle a révélé que 864.600 adultes (dont 302.400 hommes et 562.600 femmes) sont actuellement inscrits aux cours d'alphabétisation dans 3.120 centres où interviennent 5.700 formateurs, en partie bénévoles.
(PANA 06/09/2000)

7

Lors d'un entretien donné à l'agence de presse Reuters, le président Kagame a justifié l'occupation par son armée de la RDC. Selon lui, il s'agit du meilleur moyen d'éviter un nouveau génocide. Il a en outre accusé Laurent-Désiré Kabila de continuer à soutenir les miliciens interahamwe et que ceux-ci "combattaient maintenant aux côtés de l'armée de Kabila". "Kabila sait d'où vient le problème. Il s'agit de sa complicité avec ces éléments, des éléments préparés et prêts à répéter des actes de génocide contre notre peuple", a dit Kagame dans un entretien à Reuters en marge du sommet du millénaire de l'Onu. "Devons nous rester les bras croisés et laisser faire un nouveau génocide? Je ne le pense pas. Nous nous occupons de ces forces impliquées dans le génocide au Rwanda et dans la région. [...] Notre engagement au Congo n'est pas destiné à créer des problèmes à ce pays mais nous ne faisons que répondre à un problème qui s'impose à nous, un problème de sécurité nationale, un problème qui menace constamment de déboucher sur une répétition des événements de 1994".
(Reuters 07/09/2000)

Une milice hutue rwandaise a tué au moins 13 personnes et blessé neuf autres lors de deux attaques lancées dans la région contrôlée par les rebelles de RDC à l'est du Congo, a indiqué jeudi à IRIN un haut responsable de la rébellion. "Un groupe de l'Interahamwe a lancé une courte attaque mardi dans la région de Kibumba à l'extérieur de Goma faisant un total de quatre morts. Nos forces ont réagi rapidement et tué trois des assaillants. Dans la même journée, un autre groupe a attaqué des chercheurs sur l'environnement dans un parc national aux abords de la frontière avec le Rwanda, tuant neuf personnes" a informé IRIN le vice-président du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), Moise Nyarugabo.
(IRIN 07/09/2000)

8

Le pape, Jean-Paul II, a accordé une audience privée de vingt minutes à Augustin Misago, l'ancien évêque de Gikongoro qui avait été acquitté au mois de juin lors de son procès pour crimes de génocide. Avant l'audience, Augustin Misago avait déclaré à l'agence Fides (agence de presse du Vatican) qu'il était venu en Europe pour un traitement pour le coeur et rencontrer le pape."Les médecins ont dit que je pouvais reprendre mon travail. J'ai hâte de retourner dans mon diocèse".
(AP 08/09/2000)

 

Les vols à main armée et autres actes de banditisme sont en recrudescence à Kigali, obligeant les forces de police à se montrer plus coercitives, apprenait-on dans un bulletin diffusé par l'agence rwandaise d'information (ARI). Selon les propos du porte-parole de la police, Tony Kurumba, rapportés par l'ARI: "Suite à la nouvelle vague de banditisme et de vols à main armée frappant Kigali, la police avait arrêté six voleurs et tué deux autres malfrats". Le porte-parole de la police rwandaise a indiqué à l'ARI : "De tels actes de banditisme sont perpétrés par des soldats démobilisés, de jeunes sans emploi et des déserteurs militaires qui possèdent des armes et s'en servent comme moyens de survie". Des sources diplomatiques ont confié à IRIN que le nombre de vols à main armée a augmenté ces deux derniers mois.
(IRIN 11/09/2000)

Le Conseil de défense du suspect de génocide, Jean-Bosco Barayagwiza, a demandé à deux juges du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) de se retirer du dossier, à l'issue de leur récente visite au Rwanda. L'avocat-conseil, cité par l'agence d'information indépendante Hirondelle, demande que le président du TPIR, Navanethem Pillay et son vice-président Eric Mose se retirent du procès. Les deux magistrats, ainsi que trois autres juges du TPIR, se sont rendus au Rwanda à la fin du mois d'août, pour visiter deux sites du génocide et rencontrer le président rwandais, Paul Kagamé ainsi que le procureur près la Cour suprême rwandaise, Gérald Gahima. "Avec respect, nous vous prions de vous retirer du procès de Barayagwiza suivant les dispositions de l'article 15 du Règlement de procédures et de preuves", a déclaré la Défense. "Des rencontres avec MM. Kagamé et Gahima, dans un cadre non judiciaire, quand l'entente en vue de commettre le génocide et les crimes contre l'humanité, qui sont les charges retenues contre notre client sont le motif de la rencontre, sont hautement non appropriées" a fait valoir le conseil. "L'apparence de l'inconvenance est exacerbée par le fait que cette rencontre intervient trois semaines après le début du procès". L'article 15 du Règlement de procédures et de preuves du TPIR, prévoit que les juges se retirent d'un dossier s'ils y ont un intérêt personnel ou s'ils sont dans une situation qui pourrait compromettre leur impartialité. M. Barayagwiza est un ancien politique. Il est aussi fondateur de la Radio télévision des Mille Collines (RTLM) et de la publication anti tutsie Kangura. Il sera prochainement jugé conjointement avec deux autres suspects liés aux "médias de la haine" qui auraient incité à commettre le génocide au Rwanda en 1994. Le procès est prévu le 18 septembre.
(IRIN 11/09/2000)

Une équipe du Programme Alimentaire Mondial (PAM), qui a effectué un bilan de milieu de trimestre de l'Opération régionale des Grands Lacs (protracted relief and recovery operation - PRRO), a recommandé la poursuite de la phase d'expansion dans les quatre pays concernés. Dans son rapport d'urgence hebdomadaire, le PAM a indiqué que l'équipe, dont le mandat consistait à évaluer les progrès effectués et à fournir des recommandations sur les actions futures, s'est rendue au Burundi, au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda. Elle a recommandé l'expansion de l'aide de longue durée (activités de soutien nutritionnel et alimentation ciblée, alimentation pour réfugiés de longue durée), une distribution générale, une alimentation sélective et un soutien dans les zones touchées par les réfugiés. Cette expansion inclurait la mise en place de programmes de 'travail contre nourriture' dans les zones agricoles, d'infrastructures élémentaires et de projets de protection des semences. Ils ont recommandé le choix d'une réponse au niveau régional pour sa souplesse.
(IRIN 11/09/2000)


12

La communauté belge francophone a annoncé, la semaine dernière, à Bruxelles, qu'elle entendait renforcer sa coopération avec l'Afrique centrale. Les cinq projets suivants vont être lancés :
- Poster un travailleur volontaire dans chacune des quatre écoles belges, à Bujumbura, Kinshasa, Lubumbashi et Kigali, essentiellement pour améliorer l'accessibilité à ces écoles et encourager le retour des investisseurs et de leurs enfants.
- Financer la nouvelle phase du projet de l'UNICEF 'Bâtissons la paix' au Burundi, qui prévoit la formation d'enseignants dans les écoles primaires.
- Soutenir les programmes de l'UNESCO sur l'enseignement pour la paix et la résolution des conflits à l'Université nationale du Burundi et les programmes sur la santé publique, la médecine préventive et la communication sociale à l'Université de Lubumbashi.
- Créer un centre de documentation pour les étudiants et les chercheurs de Kinshasa
- Financer la Maison des femmes au Burundi
Le coût total de ces cinq projets s'élèvera à 445 000 dollars. Ce montant viendra s'ajouter au budget régulier de la communauté francophone pour l'Afrique centrale, qui a été augmenté de 10 pour cent à hauteur d'1,4 million dollars pour l'année 2000.

(IRIN 12/09/2000)

13

Plus de 600 familles ont occupé trois écoles primaires en signe de "protestation" contre une directive du gouvernement les priant de quitter les maisons qu'ils occupaient "illégalement" dans la préfecture de Gisenyi, au nord-ouest du pays. Un fonctionnaire du bureau de l'ONU pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Kigali a déclaré à IRIN que ces familles étaient "parmi les plus pauvres" et faisaient partie d'un grand nombre de personnes qui avaient été rapatriées suite aux guerres de 1952 (sic- serait-ce plutôt de 1962 ?) et de 1973. Ces familles avaient occupé près de 11 000 maisons. D'après le responsable de l'ONU, la radio nationale avait diffusé la directive du gouvernement ordonnant à tous les occupants "illégaux" de vider les lieux d'ici le 10 septembre 2000. "Quelques familles sont parvenues à louer des maisons, mais près de 600 - les plus pauvres d'entre elles - qui n'avaient pas les moyens de payer un loyer, occupent les écoles en signe de protestation" a expliqué le responsable. Le ministère des travaux publics serait en train de leur allouer des parcelles de terrain. Toutefois, a-t-il poursuivi, selon de récentes informations, cette protestation se déroulait "dans la paix" et aucun incident n'avait été signalé. Les écoles primaires de Gisenyi doivent rouvrir lundi prochain, ce qui permet de penser que les "autorités vont tenter de résoudre cette question d'ici là" a ajouté le membre de l'ONU.
(IRIN 13/09/2000)

Les habitants de la préfecture de Gisenyi, au nord-ouest du Rwanda, à la frontière de la RDC, ont été sommés de "donner un coup de main au personnel de la sécurité" en vue de lutter contre "toute sorte d'insécurité dans la région". Selon les propos du préfet de cette région, Fidèle Mitsindo, cités par l'Agence rwandaise d'information (ARI) et la British Broadcasting Corporation, chaque personne "est essentiellement chargée d'assurer la sécurité à son domicile". Selon l'ARI, il aurait sévèrement mis en garde les personnes qui refuseraient de participer aux patrouilles nocturnes pour des raisons religieuses : "Les patrouilles nocturnes sont une obligation pour chaque habitant quelle que soit son appartenance religieuse". Il a également condamné les dirigeants locaux qui acceptaient des pots-de-vin en échange de services rendus, déclarant que "ceci pouvait, d'une manière ou d'une autre, engendrer un climat d'insécurité".
(IRIN 13/09/2000)

Près de 25 hectares de forêt entourant l'université nationale du Rwanda à Butare, dans le sud du Rwanda, ont été détruits mardi par un incendie provoqué accidentellement par un homme d'affaires, M. Wandai, apprenait-on sur les ondes de la BBC d'après un bulletin de la radio rwandaise. M. Wandai, résidant à Butare, aurait allumé un feu dans une vallée où il fait paître son troupeau. Le feu se serait par la suite propagé.
(IRIN 13/09/2000)

Les autorités rwandaises et tanzaniennes se sont récemment entretenues, dans la région de Kagera au   nord-ouest de la Tanzanie, sur les moyens de rapatrier les Rwandais réfugiés en Tanzanie. L'Agence rwandaise d'information (ARI), suivie par la British Broadcasting Corporation (BBC), a rapporté mardi que le préfet de Kibungo [au Rwanda à la frontière avec la Tanzanie], Eugène Barikana, avait rencontré des réfugiés "qui sont délibérément restés en Tanzanie" pendant sa visite. La semaine dernière, plus de 40 réfugiés sont retournés "librement" au Rwanda, et auraient demandé au gouvernement d'encourager ceux qui étaient restés en Tanzanie à revenir chez eux, "car ce qui se dit dans les camps sur le Rwanda est totalement différent de ce qui se passe réellement". D'après l'ARI, la plupart des réfugiés ne voulaient pas retourner au Rwanda par crainte d'être accusés de crimes commis pendant le génocide de 1994. D'autres personnes ont quitté le Rwanda suite à la propagation de rumeurs et de campagnes lancées par les réfugiés du camp de Ngara selon lesquelles le gouvernement organisait des représailles contre la population hutue par le biais des tribunaux participatifs de la "gacaca". M. Barikana a enjoint aux réfugiés de ne pas écouter les "mensonges répandus par les auteurs du génocide sur le gouvernement". Les autorités tanzaniennes ont promis de se rendre au Rwanda "prochainement". Le gouvernement rwandais a rapatrié depuis 1994 plus de deux millions de Rwandais des pays limitrophes, a signalé l'ARI.
(IRIN 13/09/2000)

14

L'ancien ministre rwandais de la justice, Faustin Ntaziryayo, est rentré du Canada où il séjournait en exil, a indiqué à IRIN un haut fonctionnaire du gouvernement rwandais. "Il est ici depuis lundi soir. Il n'avait pas besoin de partir en exil, la politique du gouvernement prévoit que tous les Rwandais retournent librement chez eux et participent à la reconstruction de leur pays" a indiqué le fonctionnaire. Faustin Ntaziryayo, un Hutu, a été ministre de la justice pendant une courte période après l'accession au pouvoir du FPR. Il s'est ensuite enfui aux Etats-Unis.
(IRIN 14/09/2000)

Valens Kwitegetse, journaliste au magazine gouvernemental en kinyarwanda "Imvaho" a fui le Rwanda et se cache en Ouganda où il a demandé l'assistance de la Commission Ougandaise des Droits de l'Homme (UHRC). Selon le journaliste, sa vie serait en danger au Rwanda où des "éléments négatifs" de l'armée menacent sa vie suite à une investigation qu'il a mené. Valens Kwitegetse a expliqué qu'il enquêtait sur une affaire de corruption où serait mouillé le chef de "l'unité anti-contrebande", le Major Gacinya et celui du "Rwanda Revenue Authorithy" (service des impôts), Simon Ntare. Le journaliste a raconté au journal ougandais "The Monitor" que son enquête a révélé que "quatre conteneurs de marchandise en provenance de Belgique d'une valeur de 250 millions de Francs Rwandais aont été importées par le port de Dar-Es-Salaam pour Goma, qu'une fois arrivées à Kigali, les marchandises ont été vendues et que seuls les papiers ont été dédouanés à Goma." Armé de ses documents, Valens Kwitegetse a ensuite rencontré Simon Ntare et lui a remis des copies de ses documents... qu'il a fait passer au Major Gacinya. "Lorsque je suis retourné voir Ntare pour plus d'informations, je suis tombé nez à nez sur le Major Gacinya qui m'a demandé qui était ma source et de lui donner mes documents originaux". Kwitegetse s'est alors enfui (en mai) en Ouganda, déguisé en étudiant et est retourné au Rwanda le mois dernier. "Lorsque je suis rentré, le rédacteur en chef [d'Imvaho] m'a convoqué et a demandé le nom de ma source. Je lui ai donné". Il s'agit de Variste Sissi, député à l'ANT. "Le 11 août, trois soldats sont venus chez moi et ont harcelé mon épouse, réclamant les documents originaux [...] et l'ont battue" a ajouté le journaliste qui a également annoncé que le député qui l'avait aidé se cachait lui aussi en Ouganda.
(The Monitor 14/09/2000)

18

Le gouvernement rwandais a qualifié la semaine dernière de "tendancieux" le rapport récemment publié par le Panel international de personnalités éminentes (PIPE) sur le génocide rwandais de 1994. L’hebdomadaire The East African a rapporté lundi que le Rwanda avait condamné le rapport qui accusait l’armée du pays "d’abus systématique des droits humains", décrétant que les informations étaient partiales et que le PIPE n’avait mené aucune enquête indépendante. "Le plus inquiétant est le fait que le panel n’avait apparemment mené aucune enquête personnelle concernant les allégations d’abus des droits de l’homme commis au Rwanda", affirmait un communiqué du gouvernement cité par le journal. Le communiqué accusait le PIPE d’ignorer les organisations de défense des droits de l’homme des Nations unies et de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) dont l’indépendance n’était pas "contestable". Le PIPE a été créé par l’OUA en 1998 pour enquêter sur le génocide de 1994 au Rwanda. L’organisme est présidé par l’ancien président botswanais Ketumile Masire.
(IRIN 18/09/2000)


La cour d’appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a rejeté la semaine dernière la requête présentée par les avocats de Jean-Bosco Barayagwiza qui réclamaient la libération de leur client accusé de génocide. La défense demandait la révision d’une décision de la chambre d’appel rendue le 31 mars et qui revenait sur un arrêt rendu en novembre 1999 ordonnant alors la libération de M. Barayagwiza, a rapporté l’agence Internews. Dans leur arrêt de novembre, les juges avaient pris en compte la détention prolongée de M. Barayagwiza alors qu’aucun chef d’accusation n’était retenu contre lui, le fait que le parquet avait manqué d’entendre l’ordre d’habeas corpus du détenu mettant en doute son arrestation, et le délai de 96 jours entre son interpellation et sa première comparution. Les juges avaient alors ordonné sa libération immédiate sans porter préjudice au parquet. Cependant, ce dernier avait aussitôt demandé une révision de la décision de novembre, arguant que les violations des droits de l’accusé n’étaient pas imputables à un cas de négligence. En mars dernier, après que le parquet eut présenté des faits nouveaux, la cour d’appel a appris que l’accusé avait été en fait détenu seulement 20 jours sans connaître les charges retenues contre lui. La cour a indiqué qu’au lieu des 96 jours initialement avancés, l’accusé n’avait attendu que 18 jours avant sa première comparution et que son avocat avait accepté et même réclamé un ajournement de son audition. En outre, la cour a tenu les autorités camerounaises pour responsables de la détention prolongée de l’accusé, ayant, pour des raisons leur étant propres, retardé le transfert de M. Barayagwiza vers le centre de détention d’Arusha. Par conséquent, la cour d’appel, tout en continuant de reconnaître que les droits de l’accusé avaient été violés, a ordonné de nouvelles mesures qui prévoient une compensation financière s’il est jugé non coupable ou une réduction de sa peine s’il est reconnu coupable. L’accusé est co-fondateur de la radio de la haine, Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM).

Au moins 10.000 personnes ont assisté à la première messe de MGR Augustin Misago qui a regagné dimanche son diocèse de Gikongoro après plus d'un an de détention à la suite de son inculpation pour génocide. Le ministre rwandais de l'intérieur, M. Théobalo Rwaka Gakwaya, a pris part à l'office religieux, officiellement pour vérifier si les conditions étaient réunies pour la sécurité du prélat, élargi en juin dernier faute de preuves. Peu après sa sortie de prison, MGR Misago s'est rendu en Europe, officiellement pour suivre des soins. Il a regagné le Rwanda samedi soir. Dans une déclaration à la presse à son retour, l'évêque a indiqué avoir eu des entretiens à Rome avec le Pape Jean Paul II sur la situation de l'Eglise rwandaise et ses problèmes avec l'Etat. Il a remercié tous ceux qui ont contribué à l'issue heureuse de son procès et s'est dit prêt à pardonner, particulièrement aux représentants de l'église ayant déposé contre lui durant le procès.
(PANA 18/09/2000)

19

Le président ougandais, Yoweri Museveni, doit se rendre au Rwanda jeudi, d'après un bulletin diffusé lundi par l'Agence rwandaise d'information et repris par la BBC. Ce voyage constituera la première visite effectuée par le chef d'Etat ougandais depuis les affrontements survenus entre les armées respectives des deux pays à Kisangani au nord-est de la RDC. L'Ouganda et le Rwanda soutiennent des groupes rebelles rivaux en RDC, ce qui, selon les analystes régionaux, auraient causé des différends entre les deux anciens alliés. "Le président Museveni se rendra au Rwanda le 21 septembre, et les détails de sa visite seront communiqués prochainement" a précisé à IRIN le porte-parole du gouvernement rwandais, Joseph Bideri. Une source diplomatique a confié à IRIN que cette rencontre allait faire suite au sommet tenu à Kampala en juin cette année. "Les principaux points à débattre sont la guerre en RDC, notamment la formation d'un front commun résultant de l'union des trois groupes congolais" a indiqué cette source. Le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), soutenu par les Rwandais, est déjà entré en contact avec le Mouvement de libération du Congo (MLC), soutenu par l'Ouganda. "Le RCD-Goma nous a envoyé une délégation au début du mois, et nous devons nous rendre à Goma vers la fin du mois" a signalé à IRIN le secrétaire général du MLC, Olivier Kamitatu. Les efforts consentis par l'Ouganda et le Rwanda en vue d'unir les groupes rebelles congolais ont été interrompus par les affrontements survenus entre leurs forces.
(IRIN 19/09/2000)

Des massacres continuent d'être perpétrés le long de l'axe routier principal reliant Uvira à Bukavu, au Sud-Kivu à l'est de la RDC, a informé IRIN une source locale ce mardi. Ces multiples incidents, a-t-il indiqué, ont engendré un climat de crainte dans la région, poussant les gens à fuir vers des régions plus "sûres. Ils ont également forcé les personnes souhaitant se rendre d'Uvira à Bukavu (ou vice versa), "à aller jusqu'à Cibitoke en passant par Bujumbura avant de rejoindre Bukavu, ou de passer par Cyangugu au Rwanda". "La situation est encore tendue" a-t-il commenté. D'après cette source, les autorités locales se sont entretenues avec les communautés locales pour "discuter de la situation et si possible trouver des solutions". "Ces attaques ont causé beaucoup de problèmes humanitaires. La route est fermée. De nombreux villages, tels que Katanga, Katobo et ceux situés au nord d'Uvira, ont été détruits, donnant lieu à des centaines de déplacements" a-t-il indiqué. Néanmoins, il était "très difficile de savoir qui se trouvait derrière ces attaques ou qui les appuyait. Il règne un climat d'anarchie" a-t-il signalé. Il pensait que les Mayi-Mayi (comptant de nombreux leaders), l'Interahamwe, les Forces de défense pour la démocratie (FDD) et les milices banyamulenge étaient responsables de ce désordre. "Certains groupes pourraient être affiliés au gouvernement, mais il est difficile de savoir. Ils semblent tous être animés par leur propre égoïsme et des motifs destructeurs" a-t-il ajouté.
(IRIN 19/09/2000)

M. André Bumaya, Ministre rwandais des Affaires Etrangères a déclaré que le Rwanda réclamait le retour de 41 orphelins du génocide (qui en a fait environ 300.000) adoptés par des familles italiennes. L'ambassadeur italien auprès du Rwanda, M. Luigi Napolitano a déclaré dans un entretien à l'agence PANA que l'Italie allait tout mettre en oeuvre pour rapatrier ces 41 orphelins. M. Bumaya a, lui, déclaré que "Ces enfants ont une patrie et des familles proches ou lointaines qui se sont déjà déclarées aux instances officielles du Rwanda. [...] Nous avons demandé au gouvernement italien de nous remettre les enfants à qui leurs parents et le pays se préparent à donner toute l'affection nécessaire" et a souligné que les orphelins seront réintégrés dans leur société d'origine.
(PANA 19/09/2000)

20

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a rejeté mardi une requête de la défense en récusation de deux juges chargés du dossier de trois journalistes accusés de promouvoir le génocide de 1994 par le biais des médias. Ces journalistes en question sont Jean-Bosco Barayagwiza, Ferdinand Nahimana et Hassan Ngeze. Un communiqué émanant du TPIR a indiqué que la Tribunal avait rejeté la requête de la défense en récusation de deux juges, sur trois magistrats chargés de l'affaire, car ils avaient participé à un procès précédent où furent entendus les mêmes témoins. M. Barayagwiza était directeur des affaires publiques au ministère rwandais des affaires étrangères en 1994 et co-fondateur de la radio extrémiste de 'la haine', Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM). M. Ngeze était rédacteur en chef du journal extrémiste hutu, 'Kangura', tandis que M. Nahimana était directeur de RTLM.
(IRIN 20/09/2000)

L'organisation de défense des médias, Reporters sans frontières (RSF) a réclamé la condamnation de ceux qui "étaient responsables" des "médias de la haine" au Rwanda. RSF a demandé au TPIR de condamner Barayagwiza, Nahimana et Ngeze à de lourdes peines d'emprisonnement. "Ces peines prononcées par le TPIR constitueraient un précédent qui empêcherait la prise d'initiatives similaires au Rwanda ou dans d'autres pays" lisait-on dans un communiqué émanant de cette organisation. RSF espérait que le procès apporterait quelques éclaircissements sur les mécanismes qui entraînaient la création et le développement d'une "presse particulièrement odieuse et dangereuse".
(IRIN 20/09/2000)

Paul Kagame a quitté le Rwanda pour assister à un sommet "sous-régional" concernant le processus de paix au Burundi se déroulant à Nairobi. Il assistera ce mercredi 20/09 au "débuts des discussions directes entre le gouvernement burundais et les deux principaux mouvements rebelles Hutu" qui devraient conduire à un "cessez le feu définitif".
(PANA 20/09/2000)

21

Le Président ougandais Yoweri Museveni a entamé ce jeudi 21 septembre une visite officielle de deux jours au Rwanda. Il aura des entretiens avec son homologue rwandais Paul Kagame durant lesquels devraient être évoqués, entre autres sujets, la menace sécuritaire causée par les Mayi-Mayi et les milices interahamwe qui ont récemment attaqué des positions ougandaises en RDC et à l'intérieur du Rwanda. Cette visite est la première du président ougandais depuis les affontements ougando-rwandais à Kisangani en août 1999. La présidence ougandaise a indiqué que les relations ??? entre les deux pays allaient être abordés au cour de cette visite.
(New Vision 21/09/2000)

En Belgique, deux rwandais présumés coupables de crimes de génocide, Vincent Ntezimana et Alphonse Higaniro et qui avaient fait l'objet d'un renvoi en cour d'assises en juin dernier, avaient alors introduit un pourvoi en cassation contestant la décision de renvoyer leur procès aux assises. La Cour a balayé leur argumentation technique. La défense d'Alphonse Higaniro s'était d'ailleurs désistée de son pourvoi en dernière minute. Et la Cour a déclaré irrecevable le pourvoi de Ntezimana.
(Le Soir 21/09/2000)

Un homme d'affaires de Dar Es Salaam, Gervas William Bidyanguze, a décider de tenter des poursuites contre l'état rwandais auprès des tribunaux tanzaniens. Le 13 décembre 1999, il a porté plainte pour séquestration d'un camion-citerne qui a été confisqué à Kigali pendant le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994, cette plainte sera déclarée recevable ou non le 26 octobre prochain . Il évalue ses dommages à $ 2.223.865. Selon son avocat, M. Bidyanguze a essayé en vain pendant 5 ans de récupérer son véhicule qui serait actuellement utilisé par l'armée et ce depuis 1994. Selon le magazine East African, un jugement éventuel pourrait ouvrir la voie à des procès similaires par d'autres hommes d'affaires.
(East African 21/09/2000)

A l'heure où s'ouvre le procès des medias du génocide, l'agence panafricaine PANA a enquêté sur les medias rwandais actuels. Selon PANA, "La bipolarisation ethnique dans les médias rwandais de l'ère post-génocide se lit de moins en moins mais nombre de journalistes interrogés prônent la vigilance tant que la notion d'ethnie ainsi que la misère et l'ignorance subsisteront aussi fortement dans le pays. [...] La corruption, la mauvaise gestion, le comportement des hommes politiques, les faits de société emplissent aujourd'hui les colonnes des journaux, aussi bien publics que privés". Selon le directeur de l'Agence Rwandaise d'Information (ARI/RNA), Privat Rutazibwa, Hassan Ngeze, Ferdinand Nohimana et Jean Bosco Barayagwiza se sont "honteusement" laissés "instrumentaliser" par le régime génocidaire. Il estime que "l'exil politique" actuel des journalistes rwandais devient "un phénomène courant qui en dit long sur la soif d'indépendance des médias" de l'époque actuelle. Quant à Eustache Rutabingwa, directeur du mensuel Rwanda Libération (indépendant), il estime que si l'aspiration à l'indépendance est une chose, la raison d'Etat, hier, aujourd'hui et demain, en est une autre. "Les mêmes maux ne vont pas produire les mêmes effets [mais] si l'équilibre politico-social actuel encore précaire venait à se rompre, la presse risque de suivre".
(PANA 21/09/2000)

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Un ancien ministre de la justice, Faustin Nteziryayo qui a quitté le pays il y a deux ans, vient d'être nommé second vice-gouverneur de la Banque centrale rwandaise, a rapporté l'Agence rwandaise d'information (ARI). Il est récemment rentré dans son pays après avoir vécu en exil aux Etats-Unis. Selon des sources proches de M. Nteziryayo citées par l'ARI, il aurait démissionné du ministère en 1998 sous l'influence de "pressions causées par les conséquences du génocide de 1994". Parallèlement, les autorités rwandaises doivent tenir une rencontre le mois prochain à Kigali en vue de renforcer la réconciliation nationale, ont rapporté les agences de presse. Le chef de la commission de la réconciliation nationale, Aloise Inyumba, a déclaré à la BBC que la commission effectuait de "véritables progrès". Elle a précisé que plus de 3 500 000 rwandais qui étaient rentrés dans leur pays avaient été réinstallés et réintégrés dans diverses parties du pays. Les cartes d'identité des citoyens rwandais n'indiquaient plus leur appartenance ethnique, a-t-elle ajouté.
(IRIN 22/09/2000)

Le greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Agwu Ukiwe Okali, est arrivé jeudi à Kigali, a rapporté l'agence rwandaise d'information (ARI). Sa visite avait pour but d'inaugurer un centre d'information et de documentation dans le cadre d'un projet visant à apporter un soutien aux survivants du génocide, selon les propos du greffier cités par l'ARI. Ce projet opèrera dans la commune de Taba en préfecture de Gitarama. Il a aussi précisé que le centre, qui sera ouvert le 25 septembre, mettra à la disposition des Rwandais et de tous les intéressés, des informations sur les travaux du Tribunal ainsi que des documents relatifs au génocide. Le représentant du Rwanda auprès du TPIR, Martin Ngoga, a indiqué que l'ouverture de ce centre d'information "marque l'attachement du TPIR à montrer que justice est faite".
(IRIN 22/09/2000)

Deux procès du TPIR ont été ajournés, a rapporté l'agence d'information Hirondelle. Les audiences des journalistes des "médias de la haine", Jean-Bosco Barayagwiza, Ferdinand Nahimana et Hassan Ngeze,  ont été reportées à la semaine prochaine afin qu'un certain nombre de requêtes présentées par la défense puisse être étudié. Un autre procès, celui de trois suspects de génocide mêlés aux massacres de Cyangugu à l'ouest du Rwanda, a été reporté au 9 octobre. Les trois co-accusés, l'ancien ministre des transports André Ntagerura, l'ancien préfet de Cyangugu Emmanuel Bagambiki et l'ex-commandant de la garnison militaire de Cyangugu Samuel Imanishimwe, doivent répondre de chefs d'inculpation de génocide et de crimes contre l'humanité. Ils sont accusés d'avoir planifié, incité, commandé et facilité l'assassinat de plus de 100 000 Tutsis en préfecture de Cyangugu.
(IRIN 22/09/2000)


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Le gouvernement américain a octroyé 4,5 millions de dollars au gouvernement rwandais en faveur de la démocratie, de la justice et des programmes de bonne gouvernance dans le pays, selon un communiqué émanant du ministère des finances cité par l'Agence rwandaise d'information (ARI). Cette somme sera remise par l'agence américaine pour le développement international (USAID). Le communiqué a indiqué qu'un total de 4 millions de dollars a été réuni par le biais d'un programme du gouvernement américain 'Great Lakes Justice Initiative' (GLJI). Le GLJI est un programme spécial lancé par le président Bill Clinton en 1998 pour renforcer les systèmes judiciaires dans les pays de la région des Grands Lacs. L'ARI a fait observer qu'avec cette dernière contribution, le gouvernement américain aura alloué 14 millions de dollars au Rwanda dans le cadre du GLJI. Le communiqué a rappelé que l'enveloppe du GLJI destinée au Rwanda cette année sera utilisée pour développer les initiatives en matière de gouvernance et d'autorité de la loi, renforçant notamment le soutien technique et logistique au ministère de la justice. Ces fonds seront utilisés pour aider à traiter les dossiers des accusés du génocide et promouvoir le développement à long terme des institutions du secteur judiciaire. Ils serviront également à soutenir des initiatives éducatives et liées à la médiation du conflit à l'Université nationale du Rwanda, à produire des comptes-rendus en anglais et en kinyarwanda sur le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et les juridictions des gacaca [système judiciaire traditionnel], à soutenir les ONG locales engagées à promouvoir la connaissance, le respect des droits de l'homme et les travaux des tribunaux gacaca. Grâce à cet accord avec le gouvernement rwandais, les Etats-Unis continueront d'apporter leur soutien aux journalistes basés à Arusha en Tanzanie qui transmettent des informations sur les travaux du TPIR, indiquait le communiqué.
(IRIN 25/09/2000)

L'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a signalé que la forte sécheresse prolongée dans certaines parties du Rwanda a provoqué le déplacement de bon nombre de personnes et d'animaux. La région de Bugesera est particulièrement touchée, ses insuffisantes récoltes ont conduit les habitants - et parfois des foyers entiers - à migrer vers de nouvelles régions à la recherche de travail ou d'aide. Cette situation a entraîné le vol de bétail, obligeant les fermiers à surveiller leurs terres en permanence. Les habitants des nouveaux villages créés par les autorités rwandaises, dépourvus de plantations de bananes ou de manioc, sont particulièrement vulnérables aux pénuries alimentaires. La FAO a souligné l'existence d'un important soutien communautaire pour les personnes touchées. Environ 150 000 personnes nécessitent une aide d'urgence dans la région de Bugesera, ajoutait la FAO. Elle a lancé un appel pour une aide internationale continue.
(IRIN 25/09/2000)

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Un étudiant ougandais de l'Université Nationale du Rwanda de Butare a été assassiné. Godfrey Habomugisha (31) ans, étudiant de quatrième années en communication a été blessé à mort à la tête avec un "objet dur" jeudi 21/09. Son agresseur serait un condisciple. Une femme est retenue à la brigade de l'Armée Patritique Rwandaise de Butare pour interrogatoire. Selon la radio rwandaise, la victime serait originaire di Kisoro ou de Kabale (SO de l'Ouganda) et était le mari d'une policière ougandaise.
(New Vision 26/09/2000)

Selon l'agence PANA, "le sous-secrétaire général des Nations Unies et greffier du [TPIR], Agwu Ukiwe Okali a procédé, mardi à Taba (centre du Rwanda), à la pose de la première pierre d'un "village de la paix" a-t-on constaté sur place.[...] Au terme du projet, le village sera composé d'une trentaine de maisons qui seront remises aux témoins du génocide de la commune Taba auxquels recourt régulièrement le TPIR lors des procès". Le centre et le projet du "village de la paix" devraient coûter US$ 350.000. Agwu Ukiwe Okali a présenté ce programme comme "la matérialisation de l'idée d'une justice réparatrice qui cherche à guérir ou à rétablir la victime dans sa situation antérieure" et "contient les principaux éléments permettant de répondre aux besoins des victimes tels les conseils juridiques, les conseils psychologiques, la rééducation physique et l'aide à la réinstallation". Jean de Dieu Mucyo, Ministre rwandais de la justice, a plaidé pour un plan Marshall pour le Rwanda et demandé à M. Okali d'intercéder auprès des Nations Unies pour que le Rwanda soit "reconstruit massivement, moralement et physiquement".
(PANA 26/09/2000)

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Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) a annoncé mardi qu'il envoyait une mission dans les deux Congo et en République centrafricaine (RCA) afin d'évaluer les conséquences de l'arrivée de nouveaux réfugiés de RDC qui se sont installés le long des fleuves Congo et Oubangui, au nord de la République du Congo (RC) voisine. Le porte-parole de l'agence à Genève, Kris Janowski, a déclaré à des journalistes que l'équipe se rendrait dans les différents endroits concernés par ce nouvel afflux de réfugiés. Elle réfléchirait aussi aux moyens de venir en aide aux réfugiés bloqués dans des parties inaccessibles du fleuve. Elle envisagera également d'effectuer des ravitaillements transfrontaliers à partir de la République centrafricaine (RCA) où près de 98,000 réfugiés sont arrivés récemment, fuyant les combats entre l'armée régulière de RDC et les forces du MLC dans la province de l'Equateur. La plus grande partie des réfugiés, a précisé M. Janowski, sont inaccessibles en raison des tensions actuelles le long du fleuve.
(IRIN 27/09/2000)

Une récente mission du HCR dans la préfecture de Betou, au nord de la République du Congo (RC), a confirmé la présence de quelque 20,000 réfugiés, dont la plupart sont arrivés en juillet. "Ils représentent un important fardeau pour la population locale qui comptait 7 000 habitants avant leur arrivée," a-t-il dit. Il a fait observer que le poisson et le manioc étaient devenus des denrées rares, ajoutant que le prix du manioc avait doublé depuis l'arrivée des réfugiés. "Bien que bon nombre d'entre eux soient logés par des familles locales, ils dorment en plein air et ne disposent pas de produits de première nécessité," a précisé M. Janowski. Le HCR, qui prévoit de fournir du matériel médical, éducatif, agricole ainsi que des denrées alimentaires, négocie avec les autorités pour allouer aux réfugiés des parcelles de terre arable. L'agence prévoit aussi de distribuer des bâches en plastique, des chevrons en bois, des ustensiles de cuisine et des couvertures. Le vaccin contre la rougeole a été administré à quelque 4 000 personnes, y compris les réfugiés et la population locale.
(IRIN 27/09/2000)

Un groupe de pression en exil, le Rassemblement pour le retour des réfugiés et la démocratie au Rwanda (RDR), a lancé un appel ce mercredi auprès de tous les "gouvernements démocratiques", les organisations des droits de l'homme et les personnes aimant la liberté pour qu'ils dénoncent, condamnent et ne financent pas les 'gacaca', le système judiciaire traditionnel proposé par le gouvernement rwandais. Selon le RDR, les gacaca avaient été suggérés pour apporter une solution au surpeuplement des prisons "dus aux massives arrestations arbitraires et aux détentions illégales prolongées". De plus, le système des gacaca "viole le principe cinq des principes de base sur l'indépendance du système judiciaire", a indiqué le RDR. Le groupe a ajouté que les juridictions gacaca "violent grossièrement" le droit des accusés à comparaître dans un procès équitable devant un tribunal compétent et indépendant, en vertu de la Déclaration universelle des droits de l'homme et de la Convention internationale sur les droits civils et politiques.
(IRIN 27/09/2000)

Le procès des anciens journalistes des 'médias de la haine' doit avoir lieu au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) le 23 octobre, a rapporté l'agence d'information Hirondelle. Le procès regroupe trois accusés - Hassan Ngeze qui était rédacteur en chef du journal extrémiste 'Kangura', Ferdinand Nahimana, ancien directeur de la Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM) et Jean-Bosco Barayagwiza, fondateur de RTLM. Ils devaient comparaître le 18 septembre, mais le procès a été ajourné afin que la cour puisse entendre un certain nombre de requêtes déposées par la défense. Mardi, le TPIR a ordonné le transfert temporaire de trois prisonniers incarcérés au Rwanda pour qu'ils puissent témoigner dans le procès collectif des trois journalistes.
(IRIN 27/09/2000)

L'ambassadeur extraordinaire pour les crimes de guerre en Afrique, l'Américain David Schiffer, a demandé à toutes les parties impliquées dans la guerre en RDC de mettre fin aux massacres civils. Lorsque l'envoyé spécial s'est rendu en RDC le mois dernier, il a obtenu des informations "faisant état de violations du droit humanitaire commises par l'Ouganda, le Rwanda, les ex-FAR, les Mayi-Mayi, les milices burundaises et les forces de Kabila", apprenait-on dans un communiqué de presse cité par le service d'information fédéral. "Ceci ne sera pas toléré," a affirmé M. Schiffer. Il a cité les combats en juin dernier entre forces ougandaises et rwandaises dans la ville de Kisangani. "Ces affrontements sont survenus au mépris des vies humaines et des biens civils, avec le recours à des tactiques militaires défiant les lois de la guerre," lisait-on dans le communiqué. L'envoyé américain a indiqué qu'il exhortait l'Ouganda, le Rwanda et leurs alliés rebelles à mener une enquête approfondie et à juger les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Les Etats-Unis intensifieraient leurs efforts pour recueillir leurs propres informations sur les exactions commises en RDC et "réfléchiraient aux meilleurs moyens de parvenir à une justice crédible pour les victimes de cette terreur gratuite".
(IRIN 27/09/2000)

Au cours d'un entretien accordé à l'agence PANA, Emmanuel Warabe, directeur du tourisme au Ministère rwandais du commerce, de l'industrie et du tourisme a déclaré que le Rwanda  avait reçu au moins 331.000 touristes étrangers en 1999. Selon Emmanuel Warabe, les chiffres 2000 devraient être en nette "augmentation" grâce à la "sécurité retrouvée" et la remise sur pied des infrastructures du secteur. Les 331.000 étrangers sont comptabolisés dès lors qu'ils ont effectué un séjour au Rwanda d'une durée comprise entre 24 heures et une année dans le cadre d'une visite familiale, pour des motifs de loisirs ou d'affaires. M. Warabe a souligné que le Rwanda comptait cinq parcs animaliers, trente petits lacs intérieurs qui dessinent, avec quelques îlots de forets tropicales, un paysage ''féerique'' pouvant drainer encore plus de touristes, moyennant de profonds aménagements. "Il en veut pour preuve, les lacs Muhazi, à 30 km au nord de Kigali, la capitale, et celui de Kivu (à la limite sud avec la RD Congo) qui attirent chaque week-end, des milliers de citadins en mal de fraîcheur. [...] [et] reconnaît néanmoins que le Rwanda est loin des performances touristiques de ses voisins ougandais, kenyan et tanzaniens surtout" indiquee PANA qui précise que "les capacités hôtelières du pays ne dépassent guère 1455 chambres et 2502 lits" et que "l'essentiel des touristes viennent par voie routière des pays limitrophes et ne génèrent pas beaucoup de devises pour le Rwanda". Ces 331.000 touristes de 1999 sont très majoritairement arrivés par route (285.507) alors que seulement 31.104 sont arrivés par avion, venant principalement de Belgique, des Etats- Unis, du Canada et de la France. M. Warabe compte sur une campagne publicitaire "plus agressive et une formation des jeunes rwandais au tourisme" pour développer les immenses potentialités qu'offrent le secteur" conclut PANA.
(PANA 27/09/2000)

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Deux officiers rwandais, Kayumba Nyamwasa, Chef d'état-major de l'Armée Patriotique Rwandaise (APR) et Marcelin Gasini actuel Directeur Général de la Sécurité ont été élevés au rang de Major Général, rejoignant Paul Kagame qui était le seul à avoir ce rang. Selon un "observateur" cité par le journal ougandais The Monitor, "c'est inhabituel en Afrique qui est un militaire d'être le seul plus haut gradé de l'armée". D'autres promotions ont été annoncées : le Colonel James Kaberebe devient général de brigade, le Colonel Charles Muhire, également ; le Lieutenant   Charles Kayonga a été nommé colonel ainsi que les Lieutenants-colonels Patrick Nyanvumba et Charles Nzaramba.
(Monitor 28/09/2000)

Les présidents rwandais et ougandais, Paul Kagame et Yoweri Museveni ont émis le souhait de voir se créer un "front commun" entre les différents mouvement rebelles de RDC à l'issue d'une rencontre qui s'est déroulée à l'hôtel Village Urugwiro. Les deux présidents ont également parlé de l'enquête en court sur les affrontements de Kisangani et évoqué la possibilité d'engager des "experts". Ils ontréaffirmé leur engagement quant à l'accord de paix de Lusaka tout en cherchant les moyens de renforcer la rébellion contre Kabila.
(East African 28/09/2000)

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Le gouvernement des Pays-Bas a octroyé 1,3 million de dollars au fonds national pour les rescapés du génocide, à l'occasion d'une cérémonie se déroulant à l'Ecole de formation des enseignants de Nchumbi, aux abords de la capitale, Kigali. La station de radio rwandaise a révélé que ce don a été annoncé peu de temps après la création d'un centre d'information et de documentation par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et d'un programme réservé aux survivants du génocide et aux témoins potentiels du Rwanda. Des milliers de suspects de génocide, détenus dans les prisons rwandaises, attendent leur jugement depuis quatre ans. Le gouvernement a l'intention d'introduire des tribunaux basés dans les communautés, les "gacaca". Des mouvements rwandais en exil ont décrit ces gacaca comme étant la "justice de la rue".
(IRIN 29/09/2000)

Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a prorogé le mandat de son représentant spécial dans la région des Grands Lacs, Berhanu Dinka, jusqu'à la fin de l'année prochaine. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU, il a indiqué que M. Dinka avait "sondé les vues des pays de la région sur le projet d'organisation d'une conférence internationale sur les Grands Lacs". Il avait également étudié les dimensions régionales du conflit en RDC et avait représenté le Secrétaire général dans le cadre du processus de paix pour le Burundi, indiquait cette lettre. M. Annan a fait savoir qu'il était très important que M. Dinka "reste engagé dans tous les efforts internationaux consentis pour aborder la grave situation politique et humanitaire au Burundi et ses dimensions régionales".
(IRIN 29/09/2000)