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poursuivi ainsi que son éditeur pour "délit d'offense" envers les dictateurs Omar Bongo, Idriss Déby, et Denis Sassou Nguesso suite à la publication de son livre "Noir silence" aux éditions Les Arènes.

Pour télécharger la motion de soutien à F.X. Verschave au format rtf/zip, prête à imprimer (4 ko):
cliquez ici.

Lire le texte : cliquez ici.

Bibliographie sommaire : cliquez ici.


François-Xavier Verschave, Président de Survie et pourfendeur de la "Françafrique" est poursuivi pour délit d'offense à chef d'état par les très démocrates présidents-dictateurs Omar Bongo (Gabon), Idriss Déby (Tchad) et Denis Sassou Nguesso (Congo) suite à des faits révélés dans son livre "Noir Silence" publié aux éditions Les Arènes. Son éditeur, Laurent Beccaria est également poursuivi et tous deux risquent un an de prison et 300.000 FF de dommages et intérêts chacun.

FX Verschave poursuit depuis plusieurs années un combat salutaire contre les réseaux franco-africains brassant de l'argent plus que sale, maintenant l'Afrique dans la misère et la dictature et piétinant les règles démocratiques sensées être appliquées en France. Ses bouquins, du plus petit (France Afrique, le crime continue - 80 pages) au plus gros (Noir Silence - 600 pages) énumèrent les crimes de la Françafrique et ciblent leurs coupables, français et africains.

Frappé par la même vague procédurière que Jean-Paul Gouteux, poursuivi lui à deux reprises par le quotidien français Le Monde, FX Verschave a également déjà été poursuivi en justice, notamment par Charles Pasqua suite à la publication de son ouvrage "La Françafrique" aux éditions Stock en 1998. Aujourd'hui, ce sont trois dictateurs africains (Bongo, Déby et Sassou Nguesso) qui le poursuivent, cette fois, c'est la charge de "délit d'offense à chef d'état" qui a été retenue. Contrairement au délit de diffamation, celui-ci ne permet pas à l'accusé d'apporter des témoignages ou des documents pour démontrer la vérité des faits et prouver sa bonne foi. Cela est grave et signifie que les chefs d'états ne subissent pas la même justice que le commun des mortels. La liberté d'expression, une fois de plus en est la victime à côté de millions d'Africains qui voient un peu plus chaque jour s'évanouir un peu plus leur rêve d'un continent libre et prospère. Que dire des martyrs assassinés pour des motifs politiques ou financiers, allant de la cupidité la plus basse au crime de génocide qui atteignit son paroxysme lors du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 ?

FX Verschave a un courage énorme pour recenser ainsi tout ce qui rend la vie si horrible en de nombreuses régions d'Afrique. Les horreurs commises qu'il a compilées ont bien entendu des causes et donc des solutions sont possibles. Ses ouvrages font partie d'un processus en marche, irrésistible, mais long et difficile qui montre que l'Afrique, celle des Africains, malgré les pressions et l'oppression dont ils sont quotidiennement victimes, progresse. Une culture de la démocratie au sein du peuple est en train de se développer et cette volonté de vivre libres et citoyens est écrasée sous les bottes des régimes en place et de leurs complices français. Faire connaître cette réalité est une arme pour contrer ces criminels qui agissent dans le plus grand secret et en toute impunité, arme aussi salutaire pour la France qui voit sa démocratie en danger sous les coups donnés par les réseaux d'influences des deux côtés de la Méditerrannée, que pour l'Afrique qui voit que sa condition actuelle est loin d'être une fatalité.

Je vous recommande vivement de lire les ouvrages de François-Xavier Verschave, de vous rendre sur les sites de Survie et des éditions Les Arènes où vous trouverez des pages intéressantes. Je vous demande de signer cette motion de soutien aux deux accusés et de la faire passer autour de vous.

Vous trouverez le texte de cette motion en version téléchargeable et imprimable (format zip/rtf), mais également sur cette présente page ainsi qu'une bibliographie sommaire de François-Xavier Verschave ci-dessous.

Jean-Luc Chavanieux, RwandaNet, septembre 2000.


Texte de la motion de soutien

Procès pour "offense à chef d'État" intenté par Omar Bongo, Idriss Déby et Denis Sassou Nguesso à François-Xavier Verschave, président de Survie, et Laurent Beccaria, gérant des éditions Les Arènes, pour une série de passages du livre Noir silence (avril 2000)

 Motion de soutien aux accusés

Trois Présidents africains, Omar Bongo, Idriss Déby et Denis Sassou Nguesso ont déposé plainte pour "offense à Chef d'État étranger" à l'occasion de la publication du livre Noir silence. Ils poursuivent l'auteur, François-Xavier Verschave, président de l'association Survie, et son éditeur, Laurent Beccaria, gérant des éditions Les Arènes. L'un et l'autre, pour chaque plainte, risquent un an de prison et 300.000 F d'amende. Sans compter les dommages et intérêts.

Le délit d'offense est très différent du délit de diffamation. Lors d'un procès en diffamation, l'auteur et l'éditeur d'un livre ont la possibilité d'apporter des témoignages ou des documents pour démontrer la vérité des faits et pour prouver leur bonne foi. En matière de délit d'offense, la jurisprudence soutient que les preuves sont interdites.

Cette infraction est le prolongement de l'ancien crime de lèse-majesté. Le roi, parce qu'il était le roi, devait être protégé. La loi sur la presse de 1881 a repris ce principe en l'appliquant au Président de la République, après des débats houleux. Gambetta fut l'une des plus célèbres victimes du "délit d'offense". Charles De Gaulle utilisa encore cette disposition pénale pendant la guerre d'Algérie, avant que ses successeurs choisissent sagement de renoncer purement et simplement à ce droit exorbitant accordé aux Chefs d'État.

A l'heure où le général Pinochet est inquiété par la justice, où la justice pénale internationale se met en place et instruit les plaintes sur l'ex Yougoslavie ou le Rwanda, "le délit d'offense" ne protège donc plus en France que les dictateurs étrangers ! Grâce à cet article de notre Code pénal, Slobodan Milosevic serait aujourd'hui en mesure de faire condamner à Paris toute personne qui aurait dénoncé sa responsabilité dans la purification ethnique en Bosnie...

C'est Ubu-Roi. Les trois plaignants, installés à la tête de trois États pétroliers, sont l'objet d'enquêtes internationales répétées, les ponctions personnelles massives sur les ressources de leurs pays ont été mises à jour, le trucage des élections au Gabon et au Tchad a été régulièrement constaté, les violations des droits de l'homme au Tchad et au Congo-Brazzaville ont fait l'objet d'un nombre impressionnant de rapports et d'articles étrangers et français. Mais l'écrire en France reste toujours une offense ! Surtout si, comme Noir silence, le livre atteint un large public francophone...

En fait, en cherchant la condamnation automatique, sans discussion sur le fond, les chefs d'État africains veulent censurer le débat sur la "Françafrique" et ses liaisons incestueuses entre la politique, la criminalité et le pétrole. Les drames du Congo-Brazzaville et l'ampleur des révélations sur les pratiques d'Elf-Aquitaine ont montré, pourtant, à quel point ce débat était nécessaire.

Par cette plainte, les trois présidents, qu'ils aient été "élus" avec une majorité invraisemblable ou "portés" au pouvoir par les armes, cherchent à exporter à Paris l'arbitraire qu'ils pratiquent quotidiennement dans leurs pays. Par cette plainte, Omar Bongo, Idriss Déby, Denis Sassou N'guesso, ces hommes richissimes, veulent mettre à genoux financièrement Survie, une association aux moyens essentiellement bénévoles qui depuis sept ans, expose sur la place publique, dans un silence assourdissant, les pillages et les violations des droits de l'homme en Afrique. Ils aimeraient accessoirement tuer dans l'œuf un nouvel éditeur, Les Arènes, qui a déjà eu le tort plusieurs fois de s'aventurer dans leur "domaine réservé".

Au nom de la liberté d'expression et d'édition en France, du respect des droits de l'homme en Afrique, et du débat indispensable sur les relations franço-africaines, j'apporte mon soutien à l'auteur de Noir silence et à son éditeur, je demande leur relaxe et je me prononce pour la suppression du "délit d'offense à Chef d'État" du Code pénal.

 


Bibliographie

Complicité de génocide? La politique de la France au Rwanda
(Editions La Découverte, 1994, 180 pages)

fx1.jpg (36629 octets)J'ai découvert les écrits de François-Xavier Vershave après le génocide. Dans un livre intitulé Complicité de génocide? La politique de la France au Rwanda. Il était le premier à dénoncer les complicités de la France au pays d'Habyarimana en les reliant à la réalité des réseaux françafricains. Il démontrait que le génocide n'était pas seulement l'affaire de quelques Rwandais, mais aussi de certans Français. Il commençait sérieusement à promouvoir le terme "Françafrique" et tous ses dérivés. C'est la photographie de la couverture que j'ai -honteusement, sans demander d'autorisation- utilisée lors des commémorations du génocide en avril. (Editions La Découverte, 1994, 180 pages)

 

La Françafrique, le plus long scandale de la république
(Editions Stock, 1998, 380 pages)

fx2.jpg (29990 octets)Parallèlement à des écrits publiés dans des ouvrages collectifs concernant l'Afrique et le Rwanda, son livre La Françafrique, le plus long scandale de la république qui fut l'objet du procès intenté par Pasqua qui ne reçu qu'1 franc français de dommages et intérêt au lieu des 5 millions qu'il demandait, mais également, plus grave, la suppression de (seulement, serait-on tenté de dire, mais c'est déjà trop...) 3 lignes du livre. La Cour a sanctionné ces trois lignes sur la forme et non sur le fond et ne figureront plus dans les éditions ultérieures du projet. Cet ouvrage de FX Verschave est une excellente introduction à la Françafrique voyageant à travers les décennies et le continent.

Noir Silence, qui arrêtera la Françafrique ?
(Editions les Arènes, 2000, 600 pages)

fx3.jpg (23178 octets)Voici ce que nous écrivions au début du mois de septembre 2000 à son sujet :

Changement de décor pour "Noir Silence" de François-Xavier Verschave. Il s'agit cette fois de l'Afrique contemporaine tout entière. Ce livre est le prolongement d'un autre ouvrage de l'auteur ("La Françafrique", éd. Stock). Le président de Survie raconte ce qui se passe en Afrique dans bon nombre de pays : l'implication d'un pays européen dans la destinée de pays africain. En l'occurrence la France (ou plutôt quelques personnages clefs…) au Congo-B., en Guinée-Bissau, en Sierra Leone, au Liberia, dans la région des Grands Lacs, aux Comores, au Tchad, au Cameroun, au Togo, à Djibouti, au Gabon, en Guinée, en Centrafrique, en Mauritanie… La liste est longue. Cette démarche citoyenne (éclairer sur les réseaux qui se partagent le gâteau africain) accuse nommément et avec courage les responsables français et africains de la gabegie actuelle. De nombreux faits sont présentés avec minutie (plus d'un millier de notes de bas de page !) et l'ensemble forme un puzzle d'une cohérence rare et... révoltante ! On ne peut résumer 600 pages. Le travail de François-Xavier Verschave est remarquable et se termine sur une note optimiste : les résistances d'Africains et d'Africaines et la mise en lumière des réseaux aura tôt ou tard la peau d'un système qui opprime (économiquement et politiquement) les peuples d'Afrique, favorise l'ethnisme et crée des conflits de plus en plus violents. On y trouve également un chapitre intitulé "Opération Insecticide" (contre les "inyenzi"…) résumant avec concision l'engagement de la "France" au Rwanda. Enfin, je vous livre pour terminer un extrait de l'avant-propos  :

"Cette nouvelle plongée autour de la partie immergée de l'iceberg franco-africain, et dans quelques-unes de ses cavités, s'apparente encore aux expéditions pionnières vers les terrae incognitae. Il faudra bien un jour en dresser une sorte d'atlas. La tâche est considérable, et manque de candidats. La plupart des chercheurs patentés jugent cette réalité-là trop peu scientifique; ils estiment prudemment que, de son investigation, il y a plus de coups à espérer que de promotions. Avis aux atypiques, intrépides et citoyens! Négliger d'explorer les zones d'ombre françafricaines, c'est laisser le champ libre au double langage décrypté par l'africaniste Gérard Prunier devant la mission parlementaire d'information sur le Rwanda de 1990 à 1994, les pressions de la France en faveur d'une démocratisation du régime Habyarimana « existaient peut-être sous la forme de notes, mais une sous-conversation exprimait exactement le contraire ». Faute d'une élucidation du fonctionnement caché, plus réel que l'apparence, le diagnostic de Patrick de Saint-Exupéry sur le rôle de la France au Rwanda ne cessera de se réactualiser :  « Une politique obscure s'appuyant sur des schémas dépassés a pu être menée en toute impunité et sans le moindre contrôle ». Et l'on redira navrés, comme le rapport de la mission d'information: e La France a accepté elle-même de se laisser piéger». Un "auto-piège" qui l'a conduite à financer, armer, instruire, légitimer et protéger les auteurs d'un génocide."

France Afrique, le crime continue
(Editions tahin party, 2000, 60 pages)

fx4.jpg (28800 octets)Le petit dernier. Petit en taille, mais un bon point de départ pour s'initier aux arcanes de la Françafrique. Petit en prix, puisqu'il ne coûte que 15 FF.

 

 

 

 

 


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